Que ce soit du talent, du travail, de la concentration ou de la cohésion, il manque visiblement quelque chose au CF Montréal. Et il commence à rester de moins en moins de matchs pour le retrouver.
Le Bleu-blanc-noir a résisté du mieux qu’il a pu jusqu’à ce que les écluses s’ouvrent et il s’est incliné 4-1 devant le FC Cincinnati, samedi soir, au TQL Stadium.
Les statistiques dressent un portrait exact de ce qui s’est passé pendant la rencontre, à l’avantage de la troupe de l’Ohio, évidemment. Plus de 60% de possession, 16 tirs tentés contre cinq et six tirs cadrés contre trois. Le CF Montréal (6-12-9) avait toutefois sauvé les meubles en première demie.
Avant un but plutôt chanceux de Kevin Kelsy, à la 36e minute, les hommes de Laurent Courtois se pensaient en bonne position d’aller chercher au moins un point et d’effacer le cuisant revers de 5-0 subi aux mains du Revolution de la Nouvelle-Angleterre il y a une semaine, au stade Saputo.
«Je trouve que les gars étaient impliqués dans le projet de jeu. La première demie était intéressante, même si nous concédons un but malchanceux. Les gars étaient très ambitieux et positifs à la mi-temps», a soutenu Courtois.
Ces ambitions ont fait place à de l’incompréhension et un manque de concentration. Il faut aussi donner du crédit à Luca Orellano, qui a pris les rênes de l’attaque du FC Cincinnati pendant que le joueur le plus utile de la dernière saison, Luciano Acosta, était suspendu en raison d’une accumulation de cartons jaunes.
Au retour du vestiaire, Joel Waterman a offert un coup franc dangereux à l’équipe locale et Orellano a doublé l’avance des siens. Quelques minutes plus tard, après une faute signalée par l’arbitre Jon Freemon, l’Argentin de 24 ans a trouvé le fond du filet grâce à une frappe de plus de 60 mètres pendant que tous les joueurs du Bleu-blanc-noir ne portaient pas attention à ce qui se déroulait autour d’eux. À ce moment, il ne semblait plus y avoir de doute qu’une autre défaite se profilerait.
«C’est un peu compliqué à expliquer. Personne ne s’y attendait, a indiqué Courtois. Nous ne pouvons pas concéder un but de cette façon. Ce sont deux buts très décevants.»
Sergio Santos a accentué l’avance du FC Cincinnati à 4-0 avant que Kwadwo Opoku sauve l’honneur pour les Montréalais.
Le CF Montréal a d’ailleurs été le plus grand perdant de la soirée, dans tous les sens du terme. Atlanta United, D.C. United et l’Union de Philadelphie, qui sont devant lui au classement de l’Association Est, ont tous enregistré une victoire, samedi. Les joueurs de Courtois se retrouvent donc actuellement à quatre points d’une place en séries.
Si la défaite contre le Revolution avait ébranlé les troupes, celle aux mains du FC Cincinnati a prouvé qu’il y a des pots à recoller au sein du CF Montréal. Le défenseur Fernando Alvarez a même parlé d’un manque de respect envers les partisans de l’équipe.
«C’est vraiment difficile d’expliquer ce résultat. Nous ne jouons pas en tant qu’équipe. Nous devons devenir une famille, a-t-il affirmé. Pour moi, c’est un manque de respect de voir le stade Saputo plein à craquer et que nous ne donnons pas aux partisans les résultats qu’ils méritent. Nous devons travailler encore plus. C’est la moindre des choses. Je vais parler pour moi, mais je dois revenir à la maison et commencer à travailler sur ce que je peux faire pour aider l’équipe.»
Le latéral droit Dawid Bugaj, qui est arrivé à Montréal il y a un peu plus d’un mois, s’est également excusé auprès des partisans.
Jules-Anthony Vilsaint a disputé un premier match depuis le 20 juillet et Matias Coccaro a réintégré la formation, après avoir été sanctionné à l’interne. Les deux joueurs ont été peu sollicités à l’avant, alors que le Bleu-blanc-noir a mis 80 minutes avant de décocher un tir.
Le CF Montréal profitera d’une semaine de congé pendant la pause internationale. Il reprendra l’action le 14 septembre, lorsque le Charlotte FC sera en visite au stade Saputo.
Débandade
Le FC Cincinnati a rapidement donné un sérieux avertissement aux visiteurs, alors qu’Alvas Powell a soutiré un coup franc dangereux près de la surface de réparation, à la deuxième minute. Orellano a effectué une magnifique frappe enroulée, mais le gardien Jonathan Sirois a sorti la main droite pour faire dévier le ballon hors du cadre.
Le CF Montréal a patiemment tenté d’orchestrer des attaques, mais son manque d’idées ne lui a pas permis de s’approcher du filet de Roman Celentano.
Les joueurs de Pat Noonan leur ont montré la façon de faire en effectuant plusieurs percées dans la surface de réparation, sans toutefois finir les actions. Orellano a d’ailleurs envoyé le ballon contre la barre horizontale lors d’un coup franc, à la 26e minute.
Plutôt que de tenter sa chance, l’Argentin a décidé de distribuer le ballon, et c’est Kelsy qui en a profité. Après avoir accepté un centre, le colosse de six pieds et quatre pouces a décoché un tir qui a touché Tom Pearce et ensuite Waterman avant de faire bouger les cordages.
Les Montréalais étaient encore dans le coup en début de deuxième demie, mais les choses se sont rapidement envenimées.
À la 47e minute, Waterman a joué de mollesse et il a commis une faute à l’endroit de Kelsy. Freemon a d’abord indiqué qu’il y aurait un penalty, mais après une longue vérification, c’est finalement un coup franc près de la surface de réparation qui a été décerné. Qu’à cela ne tienne, Orellano a joué de chance lorsque sa tentative a touché Caden Clark avant de déjouer Sirois. Quelques instants plus tard, son coup de génie n’a fait aucun doute.
Le mal était déjà fait, mais le FC Cincinnati en a ajouté une couche à la 71e minute. Santos s’est détaché de deux joueurs du Bleu-blanc-noir et il a poussé le ballon derrière Sirois.
Opoku a fourni de timides célébrations dans le camp montréalais lorsqu’il a trompé la vigilance de Celentano, après avoir accepté une belle passe d’Alvarez. Il s’agissait d’un premier but en MLS pour le CF Montréal depuis le 17 juillet, face aux Red Bulls de New York.
