Alberta: Danielle Smith promet une loi sur les pronoms à l’école cet automne

Lisa Johnson, La Presse Canadienne
Alberta: Danielle Smith promet une loi sur les pronoms à l’école cet automne

EDMONTON — La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a annoncé que son gouvernement présenterait une loi sur les pronoms dans les écoles après la rentrée scolaire de septembre.

Mme Smith a indiqué que la nouvelle politique, obligeant les parents à être informés lorsque les enfants de moins de 16 ans souhaitent changer de nom ou de pronom à l’école, sera proposée lors de la session législative d’automne qui débute à la fin octobre.

«Je ne veux pas présumer de l’issue de ces délibérations, mais nous aurons beaucoup de temps pour pouvoir mettre en place les politiques et les mettre en œuvre, nous devons donc nous assurer d’avoir cette discussion approfondie», a indiqué Mme Smith lors d’une conférence de presse portant sur un autre sujet, jeudi.

Ses commentaires surviennent environ trois semaines avant que la plupart des écoles de la maternelle à la 12e année n’ouvrent leurs salles de classe.

La question des prénoms, mais aussi la restriction de l’accès des jeunes transgenres aux soins de santé affirmant leur genre, l’interdiction de la participation des transgenres aux sports féminins et l’exigence du consentement parental pour l’éducation sexuelle dans les écoles font partie des politiques que Mme Smith a l’intention d’encadrer légalement, un engagement qu’elle avait formulé en janvier.

«Obsession plus que bizarre»

«Une fois qu’on a adopté une loi, il faut mettre en œuvre des règlements», a déclaré M. Smith, qui n’a pas donné de détails sur la forme que prendrait l’application de la loi.

Après l’annonce de Mme Smith, Kristopher Wells, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la compréhension publique des jeunes des minorités sexuelles et de genre à l’Université MacEwan à Edmonton, a écrit sur les réseaux sociaux que «l’obsession  de la première ministre pour la communauté transgenre était «plus que bizarre».

«Le fait qu’elle ignore notre système de santé en ruine pour s’obséder sur les parties que les gens ont dans leur pantalon est profondément dérangeant. Cette panique trans qu’elle fabrique est haineuse, blessante et doit cesser», a dénoncé M. Wells sur X.

Les groupes de défense des droits LGBTQ+ Egale Canada et Skipping Stone Foundation ont prévenu que si l’Alberta allait de l’avant avec les changements proposés, ils intenteraient une action en justice.

Précédents

L’annonce de Mme Smith fait suite à des mesures similaires prises au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan.

La Saskatchewan a adopté une loi en octobre interdisant aux enfants de moins de 16 ans de changer de nom ou de pronom à l’école sans le consentement des parents.

Cette province a invoqué la clause dérogatoire, rarement utilisée, pour outrepasser des articles de la Charte des droits et libertés et du Code des droits de la personne de la Saskatchewan.

Des dizaines d’enseignants ont rapidement signé une pétition en ligne demandant aux divisions scolaires de ne pas respecter la loi.

La Commission des droits de la personne de la Saskatchewan a fait valoir que l’invocation de la clause dérogatoire affecte considérablement les droits des mineurs.

Heather Kuttai, ancienne commissaire aux droits de la personne de la Saskatchewan, a démissionné à cause de la loi, affirmant qu’elle porte atteinte aux droits des enfants de diverses identités de genre.

Un rapport du défenseur des enfants de la Saskatchewan a déclaré qu’elle violait les droits à l’identité et à l’expression de genre. Le rapport de Lisa Broda a également soulevé des inquiétudes quant au fait que les enseignants pourraient violer leurs normes de pratique professionnelle s’ils la respectent.

– Avec des informations de Jeremy Simes

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