Le Québec célèbre la septième édition des journées du patrimoine religieux

Alexis Drapeau-Bordage, La Presse Canadienne
Le Québec célèbre la septième édition des journées du patrimoine religieux

MONTRÉAL — Quelque 180 lieux de culte, cimetières et autres installations au caractère sacré ouvrent leurs portes du 6 au 8 septembre pour la septième édition des journées du patrimoine religieux.

Lors de la quatrième édition de l’événement, en 2021, c’est 275 lieux qui avaient participé.

Franck Calard, conseiller en patrimoine au Conseil du patrimoine religieux du Québec, explique que malgré une diminution du nombre, la qualité des participants a augmenté. «Par le passé, on a pu avoir de nombreux lieux qui étaient ouverts seulement pour des visites libres; cette année, on remarque que la plupart des lieux proposent des activités spéciales.»

On retrouve entre autres cette année des visites guidées, des concerts, des conférences, des expositions et même du cirque. Toutes les activités tenues dans le cadre des journées du patrimoine religieux sont gratuites.

Par le passé, des lieux issus des croyances musulmanes et amérindiennes faisaient partie de la liste. Ce n’est pas le cas cette année. La décision de participer ou non revient aux sites directement et ne relève pas directement du Conseil.

Bien que ce soit un lieu de culte catholique, les représentants du Conseil indiquent que la cathédrale de Kahnawake, qui fait partie des lieux de cette année, a une importance particulière pour les Premières Nations de la région.

En plus d’églises catholiques, des lieux associés aux autres communautés chrétiennes et à la confession juive participeront cette année.

«Les journées du patrimoine, c’est un rendez-vous pour pouvoir prendre connaissance de tout cet héritage qui nous est laissé et qui démontre l’habileté, l’ingéniosité et la créativité au Québec», estime le président du comité de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) sur le patrimoine religieux, Mgr Raymond Poisson.

«Ça n’a pas tant de valeur marchande, mais c’est des richesses qui sont au niveau de la culture, de l’art, des talents des gens de chez nous et de l’héritage que l’on reçoit des derniers siècles qui nous ont forgés comme peuple», ajoute-t-il.

Le patrimoine, avec ou sans religieux

Mgr Poisson, qui est évêque de Saint-Jérôme­—Mont-Laurier, note qu’il «ne se passe pas un mois» sans qu’il y ait des discussions quant à la requalification d’églises de son diocèse.

La baisse du nombre de fidèles et l’augmentation des coûts d’entretien de ces bâtiments forcent l’Église à abandonner de nombreuses églises, au profit d’associations ou d’autres projets, explique-t-il.

M. Calard note que plusieurs consultations publiques sur la requalification du patrimoine seront réalisées pendant les journées du patrimoine cette année.

La Machine de cirque, installée dans l’ancienne église Saint-Charles dans le Vieux-Limoilou à Québec, témoignera des possibilités de requalification lors de ces journées du patrimoine religieux en y offrant des spectacles. À Montréal, le cabaret du Monastère ouvrira sa salle de spectacle et son bar situés dans une ancienne église datant de 1864.

La rénovation de ces lieux de culte est assez complexe. «On ne répare par ces édifices la comme on va réparer un édifice à logements», explique Mgr Poisson, ajoutant qu’il faut généralement employer des artisans spécialisés, en plus de faire face à de très vieilles constructions dans certains cas.

«Je ne sais pas dans quelques années ce qu’il va rester de ce patrimoine-là. Il est évident qu’on a des défis à surmonter. Les seuls fidèles ne réussissent plus à tout entretenir.»

Heureusement, soutient-il, le gouvernement du Québec investit dans le patrimoine religieux, contrairement aux autres provinces canadiennes.

«Notre patrimoine, c’est un rendez-vous et si on le rate, on ne pourra pas en prendre un autre. Lorsqu’une église est condamnée, la structure et les pierres tombent, l’eau est entrée, on ne peut pas revenir en arrière. C’est là-dessus qu’il y a une urgence, c’est notre Histoire.»

Il rappelle que les lieux de culte n’ont pas été bâtis par «une compagnie multinationale étrangère; c’est des gens de chez nous, c’est les gens de la communauté, c’est les gens qui étaient là hier, c’est des gens de nos familles, c’est nos oncles, nos tantes, c’est nous autres».

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