L’édition 2024 de l’OBN a demandé adaptabilité et résilience, selon Valérie Tétreault

Michel Lamarche, La Presse Canadienne
L’édition 2024 de l’OBN a demandé adaptabilité et résilience, selon Valérie Tétreault

MONTRÉAL — La scène avait été captée par les caméras de télévision et l’oeil averti de photographes, samedi soir. Elle montrait Valérie Tétreault, directrice de l’Omnium de tennis Banque Nationale, mettant la main à la pâte après un autre délai causé par la pluie en poussant un souffleur sur le court central pour aider à assécher le terrain.

«Ça paraissait, hein!», a-t-elle lancé en riant lundi après-midi lors de la conférence de presse annuelle de bilan du tournoi, lorsqu’elle s’est fait demander si c’était une première pour elle.

«Oui, c’était la première fois que j’utilisais le ‘blower’. En fait, je me sentais un peu impuissante dans cette situation-là, et je déteste ne pas être dans l’action. C’était comme un petit peu mon moyen, finalement, de combattre la pluie et de pouvoir être dans l’action. Voilà, donc. Petite séance dont je vais me rappeler», a-t-elle ajouté, le sourire aux lèvres.

L’image résumait non seulement l’histoire météo de la semaine au Stade IGA, avec tous ses épisodes de pluie, mais aussi la capacité d’adaptation qui a peut-être été nécessaire au sein de l’organisation pour mener l’édition 2024 à terme.

«On demeure quand même, pour la taille de l’événement qu’on a, relativement une petite équipe. C’est sûr qu’on est chanceux parce qu’on a près de 1500 bénévoles, maintenant, qui viennent nous prêter main-forte pendant le tournoi», a souligné Tétreault à quelques heures de la finale du simple masculin.

«Mais sinon, a-t-elle ajouté, on est un petit groupe et ça veut dire que le ‘toute autre tâche connexe’, c’est d’actualité. Tout le monde accepte de se relever les manches pour travailler et pouvoir assurer le succès du tournoi.»

Tétreault a d’ailleurs employé le terme «adaptabilité» lorsqu’elle a été invitée, en début de conférence de presse, à résumer en un mot — qui n’était ni pluie, ni précipitations — ce qu’a été l’édition 2024 du tournoi, à ses yeux.

«Parce que j’ai l’impression qu’on était toujours en mode ajustements. Mais par contre, je pense qu’on a réussi à faire le mieux selon les conditions qu’on avait. Donc, c’est probablement ça, le mot qui me viendrait en tête.»

Selon Tétreault, l’édition qui s’achève a été remplie de défis, notamment avec la météo qui a forcé les organisateurs à refaire la programmation presque au grand complet.

«Au final, je pense qu’on a démontré une belle résilience. Je salue le travail de toute l’équipe parce que ce n’était pas évident. On a essayé de naviguer à travers tout ça et c’est l’ATP qui disait que trois séances dans une seule journée, ce qu’on a réussi à faire dimanche, c’était pas mal du jamais vu.»

Pas de record

Dans les années passées, le tournoi s’est souvent conclu par un record d’assistance. Après les deux premiers jours, Tétreault avait l’impression que la marque remontant à l’édition de 2022 allait être battue à plates coutures.

«C’est dommage parce que, si ça n’avait pas été de la pluie, je serais venue ici pour vous annoncer un autre record d’assistance. Je pense que le mot n’est pas trop fort pour dire qu’on aurait même pulvérisé notre dernier record», a-t-elle mentionné.

«On s’enlignait, en fait, autour de 255 000 personnes alors que le record était d’environ 237 000 personnes. On devrait finir dans les eaux de 227 000 spectateurs et ça, évidemment, avec des séances annulées en raison de la pluie», a-t-elle ensuite précisé.

À première vue, on pourrait penser que de meilleures performances des représentants canadiens — aucun des cinq en lice au tableau principal n’a franchi le premier tour — auraient peut-être aidé à augmenter le total final au chapitre de l’assistance. À ce sujet, Tétreault a émis des réserves.

«En fait, on vend de plus en plus de billets quand même assez tôt dans l’année. Donc, on dépend un peu moins des ventes de la semaine», a d’abord nuancé la directrice du tournoi.

«Par contre, c’est sûr que ça fait toujours des histoires, des souvenirs formidables quand on a des joueurs canadiens qui vont chercher des victoires.

«Si je pense, personnellement, à mes plus beaux souvenirs au tournoi, ça passe, quand j’étais toute petite, par la victoire de Sébastien Lareau contre Richard Krajicek. Après ça, il y a eu Simon Larose qui avait battu Gustavo Kuerten, et évidemment les belles victoires, plus récemment, de Denis Shapovalov, avec Félix (Auger-Aliassime) qui avait fait les quarts de finale, Alexandra Wozniak qui a aussi fait les quarts de finale. C’est sûr que ce sont des moments toujours particuliers où la foule se donne encore plus le droit d’être de la partie et de jouer son rôle. Alors oui, au final, c’était peut-être une petite déception pour le tournoi cette année.»

Bien sûr, Tétreault n’a pas pu contourner les questions portant sur le toit. Ce sujet avait été amplement discuté dimanche, aussi, lors d’une conférence de presse avec le ministre Pierre Fitzgibbon. Un peu tout le monde en était sorti avec la conviction que ce projet ne se réalisera pas à court terme.

«Dans mes rêves les plus fous, ce serait dès l’an prochain, mais celui-là est trop fou, je pense, comme rêve. Mais je pense que ça fait partie des prochaines étapes. Quand on parlait de faire différentes études de faisabilité, quand on parle de regarder plus attentivement ce qu’on a au niveau de la structure aussi du côté sud particulièrement de notre stade. Après ça, ça va nous permettre d’établir un peu l’échéancier, ou notre objectif en terme d’échéancier. Moi, j’aimerais y croire assurément à moyen terme», a-t-elle déclaré, tout en étant ce moyen terme, possiblement, entre trois et six ans.

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