Halifax doit s’excuser pour sa gestion des campements, dit un rapport

La Presse Canadienne
Halifax doit s’excuser pour sa gestion des campements, dit un rapport

HALIFAX — Une étude indépendante indique qu’Halifax et la police municipale ont commis des erreurs dans leur gestion du démantèlement d’un campement de sans-abri qui ont tourné vers la violence en 2021 et qu’ils présenteraient des excuses.

L’examen civil mené par une équipe d’avocats établie à Toronto a été commandé par Halifax au printemps 2023 et s’est accompagné de 37 recommandations qui seront présentées lors d’une réunion du conseil des commissaires de police mercredi.

Des affrontements ont éclaté entre une centaine de manifestants et la police le 18 août 2021 alors que les autorités municipales évacuaient de force un campement de sans-abri au centre-ville, plusieurs manifestants ayant été aspergés de gaz poivré et arrêtés.

Le rapport recommande notamment à Halifax et à sa force de police qu’ils fournissent publiquement les failles dans le processus décisionnel qui a conduit à l’expulsion du campement et s’excusent publiquement pour ces erreurs. Le rapport exhorte également la ville à continuer de désigner des espaces publics à utiliser comme campements de sans-abri.

Les erreurs incluent le fait de ne pas avoir offert aux résidents du campement un préavis suffisant ou une date d’expulsion annoncée publiquement, ainsi la décision imprévue de vider le campement de l’ancienne bibliothèque Memorial d’Halifax, au centre-ville.

L’enquête a révélé que, comme trois autres campements avaient été évacués avant 8 h 30 ce matin-là «sans conflit sérieux», une décision de dernière minute a été prise de vider également le campement du centre-ville.

«L’évacuation du campement de la bibliothèque commémorative s’est avérée désastreuse pour la ville et les résidents d’Halifax», peut-on lire dans le rapport.

Une autre erreur a été de choisir de persister dans l’expulsion de ce site malgré les multiples occasions de se retirer et la suggestion de certains employés municipaux et policiers que l’évacuation ne devrait pas avoir lieu. L’utilisation de tronçonneuses pour détruire et enlever un abri en bois restant après qu’une grande foule se fut formée autour du campement «a été une mauvaise décision et a aggravé la situation», selon le rapport.

L’examen a conclu que ces erreurs ont contribué de manière significative à l’escalade des événements de ce jour-là, qui a mené à des arrestations et des blessés.

Il est aussi indiqué que l’événement a été traumatisant pour toutes les personnes impliquées, en particulier «les sans-abri qui vivaient dans des campements et ont été expulsés de leurs maisons; ceux qui ont été témoins des expulsions; les manifestants qui ont été soumis à l’usage de la force, de la violence et du gaz poivré par la police; et les policiers qui ont été victimes de menaces, d’attaques personnelles et de violences».

L’étude note que la police régionale d’Halifax devrait revoir et réviser sa politique sur les irritants sensoriels afin de s’assurer que seuls les agents «correctement formés» portent ce type de produit.

Il indique également que la police et la municipalité devraient être félicitées pour l’approche «plus progressiste et plus compatissante» adoptée depuis ce jour à l’égard des campements de sans-abri.

Halifax compte six campements de tentes approuvés pour les sans-abri qui sont ouverts à l’utilisation et la municipalité en a désigné sept autres comme des campements qui ne sont pas encore officiellement opérationnels, même si des personnes y dorment déjà.

L’Affordable Housing Association of Nova Scotia a déclaré qu’en date de mercredi environ 1280 personnes à Halifax se sont déclarées sans-abri, et de nombreux campements qui n’ont pas été désignés par la municipalité peuvent être observés partout dans la ville.

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