L’Opération Sac à Dos continue de s’étendre dans la province

Alexis Drapeau-Bordage, La Presse Canadienne
L’Opération Sac à Dos continue de s’étendre dans la province

MONTRÉAL — L’Opération Sac à Dos, qui offre des fournitures scolaires aux enfants dans le besoin depuis 2002, étend son offre de service à travers la province.

Pour sa 23e présentation, l’initiative du Regroupement Partage s’étendra à Longueuil, à Gatineau, à Sainte-Agathe (pour l’ensemble des Laurentides) et dans la MRC de l’Assomption. L’année dernière, l’opération était sortie de l’île de Montréal pour la première fois en organisation des activités à Longueuil et à Saint-Jérôme.

Des sacs à dos supplémentaires seront aussi distribués dans des centres de service scolaire de Québec, Sherbrooke, Laval et Val-d’Or.

La directrice générale du Regroupement Partage, Audrey Renaud, explique que de nombreuses autres régions ont manifesté leur intérêt envers le programme, mais qu’ils n’ont pu s’y rendre cette année par manque de fonds.

«Ça coûte énormément d’argent d’acheter pour autant d’enfants et n’étant pas soutenu par le gouvernement. On est tributaire uniquement de donateurs privés, c’est ce qui fait qu’on doit y aller vraiment une bouchée à la fois», dit-elle.

Mme Renaud a tout de même annoncé que l’an prochain, les territoires de Sherbrooke, de l’Abitibi et de la Capitale-Nationale s’ajouteront à la liste.

En plus d’étendre son territoire, l’Opération Sac à Dos augmente le nombre d’articles scolaires fournis dans ses sacs, passant de 23 à 30. On y compte des boîtes à lunch, des crayons et une multitude d’objets basés sur les listes de fournitures demandées par la plupart des écoles de la province.

Cette année, c’est 10 000 sacs qui seront distribués, pour une valeur marchande de plus de 750 000$. En 2023, 7400 enfants avaient reçu des fournitures scolaires.

Les sacs à dos neuf ne sont pas que donnés, l’enfant peut en fait choisir lui-même celui qui lui plaît parmi ceux disponibles. «Souvent c’est la première fois que l’enfant peut choisir quelque chose à son goût et neuf; juste ça pour eux c’est tellement valorisant et ça leur redonne une certaine dignité», note Mme Renaud.

Tous les organismes hôtes des distributions ont l’obligation de prendre en charge la famille une fois qu’elle vient sur place. Des groupes d’aides alimentaires d’urgence, d’aide au devoir et bien d’autres se trouvent sur place. «Tout ce dont la famille aura besoin au long de l’année, ils pourront voir les gens sur place dans le but de ne pas revenir l’année d’après, car ils auront eu les outils nécessaires pour sortir de la précarité», espère-t-elle.

Un problème de plus en plus répandu

La clientèle de l’organisme s’est «énormément» élargie, affirme Mme Renaud, qui commence à voir même des propriétaires avoir recours à ses services à cause de l’augmentation des coûts d’hypothèque.

Selon Statistique Canada, 13% des enfants vivaient en 2020 dans un milieu de précarité financière. Dans ces situations, c’est souvent les fournitures scolaires qui sont mises de côté en premier, affirme Mme Renaud,

«Il faut comprendre que lorsqu’un parent vie dans une situation aussi difficile que la pauvreté, ils vont couper dans toutes les dépenses compressibles, tout ce qui n’est pas le loyer et l’hypothèque, explique-t-elle, donc des dépenses liées à la nourriture, à l’épicerie, aux effectifs scolaires et tout le reste, ça va passer dans le tordeur».

Elle ajoute que 34% des enfants dans un milieu de précarité ne finissent pas l’école secondaire entrent plus rapidement dans le marché du travail pour contribuer au budget familial.

Les demandes augmentent particulièrement avec l’arrivée d’immigrants dans la province, explique Caroline Bernier, directrice générale de Hop! La rentrée qui effectue des distributions d’articles scolaires sur la Rive-Sud, à Lachine et à Laval.

«Quand les immigrants arrivent, ils ont besoin d’aide pour à peu près deux ans avant de pouvoir voler de leurs propres ailes. Leur réalité fait qu’en arrivant, ils ne savent pas comment ça fonctionne, où acheter le matériel et comment procédé, c’est beaucoup ce qu’on m’explique de l’interne», témoigne-t-elle.

En plus des 2200 enfants que son organisme compte aider cette rentrée, ils offriront 150 sacs dans la commission scolaire des patriotes pour accompagner les migrants qui arrivent en cours d’année.

«Présentement les magasins sont bondés, mais un coup que la rentrée est fait tout disparaît, il ne reste pas beaucoup de choses et c’est très cher», rappelle Mme Bernier.

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