La station de radio 99,5 fait peau neuve et s’offre Mario Dumont pour sa matinale

La Presse Canadienne
La station de radio 99,5 fait peau neuve et s’offre Mario Dumont pour sa matinale

MONTRÉAL — À compter du 26 août, la station de radio WKND 99,5 deviendra le 99,5 Montréal, et proposera une programmation renouvelée. Leclerc communications, propriétaire de deux autres radios à Québec, a annoncé lundi cette refonte de la station montréalaise, dont la matinale sera pilotée par Mario Dumont.

L’entreprise médiatique de la capitale nationale a racheté une partie des contenus de QUB Radio, qui lui permettent de revoir complètement sa programmation à la veille de la rentrée scolaire.

La nouvelle grille, axée sur l’actualité pendant les jours de semaine, comprendra une émission de Mario Dumont, animateur chez QUB et sur une partie du réseau de Québecor dès 6 h, révèle un communiqué de Leclerc. Le «morning man» de la station sera rejoint par, entre autres, Isabelle Maréchal, Mathieu Bock-Côté et Benoit Dutrizac, qui se relaieront au micro pour le reste de la journée.

«Mario Dumont demeure l’une des personnalités les plus respectées et appréciées par les Québécois et les Montréalais. Son retour sur la bande FM va assurément secouer les habitudes d’écoute du marché», s’est réjoui Benoit Simard, directeur du 99,5 Montréal, par voie de communiqué.

Mario Dumont a quant à lui confié que c’était «un réel privilège pour (lui) de commencer la journée en partageant avec les auditeurs les premières nouvelles, en présentant les premières entrevues et en restant connecté avec les Montréalais et les Québécois».

Dans un communiqué distinct, Québecor a annoncé pour sa grille horaire le créneau de 6 h à 9 h avec Mario Dumont, celui de 9 h à 11 h avec Isabelle Maréchal, Benoit Dutrizac au 11 h à 14 h, le 14 h à 15 h sous la direction de Sophie Durocher et enfin l’émission de 15 h à 18 h avec Richard Martineau.

Du côté musical, la station mise sur les standards du rock «des années 90 à aujourd’hui» et compte aussi faire une belle part à la musique émergente québécoise. Cependant, la musique sera plutôt réservée aux soirs et aux fins de semaine, précise Leclerc communications.

«Une perte importante» selon l’ADISQ

La nouvelle «constitue une perte importante pour notre écosystème», se désole l’Association québécoise de l’industrie du disque (ADISQ), qui voit dans la réduction des créneaux musicaux la perte d’une «vitrine» pour les artistes d’ici.

L’association rappelle, dans un communiqué diffusé plus tard lundi, que «dans un contexte de baisse de leur visibilité et de difficulté à joindre leur public, les initiatives mettant en valeur nos musiques, quel que soit le type de plateforme, sont essentielles pour assurer la pérennité de nos musiques».

Elle rappelle que la radiodiffusion traditionnelle tient un rôle central dans la découverte des musiques et des artistes québécois ainsi que dans le développement de leur carrière.

L’ADISQ dénonce aussi une iniquité du système avec les plateformes d’écoute en continu. C’est pourquoi WKND 99,5, lors de sa création en 2020, avait reçu le soutien de l’association, qui voyait d’un très bon œil l’ajout d’un nouveau joueur québécois sur les ondes montréalaises.

La directrice générale de l’ADISQ, Eve Paré, est donc d’autant plus déçue: «Le recul du groupe Leclerc est un rappel douloureux de l’importance du travail actuel du CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, NDLR) pour retrouver un équilibre au sein de notre système de radiodiffusion », a déclaré la directrice générale Eve Paré.

Concurrence des plateformes de musique en ligne

Le dernier sondage Numeris (du 26 février au 26 mai 2024) révélait que la station occupait à Montréal un petit 2,3 % de parts de marché, ce qui la plaçait en huitième position dans le paysage audio local. Parallèlement à ces résultats, la direction de la station pointe le fait que les performances des radios musicales sont en baisse depuis quelques années au profit des plateformes d’écoute en ligne, tandis que les taux d’écoutes des radios parlées sont en hausse.

«Ce n’est pas seulement la performance de la marque WKND qui est en cause lorsqu’on analyse le tableau, explique Benoit Simard en entrevue avec La Presse Canadienne. C’est celle des stations musicales en général qui est en baisse.»

«Ce qui est assez étonnant, c’est que contrairement à peu près toutes les villes, il y avait une seule station parlée commerciale dans le marché de Montréal. Donc la décision est partie de cette réflexion-là, puis de cette analyse des données.»

Le directeur de 99,5 Montréal insiste sur la volonté de la société de faire concurrence à 98,5 FM, qui appartient à Cogeco. «L’objectif numéro un pour nous, c’est vraiment d’offrir la meilleure programmation à un auditoire qui n’a pas eu cette alternative-là au cours des dernières années», ajoute-t-il.

M. Simard relate que la station a d’abord fait des essais pour changer ses grilles de programmes à l’interne, mais n’est pas parvenue à construire une grille aussi forte que celle de QUB radio et d’un Mario Dumont menant la matinale. D’où la décision d’approcher Québecor et de conclure ce partenariat avec QUB pour acquérir les contenus du créneau de 6 h à 18 h.

Une acquisition de programmes d’une telle ampleur est une première au Québec, mais M. Simard est convaincu que «c’est pour le mieux».

QUB va donc adapter ses produits pour un rendu plus radiophonique à la rentrée et, d’ici là, 99,5 va devoir annoncer quels autres animateurs radio viendront prendre le micro les soirs et les fins de semaine. Car avec cette refonte, c’est la quasi-intégralité de l’équipe en ondes qui est remplacée. Des pigistes et des contractuels pour la majorité, précise le directeur de la station.

Quant aux inquiétudes de l’ADISQ sur l’offre musicale, Benoit Simard estime que «le marché de Montréal est très bien servi» avec quatre stations bien implantées dans la métropole, en plus des radios communautaires. Le manque à combler était de toute évidence du côté des radios parlées plutôt que de celui des stations musicales, réitère le directeur.

«Je peux comprendre les inquiétudes de l’ADISQ, concède M. Simard. Malheureusement, de notre expérience, il n’y avait pas nécessairement de place pour une 5e station qui diffuse de la musique francophone. (…) La décision pour nous était devenue incontournable.»

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