Le conservateur dans la partielle de Winnipeg n’a pas l’appui de son chef syndical

Mickey Djuric, La Presse Canadienne
Le conservateur dans la partielle de Winnipeg n’a pas l’appui de son chef syndical

OTTAWA — Une quinzaine de dirigeants syndicaux appuient la candidate néo-démocrate en vue de l’élection partielle fédérale à Winnipeg, y compris l’agent syndical en chef du candidat conservateur.

Ces appuis font partie des efforts des néo-démocrates pour conserver leur siège dans le château fort manitobain d’Elmwood-Transcona, où les conservateurs tentent aussi d’obtenir le soutien des cols bleus de la région.

Treize syndicats représentant des millions de travailleurs à travers le Canada ont déclaré qu’ils s’unissaient pour soutenir la candidate néo-démocrate Leila Dance, directrice générale de l’organisation d’amélioration des affaires Transcona, et qui travaillait auparavant pour la Fondation Rêves d’enfants.

Et parmi ceux qui soutiennent la candidate néo-démocrate, on retrouve Dave McPhail, agent syndical en chef de la section locale 2085 de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE), dont le candidat conservateur dit être un fier membre.

M. Reynolds, un électricien en construction, a fait valoir aux électeurs que le Nouveau Parti démocratique ne représente pas vraiment les travailleurs syndiqués comme lui.

«Je suis un fier syndiqué et un conservateur. Je sais que Singh le vendu et son allié de coalition Justin Trudeau sont mauvais pour les travailleurs et les travailleuses», a soutenu M. Reynolds dans un communiqué jeudi.

«C’est pourquoi je me présente aux côtés du (chef conservateur) Pierre Poilievre, qui se bat pour les Canadiens qui travaillent dur avec un plan du gros bon sensé visant à réduire les impôts, à construire des maisons, à redresser le budget et à lutter contre la criminalité.»

Son chef syndical était d’un autre avis. Dans une déclaration fournie par le NPD, M. McPhail déclare qu’il est «fier» de rejoindre la liste des appuis syndicaux pour Mme Dance, notamment le Congrès du travail du Canada, la Fédération du travail du Manitoba et le Conseil du travail de Winnipeg.

Le Parti conservateur n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Le fief des Blaikie, père et fils

Le travail de Mme Dance avec la Fondation Rêves d’enfants, que le syndicat d’électriciens local soutient depuis longtemps, «est la preuve de l’alignement de nos valeurs», soutient M. McPhail.

«Je suis convaincu que Leila représentera la population d’Elmwood-Transcona avec la même passion que l’ancien député néo-démocrate, l’ami de la FIOE et mon ami Daniel Blaikie», ajoute le chef syndical.

Les Blaikie père et fils sont en grande partie responsables de la bonne fortune politique du NPD dans cette circonscription manitobaine depuis des décennies.

Bill Blaikie avait représenté cette circonscription aux Communes pendant une vingtaine d’années, à partir de la fin des années 1980. Les conservateurs ont remporté le siège en 2011 pour un seul mandat, avant que le fils Blaikie ne le reprenne en 2015. Daniel Blaikie a démissionné de son siège plus tôt cette année pour se joindre au bureau du nouveau premier ministre néo-démocrate du Manitoba, Wab Kinew.

Les conservateurs sont arrivés deuxièmes dans la circonscription lors des dernières élections générales et ils espèrent rafler ce siège le mois prochain lors de la complémentaire.

«Lorsque les électeurs d’Elmwood-Transcona se rendront aux urnes le 16 septembre, j’espère qu’ils éliront un néo-démocrate pour bâtir sur le travail de son frère Blaikie», a déclaré le syndicaliste McPhail.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, s’est dit ravi de ce soutien particulier, quelques jours après que le Parti conservateur a lancé de nouvelles publicités offensives contre lui.

Les publicités accusent M. Singh d’être un élitiste et un «vendu», qui empêche la tenue d’élections générales dans le cadre d’un pacte politique avec le gouvernement, alors que les libéraux sont en baisse dans les sondages.

«Nous savons de quel côté se trouve Pierre Poilievre. Il est du côté des grands patrons. Il n’est pas du côté des travailleurs et les dirigeants syndicaux l’ont démontré, a déclaré M. Singh jeudi à London, en Ontario. Je suis donc honoré, je suis touché par cet appui. Je ne le tiens pas pour acquis.»

Sous la direction de M. Poilievre, les conservateurs ont intensifié leurs efforts pour obtenir le soutien des travailleurs syndiqués, dont plusieurs appuient traditionnellement les néo-démocrates.

Certains dirigeants syndicaux nationaux ont mis en garde leurs membres contre un soutien à M. Poilievre, allant jusqu’à dire que même si le chef conservateur emprunte parfois le langage des mouvements syndicaux, il représente en fait une menace pour les travailleurs.

La présidente du Congrès du travail du Canada, Bea Bruske, a même fait campagne avec Mme Dance à Winnipeg et l’a officiellement soutenue jeudi.

«Les conservateurs croient que présenter un candidat avec une carte de membre d’un syndicat effacera leur bilan de coupes dans les soins de santé, d’attaques contre les services de garde abordables et de votes en faveur de la réduction des retraites», a déclaré Mme Bruske dans un communiqué.

«Mais les électeurs le savent: les conservateurs seront toujours du côté des patrons milliardaires contre les travailleurs.»

Deux élections partielles fédérales auront lieu le 16 septembre: dans LaSalle-Émard-Verdun, à Montréal, et dans Elmwood-Transcona, à Winnipeg.

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