SASKATOON, Sask. — Une jeune fille de 14 ans a été accusée de tentative de meurtre après avoir incendié une autre élève dans une école secondaire de Saskatoon, a annoncé la police vendredi.
Elle a également été accusée de voies de fait graves et d’incendie criminel, a indiqué la police dans un communiqué de presse.
La victime, une adolescente de 15 ans, est hospitalisée dans un état grave, souffrant de brûlures.
Un enseignant et d’autres membres du personnel qui ont tenté d’éteindre le feu ont également été blessés.
Une élève se souvient de l’odeur âcre de cheveux brûlés qui lui montait au nez et de quelque chose qui ressemblait à l’odeur forte d’un marqueur Sharpie, quelques instants après avoir vu une camarade de classe se faire incendier.
Elle venait de sortir de son cours de sciences sociales de 9e année pour aller dîner lorsqu’elle a vu deux autres filles dans un couloir. Une jeune fille vêtue d’un débardeur a versé le liquide d’un bidon noir sur la tête de la jeune fille qui se tenait à côté d’elle.
Le témoin dit qu’elle n’a pas vu ce qui a déclenché le feu, mais qu’en quelques secondes, les flammes se sont propagées des cheveux et du visage de la victime à ses épaules, son dos et son ventre.
Le témoin raconte qu’elle a crié: «Au feu!»
La victime a crié elle aussi, tout en se tamponnant frénétiquement les cheveux, puis les flammes se sont propagées à ses mains.
«Les flammes étaient grandes. Elle criait: « Au secours! » Je n’ai pas vu son visage, car il y avait beaucoup de flammes», a déclaré le témoin.
Un agent des ressources scolaires, qui se trouvait au Evan Hardy Collegiate pour une autre affaire, a appréhendé la suspecte jeudi.
«Notre agent qui était sur place s’est rendu sur les lieux de l’événement en moins de 30 secondes et a placé quelqu’un en garde à vue en moins de 60 secondes, a déclaré le sergent Ken Kane. Je pense que la situation aurait pu être bien pire si nous n’avions pas eu un agent sur place.»
Il n’a pas précisé comment la victime avait été incendiée.
Les agents continuent d’enquêter avec l’aide des responsables de l’établissement.
«Nous sommes reconnaissants envers le personnel d’Evan Hardy pour sa réaction immédiate et reconnaissons qu’il s’agit d’un incident traumatisant pour l’ensemble de la communauté scolaire. Nous apportons un soutien aux élèves et au personnel», a déclaré un porte-parole de la commission scolaire dans un communiqué envoyé par courriel.
Samantha Becotte, présidente du syndicat représentant les enseignants de la Saskatchewan, a affirmé que les membres étaient ébranlés.
«Nous nous concentrons sur le soutien au personnel en place et nous nous assurons qu’il dispose de tout ce dont il a besoin pour accueillir les élèves à leur retour. Il s’agit d’un incident très traumatisant pour l’ensemble de la communauté», a-t-elle dit.
«Nous voulons nous assurer que lorsque les élèves reviendront, ils seront à l’aise et en sécurité, et nous espérons avoir d’autres discussions à l’avenir sur ce qu’il faut faire pour éviter que des incidents comme celui-ci ne se reproduisent», a-t-elle ajouté.
Mme Becotte réclame d’ailleurs depuis longtemps que le gouvernement provincial apporte un soutien supplémentaire afin de lutter contre la montée de la violence et de mieux aider les élèves ayant des besoins particuliers.
Les enseignants ont déclenché une grève et ont cessé de travailler bénévolement pour faire pression sur la province afin qu’elle prenne des mesures concrètes.
