Une députée conservatrice établit un lien entre coût de la vie et traite d’enfants

Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne
Une députée conservatrice établit un lien entre coût de la vie et traite d’enfants

OTTAWA — La députée conservatrice Michelle Ferreri a supprimé récemment une publication sur X qui affirmait que la crise du coût de la vie avait poussé des parents à faire le trafic de leurs propres enfants.

La publication a été retirée lorsque La Presse Canadienne a envoyé à Mme Ferreri des questions concernant ce commentaire, qui faisait suite à sa visite au Centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle de Kawartha, dans sa circonscription, à Peterborough, en Ontario.

Dans sa publication partagée le 16 août, et maintenant supprimée, la députée locale soutenait qu’il y avait une augmentation de la traite des personnes et de la violence familiale, et elle liait ces tendances à la hausse du coût de la vie.

Mme Ferreri ajoutait que cette crise du coût de la vie avait poussé des parents «à faire le trafic de leurs propres enfants».

La députée ontarienne a indiqué mercredi dans une déclaration écrite que les responsables du centre de Kawartha avaient partagé avec elle «des statistiques profondément troublantes et des histoires choquantes».

Mais elle admet que sa publication après sa visite au centre était «mal formulée».

«Bien qu’une crise du coût de la vie entraîne indéniablement une augmentation d’un large éventail de problèmes sociaux — de la toxicomanie à la criminalité en passant par les familles qui ont du mal à se nourrir et à se loger —, elle ne constitue en aucun cas, bien sûr, une excuse pour la traite des personnes.»

La publication de Mme Ferreri, maintenant supprimée, établissait également un lien entre le coût de la vie et l’augmentation des signalements de violence familiale au centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle, affirmant que l’«instinct de survie mène à la criminalité».

Elle blâmait aussi les néo-démocrates et les libéraux pour leurs «politiques laxistes en matière de criminalité» qui, selon elle, découragent les victimes de porter plainte. «Nous pouvons changer les politiques pour tenir les criminels responsables. Nous pouvons changer les politiques pour rendre la vie plus abordable», écrivait-elle.

Dans une déclaration écrite, la directrice générale du Centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle de Kawartha souligne que de nombreux bénéficiaires ont soutenu au cours des dernières décennies qu’ils avaient été victimes de la traite de personnes par un parent ou un tuteur, et que ce problème n’était pas nouveau.

«Nous ne tenons aucun gouvernement ou aucun parti en particulier responsable de la violence sexuelle, mais nous appelons tous les ordres de gouvernement et tous les partis à prendre au sérieux la violence sexuelle et à investir dans la prévention et le soutien aux survivantes», a déclaré Brittany McMillan.

La députée Ferreri est porte-parole des conservateurs en matière de famille, d’enfance et de développement social.

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