Possible grève ferroviaire: Québec demande à Ottawa d’intervenir

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Possible grève ferroviaire: Québec demande à Ottawa d’intervenir

QUÉBEC — Bien qu’on souhaite que le conflit de travail du secteur ferroviaire se règle avant jeudi, plusieurs ministres québécois font pression sur Ottawa pour qu’il intervienne si jamais une grève ou un lock-out devait être déclenché.

«Je souhaite que les parties s’entendent d’ici demain, mais s’il n’y a pas d’entente d’ici demain, je demande à Justin Trudeau d’avoir le courage de prendre action. C’est trop important pour l’économie du Québec», a indiqué le premier ministre François Legault à son arrivée à l’Assemblée nationale mercredi.

Plus de 9000 travailleurs des deux plus grandes sociétés ferroviaires du pays, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (le CN) et la Compagnie du Canadien Pacifique Kansas City (la CPKC), pourraient entrer en arrêt de travail ce soir à minuit si aucune entente n’est conclue.

Les travailleurs du CPKC ont déposé un préavis de grève qui les verrait quitter le travail à compter de 00h01, heure de l’Est, jeudi. Le CN a, quant à lui, l’intention de mettre en lock-out ses employés au même moment, à moins qu’une entente ou un arbitrage exécutoire ne soit conclu d’ici là.

«Impacts potentiellement dévastateurs»

Les trains de ces entreprises transportent quotidiennement des marchandises d’une valeur combinée d’un milliard de dollars, selon l’Association des chemins de fer du Canada.

Une situation qui fait dire au ministre du Travail, Jean Boulet, que la grève pourrait avoir des «impacts potentiellement dévastateurs» sur «l’approvisionnement de biens et de marchandises» au Québec.

«Il ne faut surtout pas prendre l’économie en otage», a-t-il dit, tout en assurant qu’il avait confiance dans le processus de médiation entrepris par les deux parties concernées.

«C’est toute la chaîne d’approvisionnement qui peut être mise en péril. (…) Alors c’est certain qu’il faut que les parties s’entendent, et sinon il faut avoir un gouvernement fédéral qui va être agile pour agir rapidement», a pour sa part affirmé le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a indiqué être en communication avec son homologue fédéral, Pablo Rodriguez.

«On veut qu’il y ait une entente entre les deux parties, mais si jamais ce n’est pas le cas – parce que là on approche de l’échéance pour la grève – on veut que le fédéral mette la pression et s’investisse encore plus pour régler ce problème», a-t-elle affirmé.

«Ç’a un impact majeur. Je pense qu’il faut régler ça d’ici jeudi. Je pense que le fédéral va s’impliquer. On a eu des discussions indirectes», a dit le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

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