Le sable du désert du Sahara aide à une accalmie des tempêtes dans l’Atlantique

Michael MacDonald, La Presse Canadienne
Le sable du désert du Sahara aide à une accalmie des tempêtes dans l’Atlantique

HALIFAX — De minuscules grains de sable du désert du Sahara sont responsables de l’accalmie de près d’un mois de la saison des ouragans dans l’Atlantique cette année, selon les scientifiques. Mais cela pourrait bientôt prendre fin.

Chaque mois de juin et juillet, la poussière du désert d’Afrique du Nord se déplace avec de forts vents et atteint un pic au-dessus de l’Atlantique Nord, perturbant ainsi la formation de tempêtes tropicales.

Ce phénomène annuel, connu sous le nom de «couche d’air saharien» (CAS), a projeté une quantité inhabituellement importante de sable dans la haute atmosphère au début du mois, selon la NASA.

«On peut le voir dans l’atmosphère, se déplaçant de l’Afrique vers l’ouest, à travers l’Atlantique», a indiqué Chris Fogarty, directeur du Centre canadien de prévision des ouragans à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse.

«Il est peu probable que des ouragans se forment lorsqu’il y a beaucoup d’air sec du désert à l’intérieur.»

L’air sec empêche la formation des hauts nuages nécessaires à la naissance d’un ouragan. De plus, la CAS crée une inversion de température, ce qui signifie qu’une couche d’air chaud reste au-dessus de l’air plus froid, provoquant l’étalement des nuages au lieu de s’élever pour former des orages. Et les vents forts qui déplacent la couche provoquent un cisaillement du vent, qui peut déchiqueter les tempêtes.

Seules trois tempêtes nommées se sont formées au-dessus de l’Atlantique depuis le début de la saison des ouragans, le 1er juin: les tempêtes tropicales Alberto et Chris et l’ouragan Beryl, qui est devenu le 2 juillet le premier ouragan de catégorie 5 enregistré au-dessus de l’Atlantique.

Le 11 juillet, les vestiges post-tropicaux de Beryl sont jugés responsables d’avoir déversé plus de 100 millimètres de pluie sur Wolfville, en Nouvelle-Écosse, où un garçon de 13 ans est décédé lorsqu’il a été submergé par les eaux de crue dans un fossé de drainage. Cet événement meurtrier a rappelé de quoi les tempêtes tropicales sont capables, mais les conditions sur l’Atlantique sont demeurées depuis ce temps plutôt calmes.

Le calme avant la tempête

M. Fogarty a toutefois prévenu que la saison des ouragans allait certainement reprendre dans les semaines à venir, le pic de la saison arrivant généralement dans les premières semaines de septembre.

«Chaque fois qu’il y a une période d’activité calme dans l’atmosphère, qu’il s’agisse de tempêtes tropicales ou de tempêtes hivernales, cela signifie généralement qu’il y a une accumulation d’énergie quelque part dans le système océan-atmosphère», a-t-il souligné, ajoutant qu’en l’absence de vents violents dans l’Atlantique, les températures à la surface continueront d’augmenter – une source d’énergie clé pour les ouragans.

M. Fogarty a souligné que le moment était venu pour les habitants de l’Est du Canada de se préparer aux vents violents, aux fortes pluies et aux ondes de tempête.

«Cela a été calme pendant un certain temps et on peut se laisser bercer par la complaisance, a-t-il signalé. N’attendons pas que ces tempêtes fassent la une des journaux.»

À la fin du mois de mai, le Centre canadien de prévision des ouragans prévoyait une saison des ouragans active, alimentée par des températures océaniques record.

À ce moment, la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis prévoyait 17 à 25 tempêtes nommées, dont huit à treize se transformeraient en ouragans et quatre à sept en ouragans majeurs.

Généralement, environ 35 % des tempêtes qui se forment dans le bassin atlantique se déplacent vers les eaux canadiennes, mais au cours d’une année donnée, cette moyenne peut varier considérablement.

L’année dernière, les prévisionnistes américains anticipaient 12 à 17 tempêtes nommées, cinq à neuf ouragans et un à quatre ouragans majeurs. En réalité, il y a eu 20 tempêtes nommées, sept ouragans et trois ouragans majeurs.

Cinq de ces tempêtes ont pénétré dans les eaux canadiennes, mais peu de dégâts ont été signalés. La tempête post-tropicale Lee, la seule tempête digne de mention, avait abattu des arbres et causé des dégâts et des pannes de courant le long des côtes sud de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.

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