Les vacances des travailleurs de la construction existent depuis l’été 1971

Maura Forrest, La Presse Canadienne
Les vacances des travailleurs de la construction existent depuis l’été 1971

MONTREAL — C’est l’une des nombreuses particularités québécoises: pendant la canicule de l’été, lorsque tout le monde souhaite être en vacances, pratiquement toute l’industrie de la construction et une bonne partie du reste du Québec ferment leurs portes pendant deux semaines.

Dimanche, le congé annuel de la construction s’amorcera officiellement. Il s’agit d’une tradition vieille de 50 ans, unique à la province, qui a un effet majeur sur l’industrie touristique de la région — et sur ses routes.

Voici cinq choses à savoir sur les vacances de la construction.

1 – Cela a commencé il y a plus d’un demi-siècle

En 1970, le gouvernement du Québec a imposé deux semaines de vacances d’été aux travailleurs de la construction de toute la province. Le décret entre en vigueur au cours de l’été 1971.

«Cela assure une meilleure coordination sur les chantiers et entre les différents corps de métier qui doivent souvent être présents en même temps pour maintenir le rythme de travail, explique Johanne Brunet, conseillère aux affaires publiques à la Commission de la construction du Québec (CCQ). Cela permet une meilleure synergie de travail.»

De nos jours, les deux semaines de congés obligatoires sont inscrites dans les conventions collectives du secteur de la construction.

2 – Beaucoup de gens partiront en vacances

Cette année, près de 200 000 travailleurs du bâtiment seront en vacances du 21 juillet au 3 août et recevront plus de 647 millions $ d’indemnités de vacances, selon la CCQ.

La pause de deux semaines a également un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie. Mme Brunet mentionne qu’environ 28% de la population du Québec prendrait des vacances pendant les vacances de la construction, et plus de la moitié d’entre eux passeraient leur temps libre dans la province.

Une enquête du gouvernement du Québec de 2023 a révélé que la ville de Québec et la région voisine de Charlevoix étaient les destinations touristiques les plus populaires auprès des personnes voyageant dans la province.

3 – C’est en partie une question de sécurité

Les vacances de deux semaines surviennent au moment le plus chaud de l’année, rappelle Mme Brunet. «Avec le changement climatique, c’est de plus en plus une question de santé et de sécurité, souligne-t-elle. C’est pour donner un répit aux travailleurs, car maintenant, de plus en plus, ce ne sont pas seulement ces deux semaines qui sont chaudes.»

4 – Il y a des exceptions

Environ 80% de la main-d’œuvre du secteur du bâtiment seront en vacances, mais les travaux routiers, de génie civil, de réparations d’urgence et de rénovation pourront se poursuivre.

Johanne Brunet indique que l’industrie de la construction au Québec est affectée par une pénurie persistante de main-d’œuvre et que les travailleurs ont été à l’œuvre plus de 200 millions d’heures au cours de chacune des deux dernières années.

Il y a un deuxième congé annuel de la construction en hiver, qui s’étend de Noël au jour de l’An.

5 – Les routes peuvent être dangereuses

Étant donné que tous ces gens partent en vacances en même temps, la Société de l’assurance automobile du Québec met en garde contre une hausse des accidents de voiture à cette période de l’année. Chaque été, pendant les vacances de la construction, 19 personnes en moyenne sont tuées sur la route, selon l’agence. Quelques 83 autres personnes sont grièvement blessées et 1466 personnes sont légèrement blessées.

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