Le Canada demande à l’UE d’assouplir ses règles sur le commerce du phoque

La Presse Canadienne
Le Canada demande à l’UE d’assouplir ses règles sur le commerce du phoque

OTTAWA — Le gouvernement canadien demande à l’Union européenne d’assouplir les restrictions sur les produits du phoque alors que les États membres révisent leurs réglementations commerciales.

Ottawa a déclaré, dans une lettre datée de mardi adressée au vice-président de la Commission européenne, que le Canada avait eu la possibilité de «fournir son avis» sur le commerce du phoque pendant que le syndicat peaufinait ses règles. Le résultat devrait être publié sur le site dans huit semaines.

En 2009, l’Union européenne a limité les importations de produits canadiens à base de phoque, invoquant la «douleur, la détresse, la peur et d’autres formes de souffrance» des phoques en raison de la manière dont ils sont tués et écorchés.

Le Canada compte de nombreuses espèces de phoques, notamment le phoque barbu, le phoque gris, le phoque commun, le phoque du Groenland, le phoque à capuchon et le phoque annelé. Trois d’entre eux — le gris, le harpe et le cagoulé — sont tués à des fins commerciales.

Cependant, une commission sénatoriale des pêches a avancé dans un rapport de mai qu’il existait des «lacunes scientifiques et de recherche troublantes» concernant les phoques, notamment les écosystèmes qu’ils habitent, leur régime alimentaire et leur répartition.

«Le manque de données et de preuves scientifiques semble souvent être invoqué par Pêches et Océans Canada pour justifier son inaction, même si les preuves anecdotiques selon lesquelles les phoques ont un impact négatif sur les stocks de poissons et les écosystèmes semblent abondantes», indique le rapport.

«L’approche de précaution doit être utilisée dans cette situation et les populations de phoques doivent être gérées activement par Pêches et Océans Canada.»

Le ministère des Pêches estime les populations de phoques gris et du Groenland à respectivement 424 300 et 7,6 millions d’animaux.

La ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, affirme dans la lettre que la réglementation de l’Union européenne a entraîné une diminution de l’accès du Canada aux marchés mondiaux pour les produits du phoque, les exportations passant de 18 millions $ en 2006 à 515 000 $ en 2022.

«Depuis plus d’une décennie, cette exigence de l’Union européenne a considérablement restreint le commerce de la chasse au phoque durable, sans cruauté et bien réglementée au Canada», indique la lettre, également signée par cinq autres ministres fédéraux. «Cela a eu un impact direct sur la vie, les moyens de subsistance et la culture des communautés autochtones et côtières du Canada pour qui la chasse au phoque durable, humaine et éthique est depuis longtemps un mode de vie.»

Les Autochtones pénalisés

Le commerce du phoque est une source importante d’identité et de revenus pour les communautés autochtones et inuites, en particulier pour les femmes, indique la lettre.

«Les phoques ont fourni de la nourriture, des vêtements, des outils et de la chaleur pendant des générations. En particulier, les femmes autochtones et inuites étaient traditionnellement responsables du travail de la peau de phoque, ce qui constituait une source importante d’identité et de respect, ainsi qu’une source de revenus qui leur permettait de l’indépendance économique», indique la lettre.

Le règlement européen a été modifié en 2015 pour faire une exception pour les produits issus de la chasse des Inuits ou d’autres communautés autochtones, mais la lettre indique que cela n’a pas empêché la fermeture effective «complète» du marché de l’Union européenne aux produits du phoque. La Commission européenne a reconnu l’absence de commerce en octobre dernier, affirmant que l’exception pour les chasses autochtones n’est pas bien connue dans l’Union.

Le Canada demande au syndicat d’abroger sa réglementation sur le commerce du phoque et de la remplacer par des règles qui offrent un accès aux «produits récoltés de manière éthique et durable». La lettre indique que les chasseurs canadiens utilisent une technique rapide et humaine pour tuer les animaux.

«Développé et mis en œuvre sur la base des recommandations d’un groupe de travail composé de vétérinaires indépendants, le processus en trois étapes est aussi humain, sinon plus, que la plupart des autres méthodes d’expédition d’animaux sauvages ou domestiques dans le monde.»

Un porte-parole de l’Union européenne n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

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