La présence de sangliers dans les champs n’est pas anodine

David Fillion dfillion@canadafrancais.com

La présence de sangliers dans les champs n’est pas anodine
Deux sangliers ont été repérés dans le Canton d'Orford, le 25 juin dernier. (Photo : (Photo Le Reflet du Lac - Archives - gracieuseté))

Tomber face à face avec un sanglier ou en apercevoir quelques-uns qui traînent dans un champ n’est pas anodin, puisque l’animal ne se trouve habituellement qu’en captivité. Pour éviter que l’espèce ne se reproduise dans la nature, il est primordial que toute personne qui croise un sanglier le signale au ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

Une rencontre avec un sanglier ne s’apparentera pas à une corrida ni à une chasse à l’homme sans fin. L’animal est plutôt reconnu pour se faire discret des regards et il n’a pas la réputation de s’attaquer aux humains sans raison.

Chaque année, des Québécois rapportent au MELCCFP avoir vu des sangliers dans leur coin de pays, et le grand public croit souvent avoir croisé un animal sauvage en liberté. Il n’y a toutefois pas de population de sangliers indigènes au Québec. Tous les individus qui vivent dans la Belle Province sont censés être gardés en captivité.

« C’est quand même relativement rare qu’on arrive face à face avec un sanglier parce qu’il va avoir tendance à s’arranger pour qu’on ne le voie pas. Si on le surprend ou si on surprend une femelle qui protège ses bébés, l’animal pourrait charger et il pourrait faire des dommages […] Si on en voit un, on n’essaie pas de l’approcher », explique Isabelle Laurion, biologiste au MELCCFP.

Mme Laurion précise qu’il est donc important que toute rencontre avec un sanglier soit signalée à SOS braconnage afin que le ministère puisse capturer la bête. Cela permet aussi d’éviter, à long terme, qu’une population de l’espèce s’établisse et se reproduise dans la nature.

Envahisseur

Le MELCCFP estime qu’il est important de garder un contrôle serré sur la présence de cette espèce, car « c’est une des espèces exotiques envahissantes qui est considérée la plus néfaste au monde, la plus nuisible au monde », souligne Mme Laurion.

Hormis le fait de manger les récoltes dans les champs, le sanglier peut causer beaucoup de dommages aux habitats lorsqu’il retourne la terre avec son museau à la recherche de nourriture. Il peut ainsi engendrer un changement du couvert végétal.

Il est estimé que pendant la durée d’une vie, un seul individu de cette espèce en liberté peut détruire jusqu’à 4 hectares de milieux humides. Il peut aussi causer l’érosion des berges et facilement contaminer des plans d’eau. Le sanglier peut aussi être porteur de divers parasites qui peuvent être nuisibles à son espèce, à d’autres animaux et même à l’humain.

L’animal est reconnu pour manger de tout et pour vite s’adapter aux environnements dans lesquels il se trouve. S’il commence à se reproduire en nature au Québec, le sanglier pourrait aisément s’adapter à nos hivers et envahir certains habitats naturels, comme il l’a déjà fait dans quelques provinces de l’Ouest canadien.

Procédures

Depuis cinq ans, le ministère enregistre une moyenne de neuf interventions par année pour la capture de sangliers durant lesquels 18 individus en moyenne sont maîtrisés. Les techniques de capture de sangliers en cavale peuvent varier en fonction du comportement de l’animal et du nombre de bêtes qui doivent être contrôlées.

Ces opérations sont minutieuses, car si elles échouent, l’animal aura l’intelligence de ne plus se présenter au site d’appâtage. Il pourrait même s’enfuir des environs et ne plus jamais y revenir.

Au plan légal, « les propriétaires de sangliers sont obligés de les identifier à l’oreille, avec une étiquette. Ils sont aussi supposés être enregistrés et avoir un permis », précise Isabelle Laurion.

Tout citoyen qui rencontre un ou plusieurs sangliers peut communiquer en tout temps avec SOS braconnage au 1 800 463-2191.

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