Le nombre de ménages sans logis ou à risque de le devenir a continué d’augmenter

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
Le nombre de ménages sans logis ou à risque de le devenir a continué d’augmenter

MONTRÉAL — La situation des ménages sans logement, sans bail ou en recherche de logement a continué d’augmenter au cours des deux dernières semaines. Quelques régions ont connu des baisses, mais la plupart ont vu des hausses.

Alors que ce nombre atteignait 1667 en date du 4 juillet dernier, il se situait vendredi à 1944, selon les dernières données de la Société d’habitation du Québec (SHQ). De ce nombre, 484 ménages sont temporairement logés par les municipalités – dans des hôtels pour 167 d’entre eux – ou chez des proches pour les 317 autres. Toutefois, environ 10 % de ces ménages temporairement logés sont des ménages qui ont obtenu de l’aide à la suite d’un sinistre et non pas en raison de la crise du logement.

Pas une surprise

«De façon générale, on constate une légère augmentation du nombre de ménages qui sont encore accompagnés et nous ne sommes pas surpris de ça, considérant le manque de logement qui est observé pas mal partout sur le territoire», explique Sébastien Olivier, directeur des communications à la SHQ en entrevue avec La Presse Canadienne.

Il précise que la plupart des ménages qui se sont ajoutés étaient déjà connus de la SHQ, mais ne nécessitaient pas un accompagnement actif, parce qu’ils avaient «un plan B» ou prévoyaient trouver un logement, mais que ces options ne se sont pas matérialisées.

Quant aux 1460 ménages en difficulté qui ne sont pas temporairement logés, «ça ne veut pas nécessairement dire qu’ils n’ont plus de logement maintenant, mais peut-être qu’ils n’en auront plus rendu à la mi-août ou au 1er septembre. Donc on les suit de près», dit-il.

Derrière les chiffres, des gens

Il avance toutefois qu’on souhaite voir une certaine diminution à compter de la mi-septembre, mais il avertit qu’il s’agit là davantage d’un espoir que d’une prévision dans le contexte actuel où le marché du logement est extrêmement restreint. Il rappelle que «ça reste des statistiques et derrière chaque chiffre, il y a des ménages qui vivent des situations bien particulières, des réalités souvent difficiles».

Sébastien Olivier en profite d’ailleurs pour souligner «le travail qui se fait sur le terrain. On constate cette année qu’il y a une amélioration de l’accompagnement qui est offert. Il y a beaucoup, beaucoup de monde, des gros réseaux d’entraide qui sont mis à contribution et on est très satisfait. On reconnaît ça beaucoup.»

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Nombre de ménages sans logement ou à risque de l’être par région en date du 19 juillet. Entre parenthèses, données en date du 4 juillet:

Bas-Saint-Laurent: 177 (171)

Saguenay-Lac-Saint-Jean: 52 (52)

Capitale-Nationale: 191 (139)

Mauricie: 111 (103)

Estrie: 88 (83)

Montréal*: 302 (204)

Outaouais: 150 (136)

Abitibi-Témiscamingue: 45 (35)

Côte-Nord: 0 (0)

Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine: 10 (11)

Chaudière-Appalaches: 75 (68)

Laval: 122 (104)

Lanaudière: 230 (188)

Laurentides: 29 (35)

Montérégie: 317 (293)

Centre-du-Québec: 45 (45)

Données compilées par la Société d’habitation du Québec.

*Les données du 19 juillet pour Montréal comprennent la majorité des ménages hébergés temporairement à cause d’un sinistre, alors que celles du 4 juillet ne les comprenaient pas.

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