N.-É.: un syndicat affirme que les services respiratoires sont en crise

Cassidy McMackon, La Presse Canadienne
N.-É.: un syndicat affirme que les services respiratoires sont en crise

HALIFAX — Un syndicat de la Nouvelle-Écosse affirme que la pénurie d’inhalothérapeutes met en danger les soins aux patients, mais les agences de santé affirment qu’elles réagissent déjà au problème par des efforts de recrutement.

Le gouvernement et les employés généraux de la Nouvelle-Écosse ont publié jeudi un communiqué affirmant que la baisse du nombre d’inhalothérapeutes à Santé Nouvelle-Écosse et au IWK Health Centre constitue une «crise».

Un porte-parole de Santé Nouvelle-Écosse a précisé qu’il y avait actuellement 83 inhalothérapeutes, dont certains à temps partiel, qui occupent 63 postes à temps plein dans la zone centrale de l’agence de santé. Il y a 24 postes vacants dans la zone centrale.

IWK Health a spécifié qu’elle emploie 23 inhalothérapeutes et qu’elle a cinq postes vacants à Halifax.

Les deux autorités sanitaires ont reconnu la pénurie de personnel parmi les inhalothérapeutes de la province, mais ont souligné qu’il s’agissait d’une tendance nationale.

Le syndicat a affirmé dans un communiqué que le manque de personnel nuisait aux soins et que les services de Life Flight avaient été suspendus pendant plus de 50 heures entre janvier et mars dernier, et ce, en raison du manque d’inhalothérapeutes disponibles.

Le service Life Flight transporte les patients en néonatalogie et obstétricaux critiques vers le centre de santé IWK en provenance des trois provinces maritimes.

L’IWK a précisé jeudi dans un courriel qu’il y avait «de brèves interruptions occasionnelles» du Life Flight et d’autres services de transport en raison d’appels pour maladie.

Exode

Hugh Gillis, vice-président du syndicat, affirme que la baisse du personnel vient du fait que les inhalothérapeutes actuels recherchent de meilleures opportunités dans les provinces voisines.

Les inhalothérapeutes constituent un personnel hautement spécialisé dans le secteur des soins de santé, a expliqué M. Gillis, ce qui rend la demande de travailleurs élevée à travers le pays. Il a soutenu que de retenir les inhalothérapeutes dans la province est un défi, car les travailleurs respiratoires en Nouvelle-Écosse sont payés moins cher qu’ailleurs au Canada.

«Même dans notre propre région, nous ne pouvons pas rivaliser avec nos voisins de l’Île-du-Prince-Édouard ou du Nouveau-Brunswick», a déploré M. Gillis en entrevue.

Il a ajouté que le syndicat demande depuis près de deux ans à la province de combler les écarts salariaux entre les autres provinces, mais que jusqu’à présent, aucune mesure n’avait été prise.

M. Gillis a également dénoncé que les conditions de travail à l’Hôpital général de Victoria et à l’infirmerie d’Halifax, deux parties du Centre des sciences de la santé QEII à Halifax, «font des ravages» sur les travailleurs.

«Ces gens se donnent à 110 % chaque jour et à la fin de la journée, ils rentrent chez eux et sont très stressés par leur situation au travail», a-t-il relaté.

Le syndicat est actuellement en négociations avec Santé Nouvelle-Écosse et la province. Plus tôt ce mois-ci, le syndicat, Unifor et le Syndicat canadien de la fonction publique ont déposé une demande de conciliation auprès de la province afin de parvenir à un accord sur les services essentiels avec la province. C’est un premier pas vers une éventuelle grève..

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