Le président du conseil de Postes Canada affirme que la situation «n’est pas viable»

Rosa Saba, La Presse Canadienne
Le président du conseil de Postes Canada affirme que la situation «n’est pas viable»

OTTAWA — Le président du conseil d’administration de Postes Canada soutient que la situation financière de l’organisation n’est pas viable.

«Le conseil d’administration et la haute direction reconnaissent que Postes Canada se trouve à un tournant crucial», a déclaré André Hudon lors de la réunion publique annuelle de Postes Canada, mercredi.

«Des changements importants sont nécessaires de toute urgence pour préserver le réseau de livraison de Postes Canada, qui est vital parce qu’il s’agit du seul réseau de livraison conçu pour servir tous les Canadiens.»

M. Hudon a affirmé que l’essor fulgurant des achats en ligne pendant la pandémie de COVID-19 avait remodelé le marché de la livraison de colis et que Postes Canada se trouvait aujourd’hui en concurrence avec des entreprises qui comptent sur la haute technologie et qui évoluent rapidement, à moindres coûts.

Il a souligné que l’organisation avait déjà pris certaines mesures pour tenter de relever ces défis, notamment en suspendant des investissements pour se concentrer sur les priorités essentielles et en réduisant les coûts d’exploitation à tous les niveaux.

M. Hudon soutient que l’entreprise a travaillé dur pour offrir de nouveaux services afin de rendre Postes Canada plus concurrentielle dans la livraison de colis, car le marché du commerce en ligne devrait doubler au cours de la prochaine décennie.

Le président-directeur général, Doug Ettinger, a rappelé que le courrier postal, qui était autrefois la principale source de revenus de Postes Canada, est maintenant en déclin constant. En près de 20 ans, le nombre de lettres est passé de 5,5 milliards par année à environ 2 milliards, a-t-il dit.

Il y a plus de 10 ans, Postes Canada a changé d’orientation pour répondre à la demande croissante de livraison de colis, a souligné M. Ettinger. Mais la société d’État a vu sa part de marché diminuer de moitié depuis 2019.

«Nous faisons notre possible pour être concurrentiels sur ce marché en constante évolution, mais nous le faisons avec un modèle d’exploitation et de livraison d’une autre époque», a-t-il expliqué. Sans compter que Postes Canada est le seul dans ce marché des colis à ne pas offrir de livraison la fin de semaine, a admis le directeur.

Pour être compétitive, Postes Canada a besoin de plus de flexibilité dans ses activités et ses investissements, mais aussi d’un point de vue réglementaire, estime M. Ettinger.

La Société canadienne des postes a déclaré la semaine dernière un bénéfice avant impôts de 46 millions $ pour le deuxième trimestre, mais un revenu de dividendes provenant de la vente de deux filiales a contribué à compenser ce qui était une perte d’exploitation de 269 millions $. Postes Canada avait enregistré une perte d’exploitation de 76 millions $ au premier trimestre de 2024.

En janvier dernier, Postes Canada et Investissements Purolator avaient annoncé qu’elles se départissaient de leurs actions dans les filiales Groupe Sci et Innovapost. Ces transactions ont été conclues plus tard cette année.

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