LETHBRIDGE — Les jurés qui décideront du sort de deux hommes accusés d’avoir comploté en vue d’assassiner des policiers lors du blocage du poste frontalier de Coutts, en Alberta, ont été exhortés mercredi par le juge à ignorer le bruit de fond et les distractions dans cette affaire très médiatisée.
Le juge David Labrenz a demandé aux jurés de se concentrer sur la preuve.
«Essayez d’obtenir un verdict juste», a demandé le juge Labrenz, lors de ses instructions finales pour le procès de la Cour du Banc du Roi à Lethbridge, en Alberta.
Le jury a ensuite été séquestré pour parvenir à un verdict dans les cas d’Anthony Olienick et de Chris Carbert, qui ont été arrêtés au terme du blocus de février 2022, où la police a aussi confisqué des armes.
Outre le chef de complot, ils sont également accusés de méfait et de possession d’arme dans un dessein dangereux. M. Olienick fait face à une autre accusation de possession d’une bombe artisanale.
De nombreux véhicules avaient paralysé la circulation au poste frontalier canado-américain pendant deux semaines pour protester contre les restrictions sanitaires liées à la pandémie de COVID-19 et la vaccination obligatoire. Il s’agissait de l’une des nombreuses manifestations organisées à l’époque à travers le pays, alors que les règles visant à limiter la propagation de la COVID-19 se heurtaient aux droits et libertés individuels.
La Couronne a présenté des preuves de la présence d’armes à feu à proximité du site de blocus de même que des déclarations et des textos de Chris Carbert avertissant que la manifestation était un dernier combat contre un gouvernement fédéral tyrannique.
La défense a plaidé que les deux hommes s’étaient rendus à Coutts pour faire valoir que les libertés individuelles devaient être protégées, mais que cela n’équivalait pas à un complot en vue de tuer.
Les jurés ont aussi eu connaissance de messages textes envoyés par des manifestants, qui qualifiaient le blocus de «dernier combat», l’un d’entre eux affirmant qu’il était prêt à sortir dans un «sac mortuaire» s’il le fallait.
Le juge a rappelé aux jurés que pour déclarer les coaccusés coupables de complot de meurtre, ils devaient conclure qu’il y avait eu collusion en vue de commettre des violences et, si c’était le cas, que MM. Olienick et Carbert en faisaient partie.
«C’est l’accord qui est la clé, a résumé le juge Labrenz. C’est à vous de décider s’il y a eu un complot. Si le but commun est de commettre un crime, alors il s’agit d’un complot.»
Le magistrat a également ordonné au jury de ne rien interpréter dans les opinions exprimées par MM. Olienick et Carbert dénigrant la police.
«Vous ne pouvez pas punir les accusés pour leur mauvais comportement», a-t-il réitéré.