L’entrée en poste du nouveau commissaire aux droits de la personne est reportée

Laura Osman, La Presse Canadienne
L’entrée en poste du nouveau commissaire aux droits de la personne est reportée

OTTAWA — Après un examen indépendant, le ministre de la Justice Arif Virani a annoncé mercredi que Birju Dattani ne commencerait pas son mandat de commissaire en chef de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) jeudi comme prévu.

M. Virani a lancé l’enquête après que des organisations juives canadiennes ont exprimé des inquiétudes au sujet des allégations entourant les activités passées de M. Dattani.

Celui-ci, la première personne musulmane et racialisée à être nommée à ce poste, a déjà nié les allégations selon lesquelles il aurait fait des déclarations anti-israéliennes, y compris ce que les conservateurs qualifient de «justification du terrorisme».

«Pendant que j’examine attentivement cette question, M. Dattani a accepté de prendre congé et ne commencera pas à travailler à la CCDP le 8 août 2024», a déclaré le ministre Virani dans un communiqué mercredi soir.

«J’aurai plus à dire dans les prochains jours», s’est-il contenté d’ajouter.

M. Dattani n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Son avocat a déjà annoncé que son client contesterait toute tentative de le faire renvoyer.

Les inquiétudes découlent des publications en ligne supprimées de M. Dattani, sous un autre nom, alors qu’il était étudiant diplômé à Londres il y a près de dix ans, et d’une apparition devant un panel qu’il a faite à la même époque aux côtés d’un membre du Hizb ut-Tahrir, un groupe fondamentaliste islamique.

M. Dattani a reconnu qu’en 2014, il avait partagé un article intitulé «Les Palestiniens sont les prisonniers du ghetto de Varsovie d’aujourd’hui». Il avait précédemment déclaré à CBC News et au «Globe and Mail» qu’il n’était pas d’accord avec l’argument de l’article.

Il a rejeté les suggestions selon lesquelles il aurait partagé des articles comparant Israël à l’Allemagne nazie, comme l’affirmait un article de 2015. Le message a depuis été supprimé.

M. Virani a précisé que sa priorité absolue était de maintenir la confiance dans la Commission canadienne des droits de la personne.

La chef adjointe conservatrice Melissa Lantsman a appelé les libéraux à renvoyer M. Dattani et à ouvrir des audiences publiques sur sa nomination.

«Rien dans cet examen n’est indépendant ou transparent puisque tout le processus a été mis en place par les mêmes libéraux qui ont passé des semaines à tenter de dissimuler la vérité sur cette nomination», a-t-elle dénoncé dans un communiqué, mercredi soir.

«Cette demi-mesure dénuée de sens ne suffit pas.»

L’examen a été mené par le cabinet d’avocats torontois Filion Wakely Thorup Angeletti LLP. Le ministre Virani a remercié mercredi l’entreprise d’avoir terminé les travaux dans un délai aussi court.

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