Si des huées ont été adressées à Jannik Sinner, à Flushing Meadows, elles étaient imperceptibles au milieu des applaudissements polis de la foule clairsemée au Stade Arthur Ashe lorsqu’il a été présenté, mardi.
Le numéro 1 mondial disputait un premier match depuis que son cas de dopage a été révélé, il y a une semaine.
Sinner a gagné 2-6, 6-2, 6-1, 6-2 contre l’Américain Mackie McDonald, pour atteindre le deuxième tour des Internationaux des États-Unis.
Il n’y avait aucun pancarte apparente dans les tribunes ou cri désobligeant, qui ferait référence à ce que personne ne savait depuis des mois: Sinner a été testé positif deux fois à des traces du stéroïde anabolisant Clostebol en huit jours, en mars.
Rien n’a été annoncé publiquement jusqu’à la semaine dernière, lorsqu’on a appris que l’Italien de 23 ans a perdu des bourses et des points de classement.
Il a échappé à une suspension car on a jugé qu’il n’était pas en faute et que le médicament est entré dans son organisme par inadvertance, par le biais d’un massage de son physiothérapeute.
Dans ses premiers commentaires publics sur le sujet, vendredi, Sinner a déclaré qu’il avait congédié le préparateur physique qui avait acheté en Italie un spray en vente libre contenant du Clostebol. Il a ajouté que le physiothérapeute l’avait utilisé pour une coupure à son doigt, avant de traiter le joueur et de transférer la substance dans son corps.
Contre McDonald, un Américain classé 140e, Sinner a peiné au départ. Il a commis une double faute. Il a envoyé ce qui aurait dû être un smash facile dans le filet. Il a raté des volées, en route vers 14 fautes directes au premier set.
«Je n’ai pas commencé de la meilleure façon. Les premiers matchs de chaque tournoi, ils ne sont pas faciles, a dit Sinner. J’ai essayé de rester là mentalement et de trouver un rythme. Je vais essayer de m’améliorer pour le prochain match.»
Ce sera face à l’Américain Alex Michelsen, 49e au monde.
Sinner n’a commis que 15 fautes directes au cours des trois derniers sets, dont aucune au troisième.
Il a amélioré son dossier à 29-2 sur une surface dure cette saison; il a obtenu quatre titres dont son premier trophée du Grand Chelem en janvier, en Australie.
Carlos Alcaraz, troisième tête de série, a prévalu 6-2, 4-6, 6-3 et 6-1 face au qualifié Li Tu.
Couronné à Roland-Garros et Wimbledon cette année, l’Espagnol de 21 ans a signé 15 victoires d’affilée en tournois de prestige.
Son prochain rival sera Botic van de Zandschulp des Pays-Bas, 74e à l’ATP.
Champion du tournoi en 2021, le Russe Daniil Medvedev, cinquième tête d’affiche, a gagné 6-3, 3-6, 6-3 et 6-1 face à Dusan Lajovic, de la Serbie.
Un échange de 32 coups s’est terminé au profit de Medvedev, tôt au quatrième set.
Medvedev a inscrit la 30e victoire de sa carrière à Flushing Meadows.
Evans gagne le match le plus long à New York depuis 1970
L’Anglais Dan Evans a remporté le match le plus long du tournoi depuis que les bris d’impasse ont débuté, en 1970. Il a défait Karen Khachanov 6-7 (6), 7-6 (2), 7-6 (4), 4-6, et 6-4, après cinq heures et 35 minutes.
Evans a comblé un déficit de 0-4 en manche ultime.
«J’avais mal partout vers la fin, a concédé le Britannique de 34 ans. Je ne pense pas avoir joué pendant un total de même cinq heures dans une journée, avant celle-là.»
Quant au dernier point, on ne sera pas surpris d’apprendre qu’il a nécessité 22 coups.
Le Russe a finalement envoyé un revers dans le filet après avoir été en mode offensif dans la majorité des échanges, dans ce dernier point.
La marque précédente était cinq heures et 26 minutes en 1992, quand Stefan Edberg a battu Michael Chang en cinq sets, en demi-finales.
Evans a une fiche en carrière de 5-0 contre Khachanov.
Des blessures ont nui à Evans cette année, ce qui fait que son rendement n’est que de 5-17, à ce point-ci.
