MONTRÉAL — La fréquentation des cinémas québécois a poursuivi sa remontée pour une troisième année consécutive après avoir drastiquement chuté en 2020, mais elle demeure toujours en dessous du niveau prépandémique.
L’an dernier, les salles ont attiré 14,6 millions de spectateurs, selon des données de l’Observatoire de la culture et des communications de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), publiées mercredi.
Cela représente un bond de 29 % par rapport à 2022. Toutefois, il s’agit d’un recul de 22 % lorsque le résultat est comparé avec celui de 2019, avant la crise sanitaire.
Parmi les facteurs pouvant expliquer cet écart, il y a «le nombre de projections, qui n’est pas remonté au niveau prépandémique (-13 % par rapport à 2019), la baisse du nombre de cinémas actifs entre 2019 et 2023 (96 à 93) et les changements dans les habitudes de consommation des films», indique l’ISQ dans un communiqué.
L’auteur du rapport, Marc-Andy Lubin, mentionne dans ses conclusions que les prochaines années sont à surveiller afin «de voir si la fermeture des salles durant la pandémie aura laissé des effets durables sur les pratiques de fréquentation du public».
En 2023, plus de 827 000 projections et 537 nouveautés ont été présentées dans les salles de cinéma du Québec. Ces indicateurs sont aussi en hausse par rapport à 2022. Cela «s’explique en partie par l’ouverture des cinémas sur l’ensemble de l’année, une première depuis 2019», note l’ISQ.
Les recettes des salles de cinéma ont totalisé 146,9 millions $ en 2023, contre 108,5 millions $ l’année précédente.
Le film d’animation américain «Super Mario Bros» est celui qui a recueilli le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma du Québec, dépassant le cap du million. Il est suivi par «Barbie», «Avatar: La voie de l’eau», «Oppenheimer» et «Les gardiens de la galaxie vol.3».
En termes de recettes, le premier rang revient toutefois à «Avatar» qui a récolté 10,7 millions $. «Super Mario Bros» n’arrive guère très loin au deuxième rang avec 10,4 millions $ de recettes.
L’oeuvre cinématographique de James Cameron a pu se faufiler en tête grâce au succès des projections 3D qui ont représenté 69 % des entrées du film, selon le rapport de l’ISQ. Il faut savoir que le prix du billet augmente de quelques dollars pour ce type de format.
La part du cinéma québécois progresse
«Le temps d’un été» de la réalisatrice Louise Archambault est le seul long métrage québécois s’étant hissé dans le palmarès des 20 films les plus populaires de l’année. Il a terminé au 16e rang avec plus de 220 000 entrées et 1,9 million $ de recettes.
Dans son ensemble, le cinéma québécois a connu une année 2023 prolifique, alors qu’il a dépassé les résultats prépandémiques. Le nombre d’entrées pour les films de la Belle province s’est chiffré à près de 1,8 million, occupant 12 % de la part de l’assistance. Quant aux recettes au guichet, elles se sont élevées à 15,4 millions $.
En 2019, les films d’ici avaient enregistré 1,4 million pour des recettes de 11,6 millions $.
«La grève des acteurs à Hollywood a probablement eu un effet supplémentaire à la pandémie et ainsi favorisé une part plus importante des films québécois en 2023», avance l’auteur du rapport.
M. Lubin souligne que la part québécoise sur le plan de l’assistance en 2023 est la deuxième plus élevée depuis 2009, en excluant 2020 et 2021 où «les films québécois ont bénéficié de l’absence de leurs concurrents».
«L’analyse de la part des films québécois dans les entrées en salle sur une période de 20 ans permet de constater qu’après une tendance à la baisse jusqu’en 2016, une légère tendance à la hausse se dessine malgré de fortes variations d’une année à l’autre», écrit-il, précisant qu’il faut encore attendre un peu avant d’observer la nouvelle tendance qui se dégagera après les années de pandémie.
