Kennedy annonce suspendre sa candidature à la présidentielle et soutenir Trump

Jonathan J. Cooper, Ali Swenson et Gabriel Sandoval, The Associated Press
Kennedy annonce suspendre sa candidature à la présidentielle et soutenir Trump

Robert F. Kennedy fils a annoncé vendredi qu’il suspendait sa candidature indépendante à la présidentielle et soutenait Donald Trump.

M. Kennedy a déclaré que ses sondages internes montraient que sa présence dans la course nuirait à M. Trump et aiderait la candidate démocrate Kamala Harris. Il a cité la liberté d’expression, la guerre en Ukraine et «une guerre contre nos enfants» parmi les raisons pour lesquelles il a tenté de retirer son nom du bulletin de vote dans les États clés.

«Ce sont les principales raisons qui m’ont convaincu de quitter le Parti démocrate et de me présenter en tant qu’indépendant, et maintenant d’apporter mon soutien au président Trump», a fait savoir M. Kennedy.

Cependant, il a clairement indiqué qu’il ne mettait pas officiellement fin à sa candidature et a indiqué que ses partisans pourraient continuer à le soutenir dans la majorité des États où ils ne sont pas susceptibles d’influencer le résultat. Robert Kennedy a pris des mesures pour retirer sa candidature dans au moins deux États à la fin de cette semaine, l’Arizona et la Pennsylvanie.

Le candidat indépendant a expliqué que cette décision faisait suite à des conversations avec M. Trump au cours des dernières semaines. Il a présenté leur alliance comme «un parti d’unité», un arrangement qui «nous permettrait d’être en désaccord publiquement et en privé et sérieusement». M. Kennedy a suggéré que Donald Trump lui avait proposé un emploi s’il revenait à la Maison-Blanche, mais ni lui ni M. Trump n’ont fourni de détails.

L’annonce a mis fin à des jours de spéculation, mais est venue avec des tas de confusion et de contradictions de la part des assistants et alliés de Robert Kennedy, le couronnement emblématique d’une campagne donquichottesque.

Peu avant son discours à Phoenix, le bureau de campagne de M. Kennedy a déclaré dans une requête judiciaire de Pennsylvanie vendredi qu’il soutiendrait Donald Trump pour la présidence. Cependant, un porte-parole de M. Kennedy a affirmé que le document judiciaire avait été rédigé par erreur et que l’avocat qui l’avait rédigé avait assuré qu’il le corrigerait.

M. Kennedy est monté sur scène quelques instants plus tard, a exprimé ses griefs envers le Parti démocrate, les médias et les institutions politiques, et a fait l’éloge de M. Trump. Il a parlé pendant près de 20 minutes avant de dire explicitement qu’il soutenait le candidat républicain.

Robert Kennedy a ensuite rejoint Donald Trump sur scène lors d’un rassemblement coorganisé par Turning Point Action à Glendale, où le bureau de campagne de M. Trump avait annoncé qu’il serait rejoint par «un invité spécial».

M. Kennedy a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements alors qu’il montait sur scène au son des Foo Fighters et d’un spectacle pyrotechnique après avoir été présenté par le candidat républicain comme «un homme qui a été un incroyable défenseur de tant de ces valeurs que nous partageons tous».

«Nous sommes tous les deux là pour faire ce qui est juste pour le pays», a lancé M. Trump, félicitant plus tard M. Kennedy pour avoir «soulevé des questions cruciales qui ont été trop longtemps ignorées dans ce pays».

Avec Robert Kennedy se tenant près de lui, Donald Trump a invoqué son oncle et père assassinés, John F. Kennedy et Robert F. Kennedy, disant qu’il savait «qu’ils regardent vers le bas en ce moment et qu’ils sont très, très fiers».

Il a déclaré que, s’il gagnait cet automne, il établirait une nouvelle commission présidentielle indépendante sur les tentatives d’assassinat qui publierait tous les documents restants liés à l’assassinat de John F. Kennedy.

Il a aussi réitéré sa promesse de créer un panel – «en collaboration avec Bobby» – pour enquêter sur l’augmentation des maladies chroniques et des maladies infantiles, notamment les troubles auto-immuns, l’autisme, l’obésité et la stérilité.

Critiqué chez les Kennedy

Il y a un an, certains auraient pensé qu’il était inconcevable qu’un membre de la famille la plus illustre de la politique démocrate puisse collaborer avec Donald Trump pour empêcher une démocrate – la vice-présidente Kamala Harris – d’accéder à la Maison-Blanche. Même ces derniers mois, M. Kennedy a accusé Donald Trump d’avoir trahi ses partisans, tandis que M. Trump a critiqué Robert Kennedy comme «le candidat de gauche le plus radical de la course».

Cinq membres de la famille Kennedy ont publié vendredi une déclaration qualifiant son soutien à Donald Trump de «triste fin à une triste histoire» et réitérant leur soutien à Kamala Harris.

«La décision de notre frère Bobby de soutenir Trump aujourd’hui est une trahison des valeurs que notre père et notre famille chérissent le plus», peut-on lire dans la déclaration, que sa sœur, Kerry Kennedy, a publiée sur X.

Robert F. Kennedy Jr., le fils de l’ancien procureur général et sénateur Robert Kennedy et le neveu du président John F. Kennedy, a reconnu que sa décision de soutenir M. Trump avait provoqué des tensions avec sa famille immédiate. Il est marié à l’actrice Cheryl Hines, qui a écrit sur X qu’elle respectait profondément la décision de son mari de se retirer, mais n’a pas évoqué le soutien de M. Trump.

«Cette décision est angoissante pour moi en raison des difficultés qu’elle cause à ma femme, à mes enfants et à mes amis, a déclaré M. Kennedy, mais j’ai la certitude que c’est ce que je suis censé faire. Et cette certitude me donne la paix intérieure, même dans les tempêtes.»

Dans une déclaration, la directrice de campagne de Mme Harris, Jen O’Malley Dillon, a tendu la main aux partisans de M. Kennedy qui sont «fatigués de Donald Trump et cherchent une nouvelle voie à suivre.»

«Pour répondre aux besoins des travailleurs et de ceux qui se sentent abandonnés, nous avons besoin d’un dirigeant qui se battra pour vous, pas seulement pour lui-même, et qui nous rassemblera, et non nous déchirera», a-t-elle argué. «La vice-présidente Harris veut gagner votre soutien.».

Les équipes de M. Kennedy et Trump se sont mutuellement complimentées et se sont engagées dans des discussions en coulisses ces dernières semaines, selon des sources familières de la situation. Les deux équipes ont passé des mois à accuser les démocrates d’utiliser le système juridique comme une arme à leur propre avantage. Et tous deux ont laissé entendre publiquement qu’ils pourraient être disposés à unir leurs forces, avec l’objectif commun de limiter les chances de Mme Harris.

Des sondages récents placent son soutien nettement sous la barre des 10 %. Et il n’est pas certain qu’il obtienne même cela lors d’une élection générale, car les candidats tiers ne sont souvent pas à la hauteur de leurs premiers chiffres de sondage lorsque les électeurs votent réellement.

Certains éléments indiquent que le maintien de Kennedy dans la course nuirait davantage à M. Trump qu’à Mme Harris. Selon un sondage AP-NORC de juillet, les républicains étaient nettement plus susceptibles que les démocrates d’avoir une opinion favorable de Robert Kennedy. Et ceux qui avaient une impression positive de M. Kennedy étaient nettement plus susceptibles d’avoir également une opinion favorable de Donald Trump (52 %) que de Kamala Harris (37 %).

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