N.-É.: le premier ministre Tim Houston justifie son absence au défilé de la fierté

La Presse Canadienne
N.-É.: le premier ministre Tim Houston justifie son absence au défilé de la fierté

HALIFAX — Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a défendu jeudi son absence au défilé de la fierté d’Halifax de cette année, par le fait que la police craignait qu’il ne soit la cible des manifestants.

Le premier ministre a publié une déclaration écrite plus tôt cette semaine indiquant qu’il n’avait pas marché, samedi, parce que la GRC l’avait mis en garde à propos de problèmes de sécurité.

Invité à donner plus de détails après les réunions du cabinet de jeudi, M. Houston a déclaré que si le défilé avait été interrompu en raison de sa présence, «vous pouvez imaginer comment cela pourrait se dérouler dans un environnement et un contexte hautement sensibles», ajoutant qu’il craignait que certains membres de la foule ne soient frustrés et bouleversé.

Il n’a pas précisé quels manifestants auraient forcé l’arrêt du défilé, mais il a noté que d’autres défilés au Canada ont été interrompus.

Lors du défilé de la fierté de Toronto en juin, des manifestants propalestiniens ont provoqué l’interruption de l’événement lorsqu’ils ont bloqué le parcours du défilé, certains brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Pas de fierté dans le génocide», en référence à la guerre dans la bande de Gaza.

M. Houston a affirmé que sa décision de ne pas prendre part à l’événement ne diminuait pas son soutien à la communauté LGBTQ+, mais qu’il aurait été irresponsable d’y assister si sa présence avait constitué «un danger pour le public».

Les partis libéral, néo-démocrate et vert de la Nouvelle-Écosse ont chacun participé avec un char allégorique, laissant les progressistes-conservateurs comme le seul grand parti politique non représenté à l’événement.

La cheffe du NPD, Claudia Chender, a indiqué jeudi qu’elle avait du mal à accepter l’explication du premier ministre, étant donné que personne d’autre dans le parti au pouvoir n’était officiellement présent.

«Nous parlons de la présence du parti qui gouverne cette province dans un défilé régional de diversité dans cette province, a-t-elle rappelé. Le parti devait y être et ne s’est pas présenté. »

Elle s’est demandé pourquoi, s’il y avait un risque pour la sécurité, elle et les autres chefs de parti n’avaient pas été contactés.

«Je ne sais pas quelle était la véritable raison pour laquelle il (Houston) n’était pas là, mais rien de ce que j’ai entendu jusqu’à présent n’a beaucoup de sens pour moi… Je pense que le premier ministre devrait se mettre dans des espaces inconfortables. »

Le porte-parole de la GRC en Nouvelle-Écosse, Guillaume Tremblay, a confirmé que la police avait conseillé le bureau de M. Houston, bien que la décision d’y assister revenait au premier ministre. Les conseils fournis à M. Houston étaient basés sur «les événements internationaux actuels et les perturbations locales telles que les manifestations», a précisé M. Tremblay dans un courriel, plus tôt cette semaine.

M. Tremblay a ajouté que la GRC aurait déployé les ressources nécessaires si le premier ministre était présent.

Les organisateurs de la fierté ont averti les coordinateurs du défilé, dans un courriel du 8 juillet, qu’ils devaient se préparer à ce que le défilé soit perturbé par des manifestants.

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