« Mon but est de m’approcher ou même de briser mes records » – Aurélie Rivard

Par Richard Hamel
« Mon but est de m’approcher ou même de briser mes records » – Aurélie Rivard
Aurélie Rivard entreprend ses quatrièmes Jeux paralymiques ce jeudi à Paris. (Photo : (Photo Michael P. Hall - Natation Canada))

C’est aujourd’hui (jeudi) que seront lancées les compétitions de natation aux Jeux paralympiques de Paris. La Johannaise Aurélie Rivard, qui en est à sa quatrième participation après Londres en 2012, Rio en 2016 et Tokyo en 2021, participe à quatre épreuves individuelles durant son séjour dans la capitale française.

L’athlète de 28 ans a rendez-vous à la piscine La Défense Arena pour sa première épreuve, le 50 m libre. Trois autres nages figurent à son agenda. Elle retournera à la piscine le dimanche 1er septembre pour le 100 m libre. Après quelques jours de repos, elle nagera le 400 m libre le jeudi 5 septembre. Le lendemain, Aurélie Rivard prendra part à sa dernière épreuve individuelle, le 100 m dos. Un relais devrait s’ajouter à sa liste.

Les records dans sa mire

Après un camp d’entraînement d’une dizaine de jours à Vichy, Aurélie Rivard se dit prête à défendre ses titres, elle qui détient les records du monde aux trois épreuves de nage libre auxquelles elle participera dans la catégorie S10.

« Mon but, c’est de m’approcher ou même de briser mes records », nous confiait Aurélie Rivard mardi matin lors d’un entretien téléphonique.

Elle était fébrile à quelques heures de sa première épreuve, le 50 m libre. « Je me sens bien et j’ai vraiment hâte de compétitionner. »

Contrairement au cycle olympique de cinq ans qu’elle a dû traverser entre les Jeux de Rio en 2016 et ceux de Tokyo en 2021 (qui ont été repoussés d’un an à cause de la pandémie), la préparation pour les Jeux de Paris s’est échelonnée sur trois ans. « Autant les entraînements avant Tokyo ont été interminables, autant ceux avant Paris ont été intenses avec notamment les Championnats du monde. »

Justement, c’est à cette compétition en 2022 qu’Aurélie Rivard a vécu un moment inquiétant lorsqu’elle a dû abandonner au milieu de son épreuve de 400 m libre. Elle dit avoir eu une crise de panique. « Depuis deux ans, j’ai apporté des modifications à ma préparation. J’ai dû détruire les bases et réapprendre. Mais là, ça devrait bien se passer », mentionne-t-elle.

Elle se réjouit d’ailleurs de sa performance aux Essais paralympiques tenus en mai dernier où elle a franchi la distance en 4 min 33,64 s. « Ç’a été ma nage la plus rapide depuis Tokyo. »

«Nageuse à battre»

La nageuse de Saint-Jean-sur-Richelieu compte dix médailles en trois participations aux Jeux paralympiques, soit une d’argent à Londres en 2012, trois d’or et une d’argent à Rio en 2016 ainsi que deux d’or, une d’argent et deux de bronze à Tokyo en 2021.

Autant dire que son palmarès lui vaut le titre de « nageuse à battre » pour ses rivales. Elle est consciente que ses adversaires voudront en donner un peu plus pour passer devant au fil d’arrivée. « Je n’ai pas de contrôle sur les autres nageuses. Je dois me concentrer sur moi-même et nager le mieux que je peux », dit-elle.

Aurélie Rivard pourra aussi compter sur les encouragements de ses proches et des membres de sa famille, puisqu’ils seront une vingtaine dans les estrades pour assister aux compétitions.

Motivation

Aurélie Rivard avoue que les performances de l’équipe canadienne de natation, notamment celles de Summer McIntosh qui a ramené trois médailles d’or et une d’argent à l’issue des Jeux olympiques, ont de quoi l’inspirer.

« Je connais bien les membres de l’équipe de natation et je suis très fière de leurs résultats. Je regardais leurs performances et j’avais de la difficulté à rester assise. On dirait que je visualisais mes propres compétitions. »

L’argent des médailles

Pour la première fois, les athlètes paralympiques du Canada recevront une reconnaissance financière pour leurs performances sur le podium. Le programme, dévoilé en février dernier, est similaire aux athlètes olympiques. Ainsi, les athlètes des Jeux paralympiques recevront 20 000$ pour une médaille d’or, 15 000$ pour une médaille d’argent et 10 000$ pour une médaille de bronze.

Une initiative qu’Aurélie Rivard avait saluée lors de son annonce. En se référant à son palmarès paralympique, elle aurait touché 165 000$ si le programme avait été en vigueur lorsqu’elle a participé à ses premiers Jeux en 2012 à Londres.

« J’avais fait la paix avec la valeur des médailles. Mais c’est une justice qui a été réparée. C’est la première fois qu’on se faisait dire qu’une médaille paralympique avait la même valeur qu’une médaille olympique », souligne-t-elle.

Les derniers?

On lui a posé la question à maintes reprises depuis qu’elle a entrepris le cycle olympique après Tokyo. Les Jeux de Paris seront-ils ses derniers? Qu’est-ce qui influencerait sa décision?

« Ça va dépendre comment tout ça va se passer, si j’aime encore mon sport pour continuer et si j’ai encore des objectifs à réaliser. Physiquement et mentalement, c’est très demandant. J’aurai des questions à me poser », résume Aurélie Rivard.

Capitaine

Par ailleurs, Aurélie Rivard est parmi les trois capitaines de l’équipe paralympique de Natation Canada à Paris. Les deux autres sont Katarina Roxon et Nicolas-Guy Turbide. Ce sont en quelque sorte des mentors durant les Jeux pour la dizaine de recrues.

« Je me souviens, plus jeune, on admirait les nageurs plus âgés pour leur passion et leur dévouement. Comme capitaine, on joue un rôle de leader, de rassembleur pour les jeunes. On veut être une figure rassurante et un pont entre eux et les membres du personnel », précise-t-elle.

Mentionnons que c’est sa collègue Katarina Roxon, ainsi que le joueur de basketball en fauteuil roulant, Patrick Anderson, qui ont été nommés pour porter le drapeau du Canada à la cérémonie d’ouverture.

Aurélie Rivard avait eu le privilège de tenir le rôle de porte-drapeau à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Rio en 2016.

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