Le directeur de la campagne nationale du Parti libéral du Canada démissionne

Anja Karadeglija, La Presse Canadienne
Le directeur de la campagne nationale du Parti libéral du Canada démissionne

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau se retrouve soudainement privé de l’un de ses plus anciens conseillers, au moment même où la menace d’une élection anticipée plane sur Ottawa.

Jeremy Broadhurst a démissionné jeudi de son poste de directeur de la campagne nationale du Parti libéral du Canada, un jour après que le chef du NPD, Jagmeet Singh, a mis fin à l’accord qui soutenait les libéraux lors de votes clés.

Dans une déclaration sur sa décision de démissionner, qui a d’abord été rapportée par le «Toronto Star», M. Broadhurst a évoqué les conséquences que deux décennies et cinq campagnes nationales ont eues sur lui et sa famille.

Il affirme que les prochaines élections fédérales pourraient être la campagne fédérale la plus critique de sa vie et que le parti mérite un directeur de campagne capable d’apporter plus d’énergie et de dévouement à son travail.

M. Broadhurst a été membre du personnel libéral sous une forme ou une autre pendant près de 25 ans, occupant à plusieurs reprises le poste de chef de cabinet ou de conseiller auprès de plusieurs dirigeants et ministres.

M. Broadhurst a été directeur national du Parti libéral du Canada de 2013 à 2015 et a contribué à réoutiller la machine à données des libéraux. L’opération les a aidés à remporter les élections de 2015.

Il a travaillé au sein du cabinet du premier ministre après la victoire de 2015 et a été promu directeur de campagne en 2019.

Les prochaines élections doivent avoir lieu d’ici l’automne 2025, mais comme l’accord entre les libéraux et les néo-démocrates n’est plus en vigueur, il y a plus de chances que le Parlement soit dissous avant cette date.

Depuis près d’un an, les libéraux accusent un important retard sur les conservateurs dans les sondages et perdraient les élections si elles avaient lieu maintenant.

Dans sa déclaration, M. Broadhurst s’en prend d’ailleurs aux conservateurs, affirmant que les Canadiens devront décider s’ils veulent élire un parti qui «mise sur l’hypothèse que les Canadiens sont prêts à renoncer à leur engagement en faveur de l’équité, de l’égalité, de la justice et du progrès au profit d’un programme qui n’est guère plus que de simples slogans et des coups bas».

Il a ajouté que les Canadiens devront décider du type de politique qu’ils souhaitent «avant qu’il ne soit trop tard pour arrêter à notre frontière un type de politique qui attise les peurs et cherche à nous diviser».

M. Broadhurst a soutenu qu’il était «toujours attaché au Parti libéral du Canada et au premier ministre», mais qu’il était «temps de laisser la place à d’autres».

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