Les dirigeants républicains mettent en garde contre les attaques racistes et sexistes

Lisa Mascaro et Jill Colvin, The Associated Press
Les dirigeants républicains mettent en garde contre les attaques racistes et sexistes

Les dirigeants républicains mettent en garde les membres du parti contre le recours à des attaques ouvertement racistes et sexistes contre la vice-présidente Kamala Harris, alors que la campagne de l’ancien président Donald Trump se démène pour s’adapter à la nouvelle réalité, moins de quatre mois avant la présidentielle de novembre.

Mardi, lors d’une réunion à huis clos du caucus républicain de la Chambre des représentants, le président du Comité national républicain au Congrès, Richard Hudson, a exhorté ses collègues à s’en tenir à la critique de Mme Harris pour son rôle dans les politiques de l’administration Biden-Harris.

«Cette élection portera sur des politiques et non sur des personnalités», a déclaré le président de la Chambre, Mike Johnson, aux journalistes après cette réunion. «Ce n’est pas personnel en ce qui concerne Kamala Harris, et son origine ethnique ou son sexe n’ont rien à voir avec cela.»

Ces avertissements soulignent les nouveaux risques que courent les républicains en se présentant contre une candidate démocrate qui deviendrait la première femme, la première femme noire et la première personne d’origine sud-asiatique à occuper la Maison-Blanche.

M. Trump, en particulier, a un historique d’attaques racistes et misogynes qui pourrait décourager des groupes clés d’électeurs influents, notamment les femmes des banlieues, ainsi que les électeurs de couleur et les jeunes que son équipe courtise.

Les mises en garde surviennent après que certains républicains et des alliés de M. Trump ont commencé à suggérer que Mme Harris, ancienne procureure de district, procureure générale et sénatrice, a gravi les échelons pour des motifs de «diversité, équité et inclusion» («DEI»).

«Intellectuellement, c’est vraiment le fond du baril», a déclaré la représentante du Wyoming Harriet Hageman dans une entrevue télévisée. «Je pense qu’elle a été retenue à cause du DEI. Et je pense que c’est ce que nous voyons et je ne pense tout simplement pas qu’ils aient quelqu’un d’autre.»

Depuis que le président Joe Biden a annoncé qu’il renonçait à être le candidat démocrate, les républicains ont déployé une longue liste de lignes d’attaque contre Mme Harris, notamment en essayant de la lier aux politiques les plus impopulaires de l’administration, et en critiquant sa gestion de l’économie et de la frontière sud.

Les responsables de la campagne Trump et d’autres républicains ont accusé Mme Harris d’être complice de la dissimulation des problèmes de santé de M. Biden. Ils ont également exploité son dossier en tant que procureure en Californie alors qu’ils tentent de la présenter comme indulgente envers les criminels.

Mike Johnson a souligné que M. Trump et Mme Harris avaient tous les deux leur bilan à la Maison-Blanche et que les électeurs pouvaient comparer la situation des ménages américains sous l’administration Trump avec celle actuelle sous Biden.

«Elle est copropriétaire, coauteure, coconspiratrice de toutes les politiques qui nous ont mis dans le pétrin», a déclaré le président de la Chambre.

Plus «libérale» que Biden

Dans une note sur l’état de la course mardi, le sondeur de la campagne Trump, Tony Fabrizio, a soutenu que les fondamentaux de la campagne n’avaient pas changé maintenant que Mme Harris semblait de plus en plus susceptible d’être la candidate démocrate.

«Le fait que les démocrates destituent un candidat pour un autre ne change PAS le mécontentement des électeurs face à l’économie, à l’inflation, à la criminalité, à l’ouverture des frontières, aux coûts du logement, sans parler des inquiétudes suscitées par deux guerres étrangères», a-t-il écrit. «Tout aussi important, les électeurs découvriront également le bilan dangereusement libéral de Harris avant de devenir la partenaire de Biden.»

Dans un message similaire, Richard Hudson a dit à ses collègues de la Chambre lors de la réunion de mardi que le Comité national républicain au Congrès se concentrait sur le fait que Mme Harris était encore plus progressiste que M. Biden et qu’elle devait essentiellement assumer toutes les politiques de cette administration, selon une personne familière avec la conversation et ayant obtenu l’anonymat pour en discuter.

Le sénateur Steve Daines, qui préside le Comité national républicain au Sénat, a fait écho à cette critique, qualifiant Mme Harris de «trop libérale».

«Ce n’est pas une enfant catholique irlandaise qui a grandi à Scranton. C’est une libérale de San Francisco», a déclaré M. Daines.

M. Trump a présenté un argument similaire lors d’un appel aux journalistes mardi. «Elle est comme Biden mais en beaucoup plus radicale. C’est une personne de gauche radicale et ce pays ne veut pas qu’une personne de gauche radicale le détruise. Elle est bien plus radicale que lui», a-t-il lancé.

Plus tard, dans une entrevue sur Newsmax, M. Trump a affirmé que Mme Harris «avait détruit la ville de San Francisco», même si elle a quitté son poste de procureure en 2011, et l’a qualifiée de «pire en tout».

«Kamala Harris est tout aussi faible, ratée et incompétente que Joe Biden – et elle est aussi dangereusement libérale», a déclaré la campagne Trump dans un communiqué. «Kamala doit non seulement défendre son soutien au programme raté de Joe Biden au cours des quatre dernières années: elle doit également répondre de son propre bilan criminel en Californie.»

Trump et les femmes

Donald Trump a une longue histoire d’attaques particulièrement caustiques et personnelles contre les femmes, de l’ancienne animatrice de «Fox News» Megyn Kelly à son adversaire à la primaire de 2016, Carly Fiorina, en passant par la procureure générale de New York, Letitia James, qui a réussi à le poursuivre en justice, ainsi que son entreprise, pour fraude.

Les femmes fortes et intelligentes qui l’attaquent semblent particulièrement mettre M. Trump hors de lui, a déclaré Stephanie Grisham, une assistante de campagne de 2016 qui a été pendant un certain temps attachée de presse du président Trump à la Maison-Blanche, avant de rompre avec lui après l’assaut sur le Capitole du 6 janvier 2021.

«Elle va vraiment y goûter», a prédit Mme Grisham, notant que lorsque M. Trump est attaqué, il «frappe mille fois plus fort. Il ne pourra pas s’en empêcher».

En ce qui concerne les femmes, elle a ajouté: «Son objectif est de les attaquer sur leur apparence et de les traiter de stupides. C’est son argument préféré et je ne m’attends pas à ce que ce soit différent» avec Mme Harris.

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