Nouvelle-Écosse: La famille d’un pompier veut des réformes en matière de sécurité

Michael Tutton, La Presse Canadienne
Nouvelle-Écosse: La famille d’un pompier veut des réformes en matière de sécurité

HALIFAX — La sœur d’un pompier décédé lors d’un examen de formation à l’école des pompiers de la Nouvelle-Écosse affirme que le programme doit être remanié pour améliorer ses normes de sécurité.

Skyler Blackie, 28 ans, est décédé à l’hôpital le 9 mars 2019, après l’explosion d’un extincteur qu’il utilisait à l’école, située en périphérie d’Halifax.

Sa sœur, Jessica Gillis, a lancé la semaine dernière une pétition demandant une réforme de la formation professionnelle des futurs pompiers, après que la province a récemment indiqué à la famille qu’un audit effectué au printemps avait révélé de nombreuses infractions à la sécurité dans les procédures de l’école.

«Nous espérions que l’école allait se redresser et devenir plus sécuritaire, mais (l’audit) prouve que ce n’est pas le cas», a-t-elle déploré lors d’une entrevue, lundi.

Mme Gillis a ajouté que la famille souhaite que la province intègre l’école de formation — qui fonctionne actuellement comme un organisme à but non lucratif — au système collégial, comme c’est le cas à l’Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick. Mme Gillis a aussi plaidé qu’il devrait y avoir un représentant de la province au conseil d’administration de l’école et une loi établissant des normes de sécurité.

Une porte-parole du ministère du Travail a indiqué dans un courriel qu’«à la suite de notre enquête initiale, l’école des pompiers de la Nouvelle-Écosse a été accusée en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail.»

«L’école a reçu l’ordre de procéder à une évaluation par un tiers, qui a donné lieu à 41 recommandations. Après examen du rapport, 22 activités à haut risque ont été relevées par les agents de santé et de sécurité au travail, et la direction de la sécurité continue de travailler avec l’école des pompiers pour qu’elle soit conforme», a précisé Sarah MacNeil, qui n’a pas divulgué les détails des infractions, affirmant qu’ils peuvent être obtenus par le biais d’une demande d’accès à l’information.

John Cunningham, le directeur général de l’école, a assuré dans un courriel que l’école prend les préoccupations de la famille «très au sérieux» et qu’elle a apporté des changements à ses opérations pour améliorer la sécurité.

«Nous soutenons sans réserve les changements à la législation qui amélioreraient la sécurité de tous les pompiers en Nouvelle-Écosse, a-t-il écrit. Il est important de noter que la mise en œuvre de ces changements nécessaires nécessite un financement et un soutien importants de la part de tous les ordres de gouvernement.»

«Depuis la fondation de notre école de pompiers en 1967, de nombreux rapports ont été soumis au gouvernement recommandant de telles améliorations. Malheureusement, au cours des 60 dernières années, ces recommandations n’ont pas été mises en œuvre. Nous pensons qu’il est temps de changer», a soulevé M. Cunningham, qui a refusé d’être interviewé et n’a pas fourni de réponses aux questions de suivi envoyées par courriel.

Cependant, Blois Currie, chef du service d’incendie de Truro, dont M. Blackie était membre, a déclaré dans une entrevue qu’il partageait les inquiétudes de la famille du défunt. M. Currie a admis qu’il avait du mal à se souvenir qu’il avait envoyé le jeune pompier à l’école pour la formation qui a entraîné son décès.

«Si vous regardez l’Île-du-Prince-Édouard, la formation en incendie est dispensée par le Holland College, et au Nouveau-Brunswick, elle est gérée par le New Brunswick Community College, a relevé M. Currie. Je pense que nous devons avoir le même type d’accord, dans lequel nous avons un organisme directeur qui veillera à ce que ce soit un endroit sûr pour la formation de tous les pompiers.»

M. Currie a noté qu’en 2022, l’école des pompiers de la Nouvelle-Écosse a été condamnée à payer 102 000 $ en amendes et bourses après avoir plaidé coupable de violations de sécurité dans le décès de Skyler Blackie.

«Nous sommes en 2024, et l’école a toujours un tas de violations de sécurité, donc il est évident que quelque chose ne fonctionne pas», a déploré M. Currie, ajoutant qu’il n’a pas envoyé d’autres membres de son personnel en formation à l’école de la région d’Halifax depuis le décès de 2019.

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