Coutts: un des coaccusés ne savait pas qu’il détenait une arme prohibée

Bill Graveland, La Presse Canadienne
Coutts: un des coaccusés ne savait pas qu’il détenait une arme prohibée

CALGARY — L’un des deux hommes accusés de complot en vue d’assassiner des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) lors du blocus frontalier de Coutts, en Alberta, il y a deux ans, a témoigné mardi qu’il ne savait pas que le fusil sur mesure qu’il avait acheté était une arme prohibée.

Chris Carbert dit avoir payé 5000$ pour le fusil DPS Panther A15 trouvé sous son matelas lors d’une descente de police, tôt le matin, dans une caravane du village la nuit où il a été arrêté.

M. Carbert et Anthony Olienick sont jugés ensemble devant un jury à la Cour du Banc du Roi à Lethbridge.

Les deux hommes ont été inculpés après que la police a procédé à des arrestations et saisi des armes lors du blocus début 2022.

M. Carbert a témoigné qu’il avait acheté le fusil d’assaut deux semaines avant le début du blocus, mais qu’il n’en connaissait pas la portée.

«Il est écrit DPS Panther A15. Saviez-vous de quel type d’arme il s’agissait ? Ce que je veux dire par là, c’est (…) de quel type d’arme à feu il s’agissait ? a demandé le procureur de la Couronne Steven Johnston. Qu’est-ce qui le rendait spécial pour vous?»

«Il a été construit sur mesure et il avait l’air génial», a répondu M. Carbert.

« Savez-vous ce qu’est un AR-15 ? a demandé Me Johnston. Je vais vous suggérer que la raison pour laquelle vous avez payé 5000 $, plus 1500 $ supplémentaires pour une lunette, c’est parce que vous saviez qu’il s’agissait d’un AR-15. C’est une arme spéciale au Canada.»

M. Carbert a rapporté qu’il avait amené des armes et des gilets pare-balles lors du blocus, mais qu’il n’y avait aucun plan de violence à moins de devoir fuir vers les montagnes et repousser quelqu’un qui tentait de le vacciner contre la COVID-19.

Il a également déclaré au jury qu’il n’avait pas grand-chose à voir avec le séjour d’Anthony Olienick et d’autres personnes dans la caravane, qu’il était «grincheux et malade» alors qu’il tentait de se remettre de la COVID-19.

Me Johnston, dans un échange tendu avec l’accusé, a suggéré que lorsque M. Carbert a été arrêté, il avait fait plus que simplement appeler un avocat avant de se rendre: il aurait tenté de cacher ses armes.

«Vous essayiez de décider: “Comment puis-je sortir ? Est-ce que je viens avec les mains sur la tête” ou sur la gâchette de votre arme ? C’est ce que vous essayiez de décider», a laissé entendre Me Johnston.

«Certainement pas», a rétorqué Chris Carbert.

«Vous pensiez: “Est-ce la guerre ? Est-ce qu’ils viennent pour moi et est-ce ma guerre ?”», a poursuivi l’avocat.

«Définitivement pas», a répondu l’accusé.

La manifestation contre les règles sanitaires liées à la pandémie de COVID-19 et les mandats de vaccination a bloqué la circulation pendant deux semaines au poste frontalier de Coutts.

Le tout s’est terminé rapidement et pacifiquement lorsque la police a saisi des armes et procédé à des arrestations.

Me Johnston a également interrogé M. Carbert sur une conversation qu’il a eue avec un ami à la fin de 2021 et dans laquelle il a dit : «S’ils pensent qu’ils viennent pour mes enfants, ils feraient mieux d’être préparés, car ils partiront probablement dans un sac mortuaire.»

«Est-ce que vous lui avez dit ça ?» a demandé Me Johnston.

«Ouais, j’ai dit ça. Je veux dire, j’ai dit des choses en colère. Cela ne fait aucun doute, a reconnu l’accusé. J’ai également dit que s’ils venaient me vacciner, moi et mon enfant, ils ne pourraient pas le faire.»

La Cour a également entendu M. Olienick considérer le blocus comme le combat de sa vie contre un gouvernement déterminé à mettre fin aux libertés individuelles.

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