La plus vieille roche retrouvée sur Terre est exposée au parc Safari

Alexis Drapeau-Bordage, La Presse Canadienne
La plus vieille roche retrouvée sur Terre est exposée au parc Safari

MONTRÉAL — La plus vieille roche sur terre est québécoise et trône dans l’exposition géologique permanente au Pavilion Découverte du parc Safari.

Prélevée sur la ceinture de roches vertes de Nuvvuagittuq, au bord de la baie d’Hudson, la pierre a 4,285 milliards d’années. La formation de la Terre est estimée à 4,54 milliards d’années et à 4,4 pour sa première couche durcie.

La ceinture de roches vertes est une formation géologique primaire visible en surface. Elle a subi «très peu de déformation et est intacte» malgré ses millénaires d’existence, souligne Simon Sédillot, commissaire de l’exposition du parc.

Un effleurement de celle-ci a permis de recueillir de nombreux échantillons. M. Sédillot affirme que le morceau qu’il présente au pavillon est «celui de référence qui est présenté dans la plupart des revues scientifiques».

D’apparence banale, assez foncée, la roche est composée principalement d’un mélange de carbone et de quartz, «des éléments de base de la croûte terrestre».

On arrive à la dater grâce à la radiométrie, un processus qui se base sur la dégradation d’éléments radioactifs, notamment dans le zircon, à travers le temps.

«Ce qui est intéressant, c’est de voir que non seulement [la roche] conserve sa propre histoire, mais aussi celle du développement de la vie», s’émerveille M. Sédillot.

Alors qu’à ses commencements notre planète avait environ 50 minéraux différents, elle en accueille aujourd’hui autour de 5000.

Une des causes: la vie biologique. L’oxydation, par exemple, n’est arrivée qu’après la photosynthèse, affirme le géologue. De ce fait, la rouille et les autres métaux oxydés sont le résultat d’une évolution de la vie terrestre.

D’un autre côté, «tout ce qui s’est développé sur la Terre, c’est après la roche. Sans minéraux, il n’y aurait pas d’animaux, c’est un constituant essentiel à toute sorte de vie», rappelle-t-il.

La géologie du Québec, «trésor scientifique»

Au mont Saint-Hilaire seulement, on retrouve plus de 440 minéraux différents, soit près de 7 % de toutes les espèces répertoriées dans le monde, note un communiqué du Musée canadien de la nature paru en avril dernier. Parmi celles-ci, 71 y ont été identifiés pour la première fois, précise le site web de la montagne.

Il s’agit du troisième site en importance au monde, souligne M. Sédillot; «le sous-sol québécois est un véritable coffre au trésor scientifique».

Le passionné de géologie rappelle aussi que les sites d’Anticosti et du parc national de Miguasha sont tous deux inscrits au patrimoine de l’UNESCO pour leur importante quantité de fossiles.

Chaque année, près de 50 000 personnes visitent l’exposition géologique du parc Safari. En plus de la plus vieille roche terrestre, ils peuvent y découvrir plus de 600 minéraux, 200 fossiles et une collection de sables provenant des quatre coins du monde.

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