«C’est le temps d’être sérieux», plaide une députée qui appuie Pablo Rodriguez

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
«C’est le temps d’être sérieux», plaide une députée qui appuie Pablo Rodriguez

MONTRÉAL — Une députée libérale affirme que «c’est le temps d’être sérieux» et d’appuyer le ministre fédéral Pablo Rodriguez pour qu’il devienne chef du Parti libéral du Québec (PLQ).

La députée Notre-Dame-de-Grâce, Désirée McGraw, est devenue la première élue du caucus libéral à appuyer ouvertement un candidat pressenti ou déclaré dans la course à la direction du PLQ.

Elle participait samedi au congrès de la Commission jeunesse du PLQ, devenue une arène pour les aspirants à la chefferie qui sont venus y solliciter des appuis. En vertu des statuts, les membres de l’aile jeunesse compteront en effet pour le tiers des voix à l’élection du chef.

À 6 % dans l’électorat francophone selon les derniers sondages, le parti assure qu’il est «toujours vivant» et compte entre autres sur cette course pour rebondir.

Titulaire du portefeuille des Transports dans le cabinet Trudeau, M. Rodriguez a indiqué en début de semaine qu’il était sollicité pour faire le saut et n’a pas encore confirmé ses intentions, même s’il n’a pas nié son intérêt.

Mais déjà samedi au congrès de la Commission jeunesse du PLQ à Montréal, la fille de M. Rodriguez ainsi que son directeur des communications, Jacques Martineau, étaient présents pour tâter le terrain.

En mêlée de presse au congrès, Mme McGraw a été appelée à justifier son choix, alors que d’autres candidats pressentis ou déclarés font valoir leurs mérites, que ce soit le député Frédéric Beauchemin, l’ancien pdg de la Fédération des chambres de commerce, Charles Milliard, ou l’ex-maire de Montréal, Denis Coderre.

Mais M. Rodriguez, qui est l’ami de Mme McGraw, a l’avantage d’une feuille de route plus étoffée, a-t-elle argué en lançant des questions en défi à ses éventuels adversaires.

«Qui a gagné autant d’élections [que lui]? Qui a déjà fait ses preuves au Québec?», a-t-elle demandé.

Selon elle, l’enjeu de cette course à la direction au PLQ est de choisir qui pourrait devenir le prochain premier ministre du Québec.

Et donc, M. Rodriguez a l’étoffe d’un premier ministre, tout comme Jean Lesage, qui était ministre fédéral avant de devenir chef du PLQ et premier ministre du Québec en 1960, a fait valoir Mme McGraw.

«C’est un gagnant, il l’a démontré dans le passé, a plaidé le militant Elliott Grondin en mêlée de presse. Il a amené des gains pour le Québec.»

«M. Rodriguez est quelqu’un qui s’occupe de son monde», a ajouté Noah Lepage.

«Il est ministre fédéral des Transports, mais il est capable de s’occuper des gens de sa circonscription et c’est ça qu’il peut apporter au Québec.»

En matinée, MM. Beauchemin et Milliard se sont adressés aux médias entourés de leurs jeunes partisans, tandis que M. Coderre a aussi pris part à une mêlée de presse en affirmant quant à lui qu’il avait des appuis partout sur le terrain.

Pour 10 ans

M. Milliard, qui venait à peine de confirmer vendredi qu’il allait être de la course, a assuré samedi matin qu’il s’engage en politique québécoise pour 10 ans — comme François Legault l’avait fait à son retour en politique en 2011.

En mêlée de presse, quand il a été questionné à savoir s’il allait poursuivre son engagement politique même s’il n’est pas élu chef du parti en juin 2025, il a été catégorique.

«Mon projet à moi dans ma tête, c’est un projet de dix ans, alors c’est un projet qui s’inscrit dans la durée», a-t-il déclaré.

«Qu’importe ce qui se passera à la course à la chefferie, bien que j’aie l’intention de la gagner, ensuite à l’élection générale de 2026, de 2030, on ne sait pas ce qui nous attend, mais moi je serai là, assurément.»

Par coïncidence, le chef caquiste et premier ministre François Legault s’était aussi engagé pour 10 ans lorsqu’il avait lancé la Coalition avenir Québec (CAQ) en 2011.

M. Milliard est le deuxième candidat déclaré dans cette course, après l’ancien maire de Montréal et ex-ministre fédéral Denis Coderre, qui a fait connaître ses intentions en juin.

M. Coderre était aussi présent samedi matin au congrès et il a aussi assuré qu’il allait être candidat du PLQ dans Bellechasse en 2026, qu’il soit ou non élu chef du PLQ.

«N’inquiétez-vous pas, ils sont ‘pognés’ avec moi!» a-t-il lancé en mêlée de presse.

«Je me présente, peu importe ce qui va arriver, je vais être là», a-t-il poursuivi.

M. Beauchemin, même s’il a manifesté son intérêt pour le poste de chef, n’a pas encore officialisé qu’il faisait le saut.

Un autre aspirant potentiel dont le nom a circulé, le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, n’était pas présent samedi.

La campagne à la direction du PLQ commence officiellement en janvier. Les candidats ont jusqu’au 11 avril pour déposer officiellement leur candidature. Le congrès à la chefferie aura lieu le 14 juin 2025.

Les libéraux parient sur cette course pour leur relance et ont même fait miroiter leur retour au pouvoir en 2026.

«Destiné à gouverner, le Parti libéral est toujours vivant», a assuré la présidente du congrès, Amanda Fakihi, sous les applaudissements.

«La relance du Parti libéral est en marche» a quant à lui déclaré le chef intérimaire Marc Tanguay dans son discours final.

Il estime qu’au terme de l’exercice, «parce que nous aurons su regagner la confiance de tous les Québécois, parce que nous l’aurons mérité», le PLQ représentera la seule option de rechange au gouvernement caquiste.

Et le soir des élections en octobre 2026, «probablement vers 21h20, on entendra la phrase célèbre: si la tendance se maintient, le prochain gouvernement est un gouvernement libéral majoritaire», a-t-il conclu sous les applaudissements.

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