Ottawa prolonge la consultation sur le décret concernant le caribou au Québec

La Presse Canadienne
Ottawa prolonge la consultation sur le décret concernant le caribou au Québec

GATINEAU — Le gouvernement fédéral prolonge la période de consultation concernant le décret qu’il compte imposer à Québec afin de forcer la province à protéger les caribous dans trois zones de répartition: Val-d’Or, Charlevoix ainsi que Pipmuacan, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a annoncé mardi une prolongation de quatre semaines à cette consultation ayant débuté le 19 juin.

Le ministre fédéral a indiqué dans un communiqué que la décision faisait suite à la demande «de plusieurs communautés autochtones du Québec et parties prenantes».

Il a ajouté que la prolongation offrirait également «une occasion supplémentaire au gouvernement du Québec de présenter une stratégie globale pour protéger le caribou boréal».

«Nous demeurons ouverts à collaborer et à soutenir le gouvernement du Québec dans la mise en place d’une telle stratégie. Si le Québec prend des mesures suffisantes, la mise en place du décret fédéral ne sera pas nécessaire», a déclaré le ministre Guilbeault.

«Cependant, sans stratégie adéquate et face à la menace pour le caribou, nous avons une responsabilité légale d’intervenir pour assurer la survie de l’espèce», a-t-il poursuivi.

Le mois dernier, le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette, et sa collègue des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, avaient signifié au ministre Guilbeault que le Québec ne participerait pas aux rencontres de consultation entourant l’élaboration d’un éventuel décret d’urgence pour protéger le caribou.

Selon eux, le décret d’urgence représente une «décision unilatérale et illégitime du gouvernement fédéral, laquelle est rejetée catégoriquement par le Québec».

Les ministres du gouvernement de la Coalition avenir Québec ajoutaient que le gouvernement fédéral devrait «pleinement assumer les conséquences économiques et sociales de sa décision».

Parmi ces conséquences, la province estime qu’il y aura «une perte d’un minimum de 2000 emplois, et ce, uniquement pour les zones provisoires projetées».

Ces pertes d’emplois résulteraient de la baisse projetée de la possibilité forestière.

Québec soutient que ses propres mesures de protection de l’espèce en déclin portent leurs fruits.

Mardi, le ministre fédéral a indiqué que la prolongation jusqu’au 15 septembre vise à accorder davantage de temps aux différents acteurs concernés «afin de participer adéquatement à ces importantes consultations, tout en respectant la nature urgente de la situation».

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