CALGARY — Au cours d’un échange houleux dans la salle d’audience, un homme accusé d’avoir conspiré en vue d’assassiner des policiers lors du blocus de Coutts, en Alberta, en 2022, a rejeté les accusations selon lesquelles lui et d’autres auraient apporté des armes et des gilets pare-balles à la barricade pour déclencher une guerre.
«Pour vous, Coutts allait être une rampe de lancement pour une révolution», a suggéré mercredi le procureur Steven Johnston à Chris Carbert, devant la Cour du Banc du Roi à Lethbridge.
«Une révolution ? Non», a rétorqué l’accusé.
«Et vous et vos amis croyiez que si la police entrait et essayait de faire appliquer la loi à Coutts, pour désactiver le blocus et le disperser, vous et vos amis étiez prêts à recourir à la violence pour repousser la police», a avancé l’avocat.
«Je ne suis pas d’accord, a répondu M. Carbert. Trois personnes contre des centaines de policiers, cela n’a pas de sens.»
Mais Me Johnston a insisté: «Vous croyiez que le blocus était effectivement la guerre et que le combat était en cours. Vous et vos amis croyiez que la GRC, telle qu’elle était présente à Coutts, représentait le diable.»
«Ça n’est jamais sorti de ma bouche, non», a nié l’accusé.
«Qu’ils étaient l’ennemi», a renchéri le procureur
«Je l’ai définitivement dit. Je ne peux pas le nier», a reconnu M. Carbert.
Me Johnston a poursuivi : «Vous pensiez que le blocus de Coutts était en fait une impasse jusqu’à la bataille finale pour vous et votre groupe d’amis, pour défendre ce que vous croyiez être vos libertés, et que vous étiez prêts à vous procurer des gilets pare-balles et des armures. et soyez prêt à avoir un conflit avec la police.»
Héros dans la culture
Dans un témoignage antérieur, M. Carbert avait qualifié la police de «sorte de héros dans la culture occidentale».
Me Johnston a défié M. Carbert à ce sujet, en soulignant une série de messages texte dans lesquels l’accusé qualifiait la police de «perdante» et d’«ennemie».
«Ce sont les flics que vous appeliez des héros, a rappelé Me Johnston. Je vais vous suggérer, M. Carbert, que vous ne pensiez pas qu’ils étaient des héros. Vous pensiez qu’ils étaient, comme vous l’avez écrit, des ennemis.»
«Je suis totalement en désaccord avec vous. Ce sont mes mots (mais) ils sont réactionnaires» , a répliqué l’accusé.
Chris Carbert et Anthony Olienick sont jugés ensemble devant un jury.
Ils sont accusés d’avoir conspiré pour commettre un meurtre lors du blocus, qui a bloqué la circulation pendant deux semaines sur la route très fréquentée entre l’Alberta et les États-Unis. passage de la frontière pour protester contre les règles du COVID-19 et les mandats de vaccination.
Les messages texte d’autres manifestants lus devant le tribunal indiquaient que beaucoup étaient prêts à faire une dernière résistance face au blocus. Mais après que la police a procédé à des arrestations et saisi des armes, les manifestants restants ont fait leurs valises et sont partis pacifiquement.
M. Carbert a déjà témoigné qu’il avait apporté des armes et des gilets pare-balles lors du blocus, mais a déclaré qu’il n’y avait aucun plan de violence à moins qu’il ne doive peut-être fuir vers les montagnes et repousser quelqu’un qui tentait de lui administrer un vaccin contre le COVID-19.
M. Olienick n’a pas pris la parole pour sa propre défense.
La Cour a entendu M. Olienick considérer le blocus comme le combat de sa vie contre un gouvernement déterminé à mettre fin aux libertés individuelles.
Des agents infiltrés ont cité Olienick leur disant qu’il considérait la police comme les pions du premier ministre «diabolique» Justin Trudeau, et que si la police prenait d’assaut le blocus, il «leur trancherait la gorge».
La défense a bouclé sa preuve mercredi. Le procès reprendra la semaine prochaine. Les plaidoiries finales sont prévues pour mardi et l’exposé au jury est prévu pour mercredi.
