Le Manitoba restreint lui aussi l’usage des cellulaires à l’école

Brittany Hobson, La Presse Canadienne
Le Manitoba restreint lui aussi l’usage des cellulaires à l’école

WINNIPEG — Le Manitoba est la dernière province canadienne à restreindre l’utilisation des téléphones cellulaires dans les salles de classe à compter de cette année scolaire.

L’interdiction sera appliquée aux élèves de la maternelle à la 8e année, tandis que ceux du secondaire ne pourront pas utiliser leurs appareils pendant les heures de cours, mais pourront le faire pendant les pauses et le déjeuner.

Ces interdictions visent à réduire les distractions en classe.

«Les salles de classe sont faites pour apprendre. C’est un endroit où vous pouvez aller et vous concentrer sur les sujets enseignés par votre enseignant et par votre école au lieu de cette application qui vous rappelle constamment avec un “ding” de me regarder», a affirmé jeudi le ministre de l’Éducation, Nello Altomare.

Le ministre s’attend à ce que les nouvelles directives provinciales donnent aux enseignants la possibilité de garder les élèves concentrés et de s’assurer que le temps de classe est consacré à l’apprentissage.

Des exemptions seront accordées pour des raisons médicales ou d’accessibilité, ainsi qu’à des fins éducatives dans les écoles secondaires lorsque les enseignants le demandent, a précisé M. Altomare.

L’annonce du Manitoba survient après que la Saskatchewan a annoncé, la semaine dernière, sa décision d’interdire l’utilisation de ces appareils dans toutes les salles de classe pour l’année scolaire 2024-25. Le Manitoba a été la dernière des provinces de l’Ouest à adopter une telle restriction.

Le premier ministre Wab Kinew a indiqué que son gouvernement néo-démocrate n’avait pas ressenti de pression pour suivre le mouvement, mais avait plutôt écouté les commentaires des acteurs du système éducatif.

«C’est un sujet sur lequel nous avons mené de vastes consultations, et nous savons qu’en écoutant les parents, les familles et les enseignants de tout le Manitoba, c’est la bonne décision pour que nos enfants puissent apprendre et atteindre leur plein potentiel», a-t-il mentionné.

L’opposition progressiste-conservatrice a appelé la semaine dernière à une interdiction à l’échelle de la province pour les écoles élémentaires et intermédiaires.

«Après des mois de retard et de déviation du NPD, je suis heureux de voir que le premier ministre a finalement écouté les parents et les enseignants et a proposé un plan pour éliminer les distractions liées aux téléphones portables en classe», a affirmé le porte-parole conservateur en matière d’éducation Grant Jackson dans un communiqué.

Certaines divisions scolaires ont déjà imposé des interdictions.

La division scolaire francophone du Manitoba a interdit l’utilisation des téléphones portables dans toutes ses écoles l’an dernier. La Division scolaire franco-manitobaine prend également des mesures pour restreindre davantage le temps passé devant un écran en conseillant aux enseignants de limiter l’utilisation de l’ordinateur par les élèves du primaire et du secondaire à une heure par jour en classe.

La Division scolaire de Hanover, dans le sud du Manitoba, a lancé un projet pilote avec l’une de ses écoles l’an dernier pour voir si une interdiction serait efficace. La division a discuté avec les directeurs d’école, le conseil scolaire et les conseils de parents et a constaté qu’ils étaient en faveur d’un changement de politique pour la maternelle à la 8e année, qui devrait commencer cette année scolaire.

M. Altomare a commenté que le gouvernement estimait qu’une politique à l’échelle de la province favoriserait la cohérence.

«C’est un langage que nous utilisons avec les élèves : “Voilà ce que vous êtes censés faire”. Tout comme lorsque vous êtes dans un environnement de travail, vous êtes censé respecter les directives», a-t-il illustré.

Le ministre s’attend à ce qu’il y ait une certaine résistance au début, mais elle s’atténuera à mesure que les élèves s’habitueront à la nouvelle normalité.

La division scolaire River East Transcona de Winnipeg a indiqué qu’il était trop tôt pour connaître l’impact de cette situation.

«Une fois que nous aurons toutes les informations pertinentes, nous examinerons attentivement ses implications sur notre politique et nos pratiques actuelles», a commenté la surintendante Sandra Herbst dans un communiqué.

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