La Québécoise Simone Leathead et la série Red Bull Cliff Diving débarquent à Montréal

Tommy Thurber, La Presse Canadienne
La Québécoise Simone Leathead et la série Red Bull Cliff Diving débarquent à Montréal

La série Red Bull Cliff Diving sera de passage au Canada pour la toute première fois de son histoire, cette fin de semaine à Montréal. Elle amènera avec elle les meilleurs plongeurs de haut vol au monde, dont la Québécoise Simone Leathead.

Âgée de 21 ans, Leathead en est à une première saison complète au sein du groupe de huit plongeuses permanentes de la série, qui comprend également l’Ontarienne Molly Carlson. Le Québécois Charles-Antoine Labadie et la Manitobaine Aimee Harrison seront aussi présents à Montréal, ayant reçu des invitations.

Pourtant, il y a à peine deux ans, Leathead n’avait jamais plongé de plus haut que la plateforme de 10 mètres. Puis, avec l’insistance de son entraîneur Stéphane Lapointe, elle s’est essayée à 12 m lors des essais en vue des Championnats du monde juniors de World Aquatics.

Sacrée championne du monde junior à 15 m, en décembre 2022 à Montréal, elle obtenait une invitation de Red Bull quelques semaines plus tard. Elle a pris part à un premier événement à Paris, l’année dernière, et elle a pris le sixième rang sur 12 plongeuses.

«J’ai l’impression que j’ai cligné des yeux et que j’étais rendue à compétitionner sur le circuit Red Bull au 20 m, s’est exclamée Leathead lors d’une entrevue, la semaine dernière. Ça s’est fait progressivement, mais rapidement.»

Leathead a ensuite participé aux trois dernières escales de la série en 2023, tout en terminant quatrième aux Championnats du monde à Fukuoka, au Japon. Si elle est relativement nouvelle dans l’univers du haut vol, elle attribue ses succès à ses 17 années de plongeon.

«Mon parcours en plongeon m’a extrêmement aidée, a-t-elle fait valoir. Dans ma tête de plongeuse, c’est comme si je fais les mêmes plongeons, mais d’un peu plus haut. Donc ce n’est pas quelque chose de nouveau, c’est juste la hauteur qui est différente.»

Cette année, Leathead a amorcé sa saison en force avec une troisième place à Athènes, en Grèce, puis une cinquième position à Boston. Elle a enchaîné avec des sixième, neuvième et 11e places en Italie, en Irlande du Nord et en Norvège, respectivement.

La Montréalaise, qui est quatrième au classement avec trois épreuves à négocier, est plus ou moins satisfaite de son rendement jusqu’ici.

«Il y a eu des hauts et des bas, a-t-elle concédé. J’étais super contente du début de la saison, mais moins des deux dernières compétitions. Ça fait partie de l’apprentissage. Ça ne peut pas toujours être parfait. Mais ça fait partie du sport.

«J’apprends tous les jours, et c’est ce qui est le plus important. Avec le recul, je peux voir que ça fait seulement un an et demi que je fais du haut vol, donc la constance ne peut pas être déjà acquise.»

La crème de la crème

Leathead tentera certainement d’en mettre plein la vue lorsqu’elle plongera dans le fleuve Saint-Laurent. Si la victoire est l’objectif de tous les plongeurs, elle est loin d’être acquise, puisque Red Bull mise sur les meilleurs athlètes des compétitions de haut vol de World Aquatics.

Les compétitions de Red Bull sont jugées de la même façon que toutes les autres épreuves de plongeon, mais comportent quelques particularités associées au haut vol.

Les femmes sautent d’une hauteur variant de 21 à 22 m, tandis que les hommes le font de 27,5 à 28 m du sol.

Les athlètes ne font que quatre plongeons officiels, répartis sur trois jours. L’objectif est de réduire l’impact de l’entrée à l’eau sur le corps des athlètes. D’ailleurs, le premier contact avec l’eau doit se faire avec les pieds, comparativement aux mains lors des épreuves aux tremplins.

«À la hauteur de 27 mètres, un homme atteint une vitesse de presque 90 kilomètres à l’heure au moment du contact avec l’eau, a expliqué Olivier Morneau-Ricard, de Plongeon Canada, qui sera juge en chef de la compétition. À cette vitesse, l’eau est comme du béton.

«C’est comme être dans ton auto, peser sur l’accélérateur jusqu’à 100 km/h et rentrer dans un mur, et tu dois faire ça plusieurs fois dans une semaine. Même si ton corps est habitué, ça devient dangereux avec le nombre de compétitions», a poursuivi Morneau-Ricard.

La sécurité est d’ailleurs au cœur des préoccupations de la série. Une équipe de sauveteurs équipés de palmes et de bonbonnes d’oxygène doit être à l’eau avant chaque plongeon.

«Ça prend des athlètes spéciaux pour faire ces sauts de l’équivalent du neuvième étage, a ajouté Morneau-Ricard. Ça prend quand même des athlètes avec un caractère particulier. C’est un sport extrême.»

À Montréal, les amateurs de plongeon pourront assister à la compétition gratuitement pendant les trois jours.

Jeudi, les athlètes effectueront un premier plongeon, dit «de base». Le coefficient de difficulté est plafonné. Samedi, un plongeon intermédiaire limitera également le degré de difficulté. Puis, un premier plongeon libre dressera un portrait préliminaire avant la finale de dimanche, à laquelle tous les plongeurs participeront.

Les participants gardent généralement leur meilleur plongeon pour cette finale, qui attire les plus grandes foules.

«Puisque les degrés de difficulté vont doubler par rapport au plongeon normal, même si un athlète est huitième avant la finale, il peut facilement gagner s’il fait un plongeon extraordinaire avec un haut degré de difficulté, a résumé Morneau-Ricard.

«Tout peut arriver», a-t-il conclu.

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