Les jeunes de 16 à 25 ans ont déserté le Parti libéral du Québec

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Les jeunes de 16 à 25 ans ont déserté le Parti libéral du Québec

QUÉBEC — Alors que s’ouvre samedi le congrès des jeunes libéraux, La Presse Canadienne a appris que le nombre de membres du Parti libéral du Québec (PLQ) âgés de 16 à 25 ans est anémique.

La présidente sortante de l’aile jeunesse du parti, Lina Yunes, parle de 500 membres jeunes à l’heure actuelle. «On est à une époque où l’implication politique, ce n’est pas une priorité pour les jeunes», soutient-elle en entrevue avec La Presse Canadienne.

Du même souffle, elle assure qu’il y a eu une augmentation des membres jeunes au PLQ dans les derniers mois et que la chefferie va en attirer d’autres. L’aile jeunesse libérale regroupe les membres du parti âgés de 16 à 25 ans.

Toutefois, deux sources libérales à qui La Presse Canadienne a accordé l’anonymat car elles n’étaient pas autorisées à parler du sujet, ont indiqué que le nombre de membres jeunes en règle serait plutôt sous la barre des 350.

Du côté du parti, on n’a pas voulu s’avancer sur les chiffres. «Le Parti libéral du Québec a comme politique de ne pas confirmer le nombre de ses membres. Nous sommes à la veille d’une course à la chefferie qui aura très certainement des effets positifs. Il s’agit d’une étape importante pour amener de nouveaux membres jeunes et moins jeunes de partout au Québec au sein de notre formation politique», a indiqué par écrit le président de la formation politique, Rafael Primeau-Ferraro.

Dans tous les cas, le nombre de membres jeunes est très bas pour le PLQ, particulièrement si on le compare à ce qu’on voyait dans les années 1990 par exemple. Un texte de La Presse Canadienne publié en 1994 indique que la Commission-jeunesse du PLQ voulait hausser son nombre de membres pour le faire passer de «7000 à 12 000».

Dans une lettre ouverte publiée dans «La Presse» en 1998, le président de la Commission-jeunesse du PLQ d’alors, Jonathan Sauvé, écrit que son instance compte «10 000 membres».

Plus récemment, en 2016, un rapport écrit par le président de la Commission politique nationale du PLQ d’alors, Jérôme Turcotte, faisait état d’une baisse importante du nombre de membres du parti – tous âges confondus. Il écrit notamment que le PLQ a perdu 15 381 membres entre juin 2014 et décembre 2015. Le membership est donc passé de 52 401 à 37 020. Jérôme Turcotte indique également que seulement 8% de la base militante a moins de 35 ans.

En janvier dernier, le président du parti, Rafael Primeau-Ferraro, affirmait que le nombre de membres – peu importe l’âge – se situait entre 15 000 et 20 000.

Les jeunes peuvent faire la différence dans la course

Comme le PLQ doit se choisir un nouveau chef en 2025 et que les membres jeunes comptent pour 33% des votes lors d’une course au leadership, les candidats qui veulent succéder à Dominique Anglade devront travailler d’arrache-pied pour recruter de nouveaux membres âgés de 16 à 25 ans.

Dans les règles de la course à la chefferie, on indique que «les candidats devront recueillir la signature de 750 membres en règle provenant d’au moins 70 comtés et de 12 régions, dont au moins 350 devront être de nouveaux membres».

De potentiels candidats ont déjà cherché à séduire les jeunes libéraux. L’ancien président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Charles Milliard, a reçu l’appui de 81 jeunes membres et sympathisants du PLQ en mai dernier. Également, deux membres de l’exécutif de la Commission-jeunesse ont annoncé qu’ils allaient quitter leur poste pour l’appuyer.

Quelques jours plus tôt, trois autres membres de l’exécutif – dont Lina Yunes – ont démissionné pour donner leur appui au député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin.

Les deux hommes ne sont pas encore officiellement candidats, contrairement à l’ex-maire de Montréal Denis Coderre qui s’est lancé en juin dernier.

Il y a quelques jours, plusieurs médias ont rapporté que le ministre libéral fédéral Pablo Rodriguez songeait à se porter candidat à la succession de Dominique Anglade.

Le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, est également sollicité pour la course et il n’a pas fermé la porte à se lancer.

La chefferie débutera en janvier 2025. Le successeur de Dominique Anglade sera choisi à l’été de cette même année.

Le prochain leader du PLQ aura fort à faire pour rebâtir son parti. Son taux d’appui chez les francophones est famélique : 6% selon les derniers sondages Léger.

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