Des brigadiers scolaires dénoncent la «conduite dangereuse de plusieurs cyclistes»

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Des brigadiers scolaires dénoncent la «conduite dangereuse de plusieurs cyclistes»

MONTRÉAL — À l’approche de la rentrée scolaire, des syndicats de brigadiers scolaires dénoncent «la conduite dangereuse et téméraire de plusieurs cyclistes», qui roulent sur les trottoirs, circulent à contresens ou à une vitesse excessive et qui font preuve d’un «non-respect flagrant de la signalisation routière».

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, représente 1800 brigadiers scolaires dans l’ensemble du Québec, notamment à Québec et à Montréal.

Ces syndicats se disent «très inquiets» pour la sécurité des brigadiers et celle des écoliers devant l’«inconduite de nombreux cyclistes».

En entrevue jeudi, Lucille Dignard, vice-présidente du syndicat des brigadiers de la ville de Québec, a rapporté le cas de cyclistes qui zigzaguent entre les écoliers qui traversent la rue, qui circulent sur les trottoirs, qui ne respectent pas la signalisation routière.

Elle donne des exemples concrets, vécus fréquemment: «nous, les brigadiers, on veut faire traverser les enfants. Et les cyclistes, au lieu d’arrêter, ils nous contournent, ils zigzaguent entre nous et les enfants», relate Mme Dignard.

«Moi, c’est arrivé assez régulièrement que j’ai été contournée (par des cyclistes).J’en avais un derrière, un devant, et puis si j’avais bougé le moindrement, bien je me faisais frapper et les enfants aussi», rapporte Mme Dignard.

Certains cyclistes s’en prennent même verbalement aux brigadiers scolaires qui les rappellent à l’ordre.

«Je me suis fait haranguer à quelques reprises et je me suis fait dire «vous êtes un obstacle pour les cyclistes»», rapporte la vice-présidente du syndicat.

«D’autres se font engueuler. J’ai un monsieur qui, un moment donné, s’est retrouvé avec trois cyclistes autour de lui, il y a un brigadier qui me racontait ça, et, vraiment, les cyclistes s’en sont pris à lui. Il a fallu qu’il explique la situation, les règlements. Souvent, on doit faire attention et faire profil bas», conclut Mme Dignard.

Elle assure qu’elle n’a rien contre les cyclistes, mais que ceux-ci doivent respecter les enfants, les brigadiers et les règles de sécurité routière.

La population augmente, le nombre de pistes cyclables aussi, mais «la sensibilisation et les règles de prévention, ça, ça ne suit pas du tout», déplore-t-elle.

«On part du principe que les cyclistes connaissent le Code de la route, mais c’est étonnant que non.»

Les brigadiers scolaires, «on nous voit comme des faiseurs de troubles. Moi je me le suis fait dire deux ou trois fois, puis les gens nous regardent, là. Même, il y en a qui lèvent le poing. C’est assez agressif, je vous dirais.»

Les comportements de cyclistes dénoncés ne sont pas uniques à la ville de Québec, loin de là.

«Avec la rencontre de plusieurs autres brigadiers des autres places, on vit tous la même situation par rapport à la rage au volant ou je dirais la rage au vélo. On le vit tous, ça c’est certain», rapporte à son tour Louise Nadeau, présidente du syndicat des brigadiers.

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