MONTRÉAL — Le long métrage «Une langue universelle», du cinéaste Matthew Rankin, représentera le Canada pour l’Oscar du Meilleur film international.
Téléfilm Canada a dévoilé mardi après-midi le choix du comité de sélection pancanadien qui a reçu un total de 26 candidatures.
«C’est tellement improbable d’être sélectionnés pour représenter le Canada. Mais on va faire de notre mieux pour représenter le Canada. On partage cette joie avec toutes les belles et hilarantes personnes qui font partie de cette famille cinématographique», a commenté en conférence de presse le réalisateur originaire du Manitoba, qui habite désormais à Montréal.
Son deuxième long métrage, scénarisé avec Pirouz Nemati et Ila Firouzabadi, a été présenté en première à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes. Il sera projeté en première nord-américaine au Festival international du film de Toronto (TIFF) le 10 septembre. «Une langue universelle» sortira ensuite en salle le 20 septembre.
L’œuvre cinématographique est décrite comme une «comédie surréaliste». Elle met de l’avant trois histoires, dont celle incarnée par le réalisateur lui-même. Il joue son propre rôle, celui d’un fonctionnaire laissant son emploi au gouvernement du Québec pour retrouver ses proches à Winnipeg.
Son histoire s’entremêle avec celle de Nazgol et Negin qui cherchent à récupérer une somme d’argent gelée dans la glace qui recouvre un trottoir, ainsi qu’à celle de Massoud, qui mène un groupe de touristes désorientés dans une visite à pied de Winnipeg.
Le film se transporte entre Winnipeg, Québec et Téhéran. Le dialogue alterne également entre le français et le farsi.
«En bonne position»
On saura le 17 décembre prochain si l’œuvre cinématographique sera retenue ou non dans la courte liste des 15 films sélectionnés pour l’étape suivante. L’annonce des films sélectionnés pour les Oscars aura lieu le 17 janvier. La cérémonie est prévue le 2 mars.
Selon le producteur du film Sylvain Corbeil, «Une langue universelle» est «en bonne position pour aller le plus loin possible» dans la course aux Oscars.
«On a déjà un partenaire aux États-Unis qui est très solide, qui croit au film. On a déjà énormément de couverture médiatique aux États-Unis de la part de la presse spécialisée. Nos critiques sont excellentes», a-t-il énuméré.
Le producteur de Metafilms a aussi souligné que le long métrage connaît «un parcours en festivals très solide» avec la confirmation d’environ une cinquantaine de festivals internationaux.
«On a gagné le prix du public à Cannes. On vient de gagner un prix au Festival de Melbourne. On a une équipe de relationnistes de presse et une équipe de film extraordinaires. On a fait ce film-là de façon collective depuis les tout débuts. Ça a été humainement un immense bonheur de faire partie de ce projet-là», a-t-il affirmé.
«Et c’est sur cette énergie-là qu’on va continuer à faire la promotion du film. Puis, en espérant qu’il rayonne le plus à l’international pour qu’on puisse le rendre dans les plus hauts sommets de la sphère de la cinématographie mondiale», a-t-il poursuivi.
Pour le moment, neuf pays ont soumis leur candidature pour le Meilleur film international, selon Téléfilm Canada.
L’an dernier, 88 pays avaient soumis un film dans cette catégorie. Le choix du Canada s’était arrêté sur «Rojek», aussi produit notamment par Sylvain Corbeil. Le documentaire de la jeune cinéaste montréalaise d’origine kurde Zayne Akyol n’est toutefois pas parvenu à se tailler une place dans la liste finale de la 96e cérémonie.
Jusqu’à présent, huit films canadiens se sont retrouvés en nomination officielle pour Meilleur film international. Le dernier en lice a été «Rebelle» de Kim Nguyen en 2013. Le seul film canadien à avoir remporté la statuette dans cette catégorie est «Les Invasions barbares» de Denys Arcand en 2004.
