Joe Biden explique son désistement à la présidentielle américaine

Zeke Miller, Seung Min Kim et Will Weissert, The Associated Press
Joe Biden explique son désistement à la présidentielle américaine

Insistant sur le fait que «la défense de la démocratie est plus importante que n’importe quel titre», le président américain Joe Biden a expliqué mercredi dans un discours, filmé dans le bureau ovale, sa décision d’abandonner sa candidature à la réélection et d’apporter son soutien à la vice-présidente Kamala Harris.

Des dizaines de membres de son équipe se sont rendus à la Maison-Blanche pour regarder ensemble le discours.

Des partisans du président Biden se sont aussi rassemblés devant la Maison-Blanche pour montrer leur soutien. Certains tenaient des pancartes indiquant : «Nous aimons Joe» et une fanfare jouait.

Le discours offrait au public sa première chance d’entendre directement de M. Biden les raisons de son abandon de 2024, après des semaines passées à insister sur le fait qu’il se croyait le meilleur candidat pour affronter l’ancien président Donald Trump, qu’il a qualifié de menace existentielle pour la démocratie de la nation.

«Je vénère cette fonction, mais j’aime davantage mon pays», a affirmé M. Biden.

«J’ai décidé que la meilleure façon d’avancer était de passer le flambeau à une nouvelle génération. C’est la meilleure façon d’unir notre nation», a-t-il ajouté.

Dernier droit chargé

Le discours de M. Biden était diffusé sur les principales chaînes d’information télévisées. Il s’est engagé à rester concentré sur sa présidence jusqu’à la fin de son mandat, le 20 janvier 2025 à midi.

Le président s’est donné une liste de choses à faire chargée pour les six derniers mois de son mandat. Cela lui donnera une chance d’essayer de façonner la manière dont l’histoire percevra son seul et unique mandat.

«La défense de la démocratie est plus importante que n’importe quel titre, a dit M. Biden. Je puise de la force et de la joie à travailler pour le peuple américain. Mais cette tâche sacrée de perfectionner notre union ne me concerne pas. C’est à propos de vous. Vos familles. Votre avenir. Il s’agit de «Nous, le peuple» .»

M. Biden a également mentionné qu’il s’efforcerait de défendre les libertés personnelles et de réduire les coûts pour les familles qui travaillent dur. Il dit qu’il continuera à faire pression en faveur d’une réforme de la Cour suprême et qu’il continuera à chercher à protéger les enfants de la violence armée. Il assure qu’il poursuivra son initiative visant à mettre fin au cancer tel que nous le connaissons et a promis d’œuvrer pour mettre fin à la guerre à Gaza.

M. Biden s’est dit reconnaissant d’avoir été président — dans aucun autre pays, un enfant bègue ne pourrait grandir pour s’asseoir dans le bureau ovale.

«Mes compatriotes américains, cela a été le privilège de ma vie», a -t-il dit.

«Ce qui est formidable avec l’Amérique, c’est ici, les rois et les dictateurs ne gouvernent pas, a déclaré M. Biden. Le peuple le fait. L’histoire est entre vos mains. Le pouvoir est entre vos mains. L’idée de l’Amérique est entre vos mains.»

M. Biden a également défendu son héritage de législation nationale radicale et le renouvellement des alliances à l’étranger. La façon dont l’histoire se souviendra de son mandat et de sa décision historique de se retirer est étroitement liée au résultat électoral de Mme Harris en novembre, d’autant plus que la vice-présidente s’appuiera étroitement sur les réalisations de l’administration Biden.

La candidature de M. Biden a été confrontée à une crise de confiance de la part des démocrates après son débat catastrophique contre M. Trump, il y a près d’un mois, et au cours duquel il s’est exprimé de manière hésitante, a semblé confus et n’a pas réussi à réfuter les attaques de son prédécesseur. Cela a déclenché une mutinerie au sein de son parti, non seulement pour savoir s’il était capable de battre Donald Trump en novembre, mais aussi pour savoir si, à 81 ans, il était encore apte à s’acquitter de ce travail sous haute pression.

M. Biden a tenté de survivre au scepticisme et d’apaiser les inquiétudes avec des entrevues et des rassemblements tièdes, mais la pression pour se retirer n’a fait qu’augmenter de la part des élites politiques du parti et des électeurs ordinaires.

En campagne pour Harris

Dimanche après-midi, alors qu’il s’isolait dans sa maison de Rehoboth Beach, Delaware, aux prises avec la COVID-19, M. Biden s’est finalement incliné dans une lettre publiée sur son compte X annonçant sa décision de quitter la course, suivie plus tard d’un soutien à Mme Harris.

Ses conseillers disent qu’il a l’intention d’organiser des événements de campagne et des collectes de fonds au profit de Mme Harris, bien qu’à un rythme beaucoup plus lent que s’il était lui-même resté sur le bulletin de vote.

Les conseillers de Mme Harris devront finalement décider comment déployer le président, dont la popularité a chuté alors que les électeurs des deux partis remettaient en question son aptitude à exercer ses fonctions.

M. Biden, disent ses collaborateurs, sait que si Mme Harris perd, il sera critiqué pour être resté trop longtemps dans la course et ne pas lui avoir donné, ni à un autre candidat démocrate, le temps de monter efficacement une campagne contre Donald Trump. Si Mme Harris gagne, elle veillera à ce que ses victoires politiques soient assurées et élargies, et on se souviendra de lui pour sa décision de se retirer.

L’attachée de presse Karine Jean-Pierre a déclaré mercredi que toute question de démission de Biden — ce qui permettrait à Mme Harris de se présenter comme titulaire — était «ridicule».

Mme Jean-Pierre a réitéré que M. Biden n’avait «aucun regret» sur sa décision de rester dans la course aussi longtemps qu’il l’a fait, ni sur sa décision de l’abandonner en fin de semaine. Elle a précisé que la décision de Biden n’avait rien à voir avec sa santé.

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