Le caucus du Québec des libéraux soutient Justin Trudeau malgré «des inquiétudes»

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne
Le caucus du Québec des libéraux soutient Justin Trudeau malgré «des inquiétudes»

OTTAWA — Les députés libéraux fédéraux du Québec sont tous unis derrière leur chef, le premier ministre Justin Trudeau, assure le président du caucus de la province, Stéphane Lauzon, même s’il admet que l’avance que maintiennent les conservateurs dans les sondages inquiète des députés.

«Effectivement, il y a des inquiétudes. On suit les sondages comme tout le monde», a dit M. Lauzon en entrevue avec La Presse Canadienne au terme d’une retraite qui a réuni le caucus du Québec à Bromont.

L’élu d’Argenteuil—La Petite-Nation a affirmé que les intentions de vote étaient loin d’être à son avantage quand il s’est présenté en politique fédérale.

«Quand je me suis présenté – j’ai commencé les démarches en 2014 – j’avais à peine 10 % de chances de gagner mon élection», a dit celui qui a réussi à se faire élire à l’élection de 2015 puis aux deux autres scrutins ayant reporté les libéraux au pouvoir.

Le dernier sondage en date de la firme Léger accorde 43 % des intentions de vote aux conservateurs, contre 25 % aux libéraux, ce qui s’inscrit dans le contexte d’une avance attribuée aux troupes de Pierre Poilievre depuis un an.

Au Québec, le Bloc québécois cumulait à la fin août 29 % d’appuis, contre 27 % pour les libéraux et 23 % pour les conservateurs, toujours selon Léger. Les néo-démocrates arrivent au dernier rang dans la province avec 14 % des intentions de vote.

«Les gens, ce qu’ils nous disent à la porte, c’est qu’ils ne veulent pas Pierre Poilievre comme premier ministre», soutient M. Lauzon.

La réunion des élus libéraux du Québec a été l’occasion pour eux de partager ce qu’ils ont entendu sur le terrain, a résumé le président du caucus. Le premier ministre Trudeau a pris part aux discussions.

Durant leur retraite à Bromont, le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a annoncé que son parti déchirait son entente avec les libéraux qui assurait au gouvernement minoritaire de rester au pouvoir jusqu’en juin 2025.

«Le NPD, avec sa dissolution (de l’entente) avec les libéraux, a fait en sorte que ça nous a un peu fouettés en disant ‘’Il faut en faire encore plus. Il faut travailler davantage pour livrer aux Québécois et aux Canadiens’’», a dit M. Lauzon.

Les priorités des libéraux demeurent l’accès au logement et aider les Canadiens à faire face au coût de la vie, a insisté M. Lauzon.

«Une fois de plus, il faut travailler avec le gouvernement du Québec, avec nos municipalités, pour faire en sorte d’améliorer le sort de nos Québécois», a-t-il soutenu.

Si la fin de l’entente avec le NPD augmente la probabilité qu’une élection soit déclenchée prochainement, M. Lauzon estime que la population canadienne ne veut pas être appelée à se rendre aux urnes.

«Ce n’est pas ce qu’on a entendu cet été», a-t-il dit. Quoi qu’il en soit, il assure que les libéraux sont prêts à en découdre si un scénario d’élection se concrétisait.

Dans tous les cas, tous les yeux seront rivés, le 16 septembre prochain, sur les résultats attendus de la partielle dans LaSalle—Émard—Verdun. M. Lauzon, qui a participé au travail de terrain des libéraux au courant de l’été, a dit avoir senti «un enthousiasme».

La circonscription, située dans le sud-ouest de Montréal, est depuis longtemps un bastion libéral. L’ancien ministre David Lametti l’a détenue de 2015 jusqu’à sa démission, en janvier dernier.

Mais dans un contexte où les libéraux sont à la traîne dans les sondages, LaSalle–Émard–Verdun pourrait être le théâtre d’une lutte à trois.

La retraite des députés libéraux du Québec survenait quelques jours avant celle du caucus national, qui doit se réunir la semaine prochaine à Nanaimo, en Colombie-Britannique.

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