Québec dépose de nouvelles propositions à la FIQ pour dénouer l’impasse

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Québec dépose de nouvelles propositions à la FIQ pour dénouer l’impasse

MONTRÉAL — Québec affirme avoir déposé de nouvelles propositions à la FIQ, jeudi, dans l’espoir de dénouer l’impasse qui persiste depuis plus de 500 jours quant au renouvellement de la convention collective.

«Dans les propositions que nous avons déposées plus tôt aujourd’hui, nous suggérons un chemin différent pour atteindre notre objectif de souplesse qui nous permettrait de mieux soigner les Québécois», a fait savoir le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

La ministre affirme que le gouvernement tend ainsi la main à la Fédération interprofessionnelle de la santé «pour conclure une entente qui respecte à la fois les besoins de la population et les demandes des infirmières de la FIQ».

«J’ai toujours dit que l’atteinte des objectifs est plus importante que le moyen utilisé pour le faire. Cette offre tient compte des inquiétudes exprimées par les membres de la FIQ. C’est maintenant à la FIQ de faire des pas vers nous pour nous rejoindre», a ajouté la ministre LeBel.

Contactée, la FIQ a confirmé avoir reçu la nouvelle proposition du Conseil du trésor et s’affairer présentement à l’étudier.

«On attendait un suivi du gouvernement depuis le mois de juillet. Nous confirmons qu’un retour a été fait aujourd’hui. Nous sommes présentement en analyse du contenu», a fait savoir l’organisation syndicale.

La mobilité attendue

La question de la mobilité des infirmières est au coeur du litige qui persiste entre les parties.

Les dirigeants d’établissements de santé veulent pouvoir déplacer les infirmières d’unité de soins, voire d’établissement, pour répondre aux besoins là où ils se présentent.

Les infirmières voient là une façon de renier leur expertise et de les traiter comme des pions interchangeables. Elles y voient aussi un problème pour la qualité des soins et le suivi des patients.

La FIQ avait conclu une entente de principe avec Québec pour renouveler sa convention collective, mais ce sont ses membres, donc les infirmières elles-mêmes, qui n’en ont pas voulu, et ce, dans une proportion de 61 %.

La consultation qui avait suivi avait démontré que c’était particulièrement cette question des déplacements forcés qui les avait rebutées.

Québec compte aussi sur une entente avec la FIQ pour faciliter la constitution d’équipes volantes pour venir soulager les régions aux prises avec une pénurie d’infirmières encore plus grave qu’ailleurs, comme la Côte-Nord.

La convention collective de la FIQ, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, est échue depuis le 31 mars 2023. La FIQ représente plus de 90 % des infirmières dans l’ensemble du Québec.

La FIQ dispose déjà d’un mandat de grève, qui pourrait être réactivé. Ses membres avaient débrayé durant quelques jours, en novembre et décembre dernier. La fédération syndicale a déjà évoqué la reprise de moyens de pression plus lourds en septembre, mais pas nécessairement d’autres journées de grève d’emblée.

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