Des enfants viennent en aide aux itinérants

Camille Vanderschelden 

cvanderschelden@canadafrancais.com

Des enfants viennent en aide aux itinérants
Durant la canicule, Martin, Jade et Jacob Plourde sont allés au centre de jour de Saint-Jean-sur-Richelieu pour apporter des dîners aux itinérants. (Photo : (Photo Le Canada Français - Kim Valiquette))

Les nouveaux enjeux de l’itinérance ne laissent pas la jeunesse de Saint-Jean-sur-Richelieu indifférente. La semaine dernière, Jade et Jacob Plourde sont ainsi venus rendre visite au centre de jour de Saint-Jean pour distribuer des dîners aux usagers de l’endroit. 

Martin Plourde, résident de Saint-Jean-sur-Richelieu depuis 15 ans, ne pourrait pas être plus fier de ses enfants. Du haut de leurs six et trois ans, Jade et Jacob ont décidé de participer à l’aide apportée aux itinérants de la ville. 

La semaine dernière, c’est donc avec une glacière remplie de sandwichs, de barres tendres, de fruits et de boissons fraîches que la petite famille s’est rendue au centre de jour Le Spot, situé au 125, rue Bouthillier Nord, pour distribuer des dîners aux usagers. 

« C’est une belle initiative de Jade, et son frère a voulu embarquer. Je suis fier d’eux », commente Martin Plourde au journal Le Canada Français. Inspiré par ses enfants, Martin réalise ainsi lui-même sa première mission bénévole. 

Bénévolat

C’est à Montréal que la petite famille a été témoin du phénomène de l’itinérance et que les enfants ont directement décidé de prendre part à la solution. « On a vu des gens dans la rue à qui on a donné de l’argent. Papa m’a expliqué ce [qu’était l’itinérance] et j’ai décidé que je voulais leur donner des affaires à manger! » témoigne Jade, six ans. 

Martin Plourde explique quant à lui que c’est la première fois qu’il vient en aide bénévolement aux itinérants, outre la monnaie donnée sporadiquement aux feux de circulation. S’il voit régulièrement ce phénomène à Montréal, il commente que ces enjeux semblent bien plus présents à Saint-Jean qu’ils ne l’étaient lors de son installation en ville. 

Le papa a donc dû expliquer ce qu’était le phénomène de l’itinérance à ses jeunes enfants. « Sans tout dire, on explique qu’on ignore pourquoi ils sont là, que ce sont des choses qui arrivent, qu’ils ont besoin de manger et que c’est pour ça qu’ils sont obligés de demander de l’argent. À six ans et trois ans… on ne dit pas tout », raconte Martin Plourde.

Réponse positive

Au centre de jour Le Spot, la visite des enfants a été très bien reçue. Sur place, six itinérants ont pu échanger avec les enfants et récupérer leur dîner. 

« Les usagers étaient vraiment contents que des gens prennent le temps de s’occuper d’eux. Cela les touche surtout que ça vienne des enfants, de voir que les gens sont sensibles à leur cause », témoigne Alisson Brisson-Beaulieu, travailleuse sociale au centre de jour Le Spot. L’empathie semble aller bon train à Saint-Jean, puisqu’elle explique que le centre de jour reçoit une initiative bénévole chaque semaine.

En outre, l’initiative des enfants Plourde n’a pas manqué de faire réagir les groupes Facebook tels que Spotted Le Vrai Saint-Jean-sur-Richelieu, sur lequel une participante a applaudi une belle éducation et une sensibilité notable aux malheurs des autres. 

Réitérer l’expérience

Face à l’enthousiasme de ses enfants, pour qui la distribution des dîners au centre de jour s’est très bien passée, le papa réfléchit déjà à réitérer l’expérience. « Les enfants ont vraiment aimé ça. Je pense peut-être ramener un barbecue la prochaine fois, pour faire des hotdogs sur place [au centre de jour] », ajoute Martin Plourde. 

Pour l’heure, il espère que l’initiative de ses enfants pourra inspirer d’autres personnes à venir en aide aux itinérants de la ville, d’une manière ou d’une autre. 

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