L’élection partielle de LaSalle—Émard—Verdun battra un record de candidatures

Maura Forrest, La Presse Canadienne
L’élection partielle de LaSalle—Émard—Verdun battra un record de candidatures

MONTRÉAL — Au moins 91 candidats seront en lice pour l’élection partielle du 16 septembre dans LaSalle—Émard—Verdun, selon Élections Canada, ce qui constitue un record.

Quelque 79 d’entre eux sont liés au comité pour le plus long bulletin de vote, un groupe qui proteste contre le système électoral majoritaire uninominal à un tour au Canada. Le groupe souhaite qu’une assemblée citoyenne soit chargée de la réforme électorale, car il estime que les partis politiques sont trop réticents à rendre le gouvernement plus représentatif des divers points de vue de l’électorat.

La liste finale d’Élections Canada sera disponible mercredi. Sébastien «CoRhino» Corriveau, organisateur de la coalition et chef du parti satirique Rhinocéros, espère que la campagne sensibilisera les gens à la réforme électorale et à la représentation proportionnelle.

«C’est une façon ridicule de faire les choses, a-t-il déclaré. Mais nous avons déjà essayé d’autres méthodes et tout a échoué.» M. Corriveau a indiqué que lorsque les membres du comité ont fait du porte-à-porte pour demander des signatures afin d’inscrire des candidats potentiels sur le bulletin de vote, une personne sur deux a signé les documents.

«Le système électoral n’est pas la préoccupation quotidienne de quiconque au Canada en ce moment, mais les gens conviennent qu’il doit changer», a-t-il dit.

Déjà vu

Le 24 juin, les résultats d’une élection partielle tenue dans Toronto—St. Paul’s ont été retardés de plusieurs heures après que 84 candidats se soient inscrits pour se présenter, dont 77 liés au comité.

Élections Canada a imprimé des bulletins de vote de près d’un mètre de long, avec deux colonnes de noms. L’organisme a déclaré que par rapport aux élections habituelles, les énormes bulletins de vote ont pris plus de temps à déplier et à compter, et qu’il fallait plus d’urnes pour les contenir.

En fin de compte, le décompte final n’a été publié qu’après 4 h du matin le lendemain, lorsque les résultats ont montré que le candidat conservateur Don Stewart avait détrôné les libéraux, qui détenaient la circonscription depuis plus de 30 ans.

M. Corriveau a déclaré qu’il espérait ne pas avoir d’influence sur le résultat des élections, mais il a déclaré que le groupe voulait faire valoir l’inconvénient que cela représente pour les électeurs. «Le système est truqué et les règles sont écrites par le gagnant», a-t-il dit.

De nombreux candidats qui se sont présentés à Toronto sont de nouveau sur le bulletin de vote à Montréal, notamment Donovan Eckstrom, un Albertain qui se décrit sur Facebook comme le «candidat d’une Alberta indépendante avec LaSalle-Émard-Verdun».

Dans une vidéo publiée sur Facebook, M. Eckstrom promet de «remplacer toutes les vaches laitières du Québec par le bœuf albertain de qualité supérieure» s’il est élu.

Un autre nom familier est celui de Félix-Antoine Hamel, qui a fait les manchettes en juin pour avoir été le premier candidat de l’histoire électorale canadienne à ne recevoir aucun vote.

Dennis Pilon, président du département de politique à l’Université York, a déclaré que les partisans de la réforme électorale ont été frustrés par la réticence des principaux partis politiques du Canada à changer le système électoral du pays.

En 2015, le premier ministre Justin Trudeau avait promis que ce serait la dernière élection fédérale avec le système uninominal majoritaire à un tour, mais il a rompu sa promesse en 2017.

«Ce que nous constatons ici, c’est que lorsque la discussion rationnelle ne fonctionne pas, les partisans du changement se tournent vers la moquerie, a déclaré M. Pilon. Les électeurs individuels peuvent être quelque peu rebutés par le fait de devoir parcourir un énorme bulletin de vote pour trouver leur choix. Mais d’un autre côté, nous parlons souvent de la nécessité pour les citoyens de se mobiliser (…) et c’est une forme d’engagement.»

M. Corriveau a affirmé qu’il ne savait pas si le comité mènerait des campagnes lors des prochaines élections.

L’élection partielle fait suite à la démission de l’ancien député libéral et ministre David Lametti, qui occupait ce poste depuis 2015. L’ancien premier ministre Paul Martin a occupé le siège de LaSalle—Émard, qui précédait la circonscription actuelle, de 1988 à 2011.

Le déclin de la popularité politique des libéraux pourrait remettre la circonscription en jeu cette fois-ci, certains sondages suggérant une course à trois entre les libéraux, le NPD et le Bloc québécois.

La candidate libérale est la conseillère municipale de Montréal Laura Palestini, dont la sélection a provoqué la colère d’autres candidats en herbe qui étaient mécontents du fait que le parti ait choisi de ne pas tenir un processus de nomination ouvert.

Le NPD a nommé Craig Sauvé, un autre conseiller municipal de Montréal, tandis que le candidat du Bloc est Louis-Philippe Sauvé, un membre de longue date du parti. Le propriétaire d’entreprise Louis Ialenti se présente pour les conservateurs.

L’élection partielle marquera le prochain test majeur pour les libéraux après leur défaite surprise face aux conservateurs dans Toronto—St. Paul’s.

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