Le gouvernement du Québec est ouvert à délocaliser le centre de jour montréalais

La Presse Canadienne
Le gouvernement du Québec est ouvert à délocaliser le centre de jour montréalais

QUÉBEC — Les élus municipaux de Montréal et le gouvernement du Québec ont des doutes quant à un projet dans le Sud-Ouest de la ville qui s’adresse aux personnes sans-abri vivant avec des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale.

Après avoir défendu l’établissement pendant des mois, la Ville de Montréal demande maintenant à la province de relocaliser les services du centre de jour de la Maison Benoît Labre, qui se trouve en face d’une école primaire et qui comprend 36 studios pour les personnes sans-abri, en plus d’un site de consommation de drogue supervisée.

Depuis l’ouverture de l’établissement en avril, des résidants se sont plaints de gens qui fument du crack sur le pas de leur porte et de consommateurs de drogue qui menacent ou agressent les résidents. On a également signalé que des adultes s’exhibent et se livrent à des actes sexuels devant des enfants.

Mercredi, Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale, a déclaré aux journalistes à Québec que la province était en pourparlers avec la Ville pour déménager les services de jour, mais elle a rappelé que les ressources pour les personnes vulnérables doivent aller quelque part.

«Il y a des discussions (…) pour répondre aux demandes des citoyens qui vivent des situations difficiles», a indiqué Mme Rouleau à propos des personnes qui se plaignent que le quartier n’est plus sécuritaire. «Mais il est certain qu’il faut trouver des endroits pour permettre aux citoyens qui ont des difficultés dans la vie de se remettre sur la bonne voie.»

Trop de tolérance

Plusieurs personnes critiques de l’initiative, dont le chef conservateur fédéral Pierre Poilievre, ont cité la Maison Benoît Labre comme exemple de gestion trop tolérante des dirigeants élus à l’égard des comportements criminels, affirmant que Montréal oblige les enfants à partager l’espace avec les consommateurs de crack.

M. Poilievre a tenu une conférence de presse en juillet dans un parc public adjacent à l’école primaire et à la Maison Benoît Labre. «Ici, dans cette belle école, nous voyons des enfants terrorisés par la drogue, par la violence potentielle, par des actes sexuels grossiers, par des aiguilles et d’autres dangers», a-t-il déclaré aux journalistes, décrivant la situation comme le résultat d’une «expérience de libéralisation farfelue de la légalisation des drogues».

Selon la directrice générale de la Maison Benoît Labre, la solution n’est pas de déménager les services de jour, mais d’ajouter des ressources pour «nous aider à alléger la pression».

«Il y a un manque d’installations pour ce genre de service , a soutenu Andréane Desilets. Il est extrêmement difficile de trouver un endroit pour exploiter ce type de centre.»

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