L’Hôpital pour enfants appelle à la prudence concernant les trottinettes électriques

Coralie Laplante, La Presse Canadienne
L’Hôpital pour enfants appelle à la prudence concernant les trottinettes électriques

MONTRÉAL — L’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) appelle les parents à la prudence concernant l’usage de la trottinette électrique par leurs enfants. Au cours des trois derniers mois, le Centre de traumatologie de l’hôpital a soigné sept patients ayant subi des blessures liées à ce type de trottinettes.

En 2022, 12 enfants avaient été soignés pour ce genre de blessure au courant de l’année, ainsi que huit en 2023.

«L’année fait juste commencer, je suis pas mal sûr qu’on va arriver peut-être à la vingtaine cette année», a affirmé Glenn Keays, chercheur en traumatologie au Centre de traumatologie de l’HME (le Children’s). «On n’a pas fini d’en voir, je crois que ça va aller en augmentant.»

L’Hôpital s’attend à soigner plus d’enfants en raison de l’augmentation de la popularité des trottinettes électriques, alors que le gouvernement du Québec a permis leur circulation sur les routes en juillet 2023.

Même si la réglementation actuelle ne permet qu’aux enfants de 14 ans et plus d’utiliser ce type transport, environ la moitié des cas de patients avec des blessures liées à des trottinettes électriques qui se sont rendus à l’HME sont plus jeunes.

«On en a vu qui ont trois ans, qui ont cinq ans, qui ont sept ans, donc ce n’est pas quelque chose qui est limité aux jeunes adolescents», a expliqué M. Keays, disant que cette catégorie de blessures liées à la micro-mobilité inclut aussi d’autres moyens de transport, comme la planche à roulettes électrique ou l’unicycle électrique.

«Pour les enfants, c’est surtout la trottinette électrique qui nous apporte le plus de cas», a précisé le chercheur.

Fait surprenant: plusieurs blessés qui se rendent à l’HEM ne portaient pas de casque au moment de leur accident, même si la réglementation de Québec oblige aussi le port du casque.

«Ça a été étonnant de voir qu’on a à peu près juste 60 % qui nous ont dit qu’ils portaient le casque, donc il y a 40 % qui nous ont dit qu’ils ne portaient pas le casque. Ce n’est pas encore entré dans la population malgré que la loi l’exige», a dit M. Keays.

«Les blessures, ce sont surtout des fractures, des fractures aux membres supérieurs. Mais on a tout de même 20 % de traumatismes crâniens», a-t-il indiqué.

De plus, 63 % des enfants blessés qui se sont rendus à l’HME étaient des garçons. «Ce qui me surprend, parce que si on prend la trottinette normale, le skateboard, le cyclisme, c’est à peu près 50-50 % filles et garçons, alors que là c’est vraiment quelque chose qui intéresse plus les garçons», a affirmé M. Keays.

Le chercheur recommande donc aux parents d’être vigilants, ainsi que le port du casque pour les enfants de 14 ans et plus qui peuvent utiliser une trottinette électrique. Ces jeunes doivent aussi suivre les lois de la circulation.

Qu’est-ce qui explique qu’il y a plus de blessures pour les enfants sur une trottinette électrique que sur un vélo? Par exemple, si une personne rencontre un nid de poule en bicyclette, il est plus facile de se balancer que debout sur une trottinette, où une personne peut être projetée vers l’avant, a dit M. Keays.

«Il ne faut pas oublier qu’il y a une question de poids. Un adolescent de 200 livres qui va à 30 kilomètres/heure puis il chute, le petit qui pèse juste disons 50 livres il va aller beaucoup plus loin», a-t-il ajouté.

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