Une coalition manifeste pour l’environnement devant les bureaux de Legault à Montréal

Philémon La Frenière-Prémont, La Presse Canadienne
Une coalition manifeste pour l’environnement devant les bureaux de Legault à Montréal

MONTRÉAL — Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche devant le bureau de François Legault à Montréal pour demander aux gouvernements d’en faire plus pour le climat.

La coalition Des cendres dans la rue s’est jointe à Mères au front, qui fait un «sit-in» au même endroit chaque dimanche, pour organiser la manifestation.

Shirley Barnea, porte-parole de Pour le futur Montréal, groupe membre de la coalition, a indiqué que le «sit-in» était un «spécial feu de forêt» en soutien aux personnes affectées par les incendies de forêt au Canada, particulièrement à Jasper.

«On parle des feux de forêt comme si c’était juste des catastrophes naturelles (…) Mais on ne parle pas du fait que ce n’est pas naturel, a dit Mme Barnea. Les feux de forêt, c’est de pis en pis et c’est à cause de la crise climatique.»

Mme Barnea ajoute que «quand ça va se reproduire, on ne veut pas juste être des spectateurs.»

Vers 11 h 30, après de brefs discours de membres des groupes, la foule s’est déplacée sur le bitume de la rue Sherbrooke, en scandant «À qui la rue, à nous la rue». La circulation a temporairement été bloquée en direction est.

Les manifestants, soleil tapant, ont écouté la Chorale du peuple, un groupe engagé qui a entonné des chansons militantes, et une courte représentation théâtrale de Puppets for the Planet.

La chorale d’une dizaine de personnes a notamment chanté, sur l’air de la chanson «Bella Ciao», les paroles: «Pour les résoudre, tous ensemble, il faut faire vite, vite, vite», en faisant référence aux changements climatiques.

Plusieurs militants dans la foule chantaient également. Les manifestants se sont dispersés calmement peu après 12 h 30.

Alice Rivera, qui se définit comme une «sympathisante du mouvement», était sur place pour encourager la coalition.

«Ça vaut le coup de prendre du temps de mon dimanche pour venir soutenir la cause.»

Mme Rivera souhaite la mise en place d’une «politique ambitieuse» qui s’inscrit dans un modèle où le gouvernement écouterait davantage les scientifiques.

«Croire qu’on peut trouver des réponses tout seul dans un cabinet avec un gouvernement qui n’a peut-être même pas l’expertise pour comprendre le problème et y répondre, c’est l’échec assuré, a-t-elle affirmé. Il faut faire des changements climatiques une priorité nationale».

Marie-Andrée Foucreault-Therrien, une mère au front des Cantons-de-l’Est qui était sur les lieux, se mobilise pour les générations futures. «On est tous unis (…) pour venir dire au gouvernement de se réveiller», dit-elle simplement.

Les demandes

La coalition demande la fin des subventions à l’industrie pétrolière, un plan pour réduire la consommation d’énergies fossiles, et que le Canada adhère à un «Traité de non-prolifération des énergies fossiles». Ce traité, qui empêcherait toute nouvelle production d’énergie fossile, a été soutenu par quelques pays, comme la Colombie, Nauru et les Samoa.

Ratifier le traité, «pour nous, c’est comme le gros bon sens», a lancé Shirley Barnea.

Même si le «sit-in» a eu lieu devant le bureau du premier ministre provincial, la coalition s’adressait avant tout au gouvernement fédéral, a fait savoir Mme Barnea.

Elle a affirmé que le gouvernement fédéral n’est pas assez préparé pour combattre les incendies de forêt, et que l’état actuel de la ville de Jasper en est la preuve. Le tiers de la ville a été ravagé par les feux de forêt la semaine dernière.

Dernière génération Canada, un autre groupe qui fait partie de la coalition, demande d’ailleurs la création d’une agence fédérale de pompiers qui en emploierait 50 000 pour combattre les feux de forêt.

«Ils agissent comme si c’était seulement un enjeu. Mais c’est une crise urgente», a déclaré Mme Barnea.

La coalition inclut les groupes Pour le futur Montréal, La Planète s’invite au Parlement, Écologie populaire, Le vivant se défend et Dernière génération Canada.

Ce dernier groupe a fait les manchettes au mois de juillet quand des membres ont collé leur main au sol devant l’aéroport international Montréal-Trudeau.

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