MONTRÉAL — Charlotte Robillard-Millette est de retour dans le giron du tennis canadien et, par extension, du tennis international. Pas sur les courts même si, à 25 ans, elle ne serait certainement pas trop âgée pour disputer des matchs sur le circuit de la WTA. Toutefois, on peut dire qu’elle revient de plain-pied dans les «ligues majeures» d’un sport qui lui a fait vivre une gamme très variée d’émotions.
Fraîchement sortie des bancs de l’Université de Montréal, Robillard-Millette, baccalauréat en poche, entame une nouvelle carrière professionnelle à titre de coordonnatrice aux communications chez Tennis Canada, où elle a déjà commencé — à moins de deux semaines des premiers matchs à l’Omnium Banque Nationale — à remplir divers mandats liés au volet de la haute performance.
Munie d’un contrat à temps plein d’une durée d’un an, mais susceptible d’être renouvelé à l’échéance, Robillard-Millette affirme que cette opportunité lui permet de combiner ses deux grandes passions : le tennis, bien sûr, mais aussi le domaine des communications.
«Les communications faisaient partie de mon plan de carrière», a-t-elle mentionné lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne dans les locaux montréalais de Tennis Canada. «Depuis que je suis jeune, même à 14-15 ans, je savais que je voulais aller en communications et rester dans le tennis, même après ma carrière de joueuse professionnelle.»
«Après toutes les années que j’ai passées, tous les sacrifices, le temps que j’ai consacré à mon tennis, c’était toujours clair que je voulais réutiliser ce bagage-là d’autres manières», a-t-elle précisé. «C’est dans ce sens-là que je dis que c’était toujours mon plan de carrière de revenir (au tennis) en communications.»
Le hasard – ou le destin – faisant bien les choses, Robillard-Millette se lance dans cette nouvelle phase de sa vie professionnelle dans un rôle qu’a occupé Valérie Tétreault, aujourd’hui directrice de l’Omnium Banque Nationale.
«Lorsque je jouais, il lui est arrivé de m’interviewer quand elle occupait le poste de coordonnatrice aux communications», s’est d’ailleurs souvenu Robillard-Millette. «Son parcours m’inspire», admet celle qui aimerait bien, comme l’a d’ailleurs fait Tétreault, camper un rôle d’analyste de tennis au petit écran, un jour.
Avant de se soumettre à une entrevue en bonne et due forme, Robillard-Millette a pu discuter avec Tétreault pendant près d’une heure au téléphone, en début d’année, pour lui faire part de ses désirs professionnels.
«Je me souviens avoir terminé l’appel et j’ai raconté ça à quelques personnes; j’ai vraiment eu l’impression de parler à la Valérie d’il y a X nombre d’années qui avait arrêté de jouer, qui voulait aller en communications et qui était intéressée par un poste chez Tennis Canada. C’est sûr que c’est venu me chercher», a avoué Tétreault.
«Quand elle me parlait de sa carrière, de ce qu’elle voulait faire dans les prochaines années, je pense qu’elle avait quand même déjà de l’ambition que j’étais capable de sentir dans son discours. C’est sûr que je l’ai connue aussi comme joueuse et je connaissais son éthique de travail. Et pour moi c’est quelque chose qui a toujours été ultra important dans la vie», a ajouté Tétreault.
Cette dernière n’a pas été la seule chez Tennis Canada à avoir été impressionnée par l’assurance de Robillard-Millette. Il en est de même d’Oliver Wheeler, gestionnaire principal des communications à Toronto et de qui relève Robillard-Millette.
«Nous avons été très impressionnés par la façon dont elle a pris des responsabilités depuis qu’elle s’est jointe à nous. Au cours des récentes semaines, elle a dirigé l’annonce concernant l’équipe de la Coupe Davis et celle concernant l’intégration de Rob Shaw dans l’équipe des Jeux paralympiques. Je pense que c’est un témoignage de l’enthousiasme et de la passion de Charlotte pour son rôle et aussi pour son travail», a souligné Wheeler.
Robillard-Millette compte se servir de ses années passées sur les courts un peu partout dans le monde dans le cadre de ses nouvelles fonctions.
«En toute humilité, je pense avoir un avantage d’avoir été joueuse professionnelle et d’avoir passé à travers les programmes ici, de connaître comment ça se passe, de connaître les gens. J’ai souvent travaillé avec les médias, aussi, en tant que joueuse. Il y a bien des choses où je n’ai pas d’expérience en tant que coordonnatrice des communications; c’est mon premier emploi en tant que tel. Mais en même temps, j’ai des années d’expérience en tant que joueuse qui valent quand même quelque chose», estime-t-elle.
«J’ai joué la FedCup (aujourd’hui la coupe Billie-Jean-King), j’ai été au Centre national, j’ai été dans les groupes-relève, j’ai voyagé avec Tennis Canada; j’ai tout fait. Tout ce sur quoi je travaille, ce sont soit avec des gens que je connais très bien, soit des programmes que je connais très bien.»
Robillard-Millette sent qu’on lui fait confiance, ce qui rend son nouvel environnement de travail des plus stimulants, dit-elle.
«Je suis vraiment reconnaissante parce que je ne m’attendais pas nécessairement à ça. Je commence, je viens de sortir de l’université. Je pourrais faire des besognes de routine», avoue-t-elle.