Côte-Nord: les infirmières plaident pour des primes à tous, pas des équipes volantes

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Côte-Nord: les infirmières plaident pour des primes à tous, pas des équipes volantes

MONTRÉAL — Le syndicat qui représente les infirmières de la Côte-Nord, qui n’est pas affilié à la FIQ, affirme que même si cette dernière réglait avec Québec, cela ne réglerait pas le problème de main-d’oeuvre dans la région. Et il ne croit pas non plus qu’une équipe volante soit la solution.

La seule solution à long terme au manque de main-d’oeuvre infirmière sur la Côte-Nord est d’y offrir des primes intéressantes pour tous, dans toutes les localités, a plaidé en entrevue lundi Karine Ouellet Moreau, présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois.

Ce syndicat d’infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, qui compte 1200 membres, est rattaché à la Fédération de la santé, qui est affiliée à la CSQ.

La FSQ a renouvelé sa convention collective avec Québec. Et les membres ont entériné l’entente durant l’été. Pourtant, les problèmes de main-d’oeuvre infirmière sur la Côte-Nord font encore les manchettes, à cause de la grave pénurie, qui affecte les services aux citoyens.

Et le ministre de la Santé, Christian Dubé, blâme la FIQ, parce qu’elle n’a toujours pas réglé avec Québec et qu’elle représente la grande majorité des infirmières. Le ministre mise sur une équipe volante d’infirmières pour soulager la Côte-Nord.

Mme Ouellet Moreau est catégorique: même si la FIQ réglait avec Québec, cela ne réglerait pas le problème de la Côte-Nord. «Absolument pas. Ça peut être quelque chose de temporaire, qui peut aider, mais c’est environ 11 personnes, alors qu’il y a plus d’une centaine de postes dépourvus de titulaires dans notre catégorie» d’emploi. «Non, on ne croit pas que l’équipe volante va sauver les soins de santé sur la Côte-Nord en ce moment.»

D’ailleurs, elle souligne que la Côte-Nord éprouve aussi une pénurie de logements et que cela poserait problème pour des infirmières en équipe volante.

À ses yeux, la seule solution à moyen et long termes passe par des conditions de travail intéressantes, dont des primes d’éloignement pour tous, dans toutes les localités.

«Ce serait une bonne solution: de donner des primes au réseau public, Haute-Côte-Nord et Baie-Comeau, parce que dans ces secteurs-là, il n’y a rien.

«On comprend que les agences, ça coûtait cher et que ça crée des déficits aux CISSS. On ne demande pas les mêmes montants, mais on demande au moins un incitatif. Une prime de 8 % sur l’entièreté de la Côte-Nord, ce n’était pas gros. Il y a juste Haute-Côte-Nord et Baie-Comeau qui ne reçoivent rien. On parle d’environ 350 membres», plaide Mme Ouellet Moreau.

«On le dénonce beaucoup, ça, au gouvernement: donnez des conditions favorables au public, puis les gens n’iront pas vers le privé. Mais on dirait qu’ils ne comprennent pas», conclut la présidente du syndicat.

La Fédération de la santé, affiliée à la CSQ, compte plus de 5000 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. Elle est l’organisation syndicale qui compte le plus grand nombre d’infirmières après la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui en compte 80 000.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires