QUÉBEC — Les quatre élus du Parti québécois (PQ) discuteront des enjeux de santé à Rouyn-Noranda, mercredi et jeudi, lors d’une rencontre de deux jours pour préparer la prochaine rentrée parlementaire.
Neuf mois après l’adoption de l’ambitieuse réforme du système de santé du ministre Christian Dubé, le réseau reste notamment aux prises avec des problèmes de listes d’attente ainsi que de pénurie de personnel et les élus péquistes prépareront à la fois leurs lignes d’attaque et séries de propositions.
Ils entendent aborder le dossier de la santé avec un angle le plus large possible, en touchant entre autres aux questions de prévention, de surprescription, des services sociaux, selon une source bien informée.
Ils se pencheront également sur les services de santé en région. Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon revient d’ailleurs d’une tournée sur ce thème en Outaouais et le porte-parole péquiste en matière de santé, Joël Arseneau, a en outre effectué une tournée sur la Côte-Nord, une région frappée par les problèmes de pénurie de main-d’oeuvre.
Les travaux des députés péquistes pourront aussi servir lors du prochain conseil national du PQ, prévu en novembre, qui devrait aussi porter sur la santé.
Adopté grâce à une procédure accélérée de bâillon qui coupe court aux débats et à l’étude détaillée, le projet de loi 15 a entre autres mis en place l’agence Santé Québec, a fusionné des accréditations syndicales et devrait permettre aux patients d’avoir accès plus rapidement à un médecin spécialiste.
Néanmoins, les écueils restent nombreux et les résultats tangibles se font toujours attendre.
D’autres préoccupations pourraient aussi être au menu de cette réunion du caucus des députés péquistes.
Le gouvernement caquiste arrive à mi-mandat, mais semble avoir freiné sa chute dans les sondages qui profitait largement au PQ.
Rappelons que la formation de M. St-Pierre Plamondon était pratiquement en état de grâce dans l’opinion publique depuis bientôt un an à la suite de sa victoire dans la circonscription de Jean-Talon, aux dépens de la CAQ.
Le 2 octobre dernier, le candidat péquiste Pascal Paradis l’avait en effet remporté avec une majorité éclatante de 44 % dans cette circonscription que le PQ n’avait pourtant jamais réussi à arracher.
Auparavant, en avril 2023, les caquistes avaient abandonné leur engagement phare de construire un troisième lien routier entre Québec et Lévis et la défaite dans Jean-Talon a été interprétée comme une sanction de l’électorat de la région de Québec.
Le scrutin avait été rendu nécessaire à la suite de la démission de la caquiste Joëlle Boutin en juillet 2023 pour des raisons familiales, à peine neuf mois après sa réélection lors des élections générales d’octobre 2022.
Le plus récent sondage Léger publié par Québecor la semaine dernière suggère encore que le PQ serait premier dans les intentions de vote, à 29 %. Mais l’écart s’est rétréci avec la CAQ qui serait à 24 %.
Le PQ aurait ainsi perdu 3 % durant l’été, depuis la dernière enquête Léger datant de juin, tandis que la CAQ afficherait 1 % de moins depuis juin. Le Parti libéral (PLQ) et Québec solidaire (QS) auraient respectivement gagné 1 point de pourcentage, à 15 et 14 %, alors que le Parti conservateur d’Éric Duhaime aurait récolté 3 points de plus, à 10 %.
Le sondage a été réalisé du 23 au 25 août avec un échantillon de 1041 adultes recrutés de façon aléatoire. La marge d’erreur serait de plus ou moins 3 %, 19 fois sur 20.
La réunion des élus péquistes se déroule en même temps que celle des députés du gouvernement, et coïncide en plus avec le caucus des libéraux, où une course à la direction attire l’attention.
Les quatre députés péquistes ont donc un défi à relever pour faire ressortir leurs thèmes, le défi de la visibilité, en raison de la concurrence des autres formations politiques.
