Au moins une personne a perdu la vie en raison des feux de forêt en Grèce

Elena Becatoros, The Associated Press
Au moins une personne a perdu la vie en raison des feux de forêt en Grèce

Les pompiers de la Grèce s’affairent toujours à lutter contre différents feux de forêt, mardi, espérant contenir les restes d’un incendie majeur qui a ravagé la banlieue nord d’Athènes et fait au moins un mort.

Les vents violents qui avaient attisé les flammes dimanche et lundi se sont atténués pendant la nuit, ce qui a fait dire aux pompiers que l’incendie n’a plus de front actif. Les équipes concentrent maintenant leurs efforts sur l’extinction des flammes dans des centaines de zones à combustion lente.

Des renforts, soit des avions-citernes et des pompiers, doivent arriver d’autres pays, puisque la Grèce a demandé l’aide du mécanisme commun de réponse aux catastrophes de l’Europe.

Les pompiers se sont empressés d’éteindre autant que possible l’incendie avant le début de l’après-midi, car les vents devaient à nouveau se renforcer. Les prévisions faisaient état de rafales atteignant 60 à 70 km/h.

Des hélicoptères, des avions, des véhicules et des centaines de pompiers arriveront de France, d’Italie, de République tchèque, de Turquie, de Serbie et de Roumanie.

Le ministre turc de l’Agriculture et des Forêts, Ibrahim Yumakli, a annoncé que deux avions de lutte contre les incendies et un hélicoptère avaient décollé mardi matin à destination de la Grèce.

«Je souhaite le meilleur à nos collègues qui travaillent sous la devise: «Les forêts sont le patrimoine commun du monde»», a écrit M. Yumakli sur le réseau social X.

Les relations entre la Grèce et la Turquie sont souvent tendues, en raison de différends sur des revendications territoriales dans la mer Égée. Les deux voisins ont cependant tendance à mettre leurs différences de côté lorsqu’il est question de catastrophes naturelles telles que des tremblements de terre ou des incendies de forêt.

Une victime et de nombreux blessés

L’incendie qui s’est déclenché dimanche après-midi près du lac Marathon, à environ 35 kilomètres au nord-est d’Athènes, a traversé le mont Pendeli et a atteint les banlieues nord et nord-est d’Athènes.

Les pompiers ont trouvé le corps brûlé d’une femme dans un bâtiment industriel de Vrilissia, en banlieue, peu après minuit. La femme, une employée de l’entreprise, aurait été piégée à l’intérieur du bâtiment dans une zone qui avait reçu des ordres d’évacuation.

Plus d’une dizaine de personnes ont été soignées par les ambulanciers, principalement parce qu’elles avaient été incommodées par la fumée, tandis que cinq pompiers ont subi des brûlures légères et connu des problèmes respiratoires.

Trois hôpitaux, dont un hôpital pour enfants, deux monastères et un foyer pour enfants ont été évacués lundi après-midi. Au moins 30 alertes ont été envoyées sous la forme de notifications sur les cellulaires des habitants de la région.

Les flammes, qui ont atteint une hauteur d’environ 25 mètres, ont été attisées par des vents violents, ce qui a entravé les efforts des plus de 700 pompiers qui étaient sur le terrain lundi.

La lutte se poursuit

Six avions-citernes et six hélicoptères ont décollé aux premières lueurs du jour, mardi, ont indiqué les pompiers, pour soutenir les centaines de pompiers à nouveau déployés sur le terrain. Des dizaines de maisons et d’entreprises auraient brûlé, bien que les autorités n’aient pas encore de bilan officiel des dégâts.

L’incendie a ravagé des forêts de pins qui étaient asséchées en raison des vagues de chaleur répétées qui ont eu lieu cet été. Juin et juillet ont été les mois les plus chauds jamais enregistrés en Grèce, qui a également connu l’hiver le plus chaud de son histoire. Le début précoce de la saison des incendies a aussi mis à rude épreuve les équipes de pompiers forestiers.

«Les pompiers travaillent à plein régime depuis des mois», a rappelé le président du principal syndicat des pompiers grecs, Nikos Lavranos.

«Ils sont épuisés», a-t-il avoué.

Lundi, la police a fait savoir que 380 policiers avaient participé aux évacuations, aidant à éloigner plus de 250 personnes de la trajectoire des flammes. Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir des policiers transportant des personnes âgées hors de leurs maisons, sur fond de ciel nocturne rouge feu.

Les autorités ont affirmé que certaines personnes qui refusaient de quitter leur domicile se sont retrouvées piégées et ont dû être secourues, mettant en péril la vie des pompiers. Les zones touchées — au plus près, à environ 15 kilomètres du cœur d’Athènes — comptent généralement des milliers d’habitants.

On ne sait toutefois pas combien d’entre eux sont partis en vacances au plus fort de la saison estivale, combien ont obéi aux ordres d’évacuation et combien sont restés pour combattre les flammes.

Risque élevé d’incendies

Les météorologues ont mis en garde contre le risque accru d’incendies de forêt en raison des conditions météorologiques attendues de dimanche à jeudi. Des dizaines d’autres feux de forêt ont d’ailleurs éclaté dans plusieurs régions de la Grèce lundi.

Deux adolescents ont aussi été arrêtés lundi, puisqu’ils sont soupçonnés d’avoir délibérément allumé un incendie à Glyfada, une banlieue au sud d’Athènes, pendant que les pompiers concentraient leurs efforts au nord de la ville. Le brasier de Glyfada a rapidement été éteint.

Les incendies de forêt sont fréquents dans le pays méditerranéen pendant ses étés chauds et secs, mais les changements climatiques les rendent plus importants et plus fréquents, selon les autorités.

En 2018, un incendie massif a ravagé la ville balnéaire de Mati, à l’est d’Athènes, faisant plus de 100 victimes.

L’an dernier, les incendies ont tué plus de 20 personnes, dont 18 migrants qui se sont retrouvés piégés par les flammes alors qu’ils traversaient une forêt du nord-est de la Grèce.

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